Jean-Louis Debré, ancien président de l’Assemblée nationale, ne croyait pas si bien dire à propos des débats houleux qui agitèrent le Palais-Bourbon lors des deux semaines consacrées au projet de loi portant sur la réforme des retraites : « Vous voulez que tout soit lisse, calme et silencieux ? Il faut aller à l’Académie, pas à l’Assemblée. Il est bien que les gens défendent leurs idées avec passion, il faut l’assumer. Sans passion, ce serait affreux. C’est dans les pays totalitaires que les assemblées sont parfaitement sages. Chez nous, il est plus sain que tout cela s’exprime dans l’hémicycle plutôt qu’ailleurs. » (Libération, mardi 14 février 2023).
Effectivement, la tactique de LFI a été « payante » puisqu’elle a empêché l’examen et le vote du fameux article 7, celui qui prévoit de porter l’âge légal de la retraite de 62 à 64 ans ; ce qui arrangeait bien les affaires du Gouvernement. « Tout le monde bordélise l’Assemblée », déplore Paul Molac (régionaliste), député de Ploërmel (Ouest-France, 18-19 février 2023). Pour cette manœuvre, les 74 députés du groupe LFI avaient déposé 13 000 amendements grâce à une main-d’œuvre abondante. C’est ce qu’explique Le Canard enchaîné (22 février 2023) : « Outre les 11 [collaborateurs] qui sont dévolus au groupe lui-même, chacun des 74 députés dispose de 3 ou 4 assistants parlementaires, soit un total de 261.Tous ont été sommés de rédiger une cinquantaine d’amendements par tête de pipe, le plus souvent des copiés-collés, que les camarades députés semblaient pour la plupart découvrir en les lisant dans l’hémicycle. Le but de l’opération : que l’article 7 – qui porte la retraite à 64 ans – ne puisse pas être débattu à temps, et encore moins voté, histoire d’entretenir la flamme du mouvement social. »
Très consciencieuse et très dévouée, Murielle Lepvraud (LFI), députée de Guingamp, a déposé 113 amendements ; elle raconte : « A LFI, nous prenons le temps d’examiner tous les amendements. On n’a aucune consigne de notre groupe pour les retirer » (Le Télégramme, mercredi 15 février 2023). Bravo !
B.M.
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3 réponses à “Murielle Lepvraud n’est pas « insoumise » mais « obéissante »”
France insoumise !! Ben voyons soumise et plus encore à ses électeurs dont le profil est connu ! Allez voir les résultats LFI et NUPES dans les diverses banlieues françaises et vous comprenez très vite qui sont une partie de leurs électeurs et leurs motivations. Quand à l’obstruction parlementaire elle est nécessaire parfois, mais de la à empêcher un débat constructif me semble gênant.
Bien sûr que la passion et les échanges vifs font partie du jeu parlementaire et on a encore en mémoire quelques passes d’armes extraordinaires…..hélas, les vociférations et hurlements de LFI manquent sérieusement de panache et de » classe « ; ces discours au ras du plancher de l’assemblée devraient être réservés aux manifs de la rue qui devient leur cour de récréation favorite !
lfi complice de l’adoption de la loi retraite de macron , la ficelle est grosse mais les lfi ne la voient pas et ils chantent leurs propres louanges