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Afrique du Sud : sous pression, le gouvernement ANC s’apprête à expulser 180 000 immigrés zimbabwéens

Les Zimbabwéens constituent le plus grand groupe d’immigrants d’Afrique du Sud, avec environ 800 000 personnes vivant dans le pays, dont beaucoup depuis des décennies. Mais tous les Zimbabwéens ne vivent pas en Afrique du Sud de manière légale et ceux-ci occupent généralement des emplois peu qualifiés. Régulièrement, ils sont la cible d’exactions et de chasse à l’homme de la part d’autres Noirs, de nationalité sud-africaine, ne supportant plus leur présence.

Au coeur de la galaxie anti-migrants se situe notamment l’organisation Opération Dudula (“forcer”, “abattre” en IsiZulu), organisation de choc née à Soweto, township de Johannesburg, qui fut le coeur de la lutte anti-Apartheid. Les activistes de Dudula entendent lutter contre l’immigration illégale, le trafic de drogue, la criminalité, le manque d’emplois et la médiocrité des services de santé dû à la présence de ces migrants. Dudula exhorte notamment le patronat à n’employer que des Sud-Africains.

Or, le patronat Sud-Africain noir use et abuse du sous-prolétariat zimbabwéen ce qui lui évite d’augmenter les salaires pour les “natifs”.

Le gouvernement ANC a accordé environ 180 000 permis d’exemption au Zimbabwe (ZEP), sortes de visas, mais, sous pression de sa base, a cessé de les renouveler et a annoncé une date limite en juin pour que les Zimbabwéens obtiennent un visa de compétences essentielles ou quittent le pays.

En Afrique du Sud, cette date limite inquiète certains acteurs de l’économie qui redoutent des conséquences pour la santé financière sud-africaine, les Zimbabwéens constituant une main d’oeuvre peu qualifiée et corvéable à merci largement utilisée par le patronat noir.

Début février, des membres de l’opération Dudula ont manifesté lundi devant la Haute Cour de Pretoria pour s’opposer à l’extension du permis d’exemption du Zimbabwe (ZEP).

Le groupe de pression veut se joindre à une requête en justice de la Fondation Helen Suzman qui demande une révision de la légalité de la décision du ministre de l’Intérieur Aaron Motsoaledi de mettre fin à la ZEP.

Dan Radebe chef de l’opération Dudula

La fondation demande au tribunal de grande instance de déclarer illégale, inconstitutionnelle et invalide la décision de Motsoaledi de mettre fin à la ZEP et d’accorder une prolongation limitée à 12 mois. La requête en justice est contestée par le ministre de l’Intérieur.

La fondation poursuit toujours sa contestation judiciaire de la résiliation de la ZEP, bien que Motsoaledi ait prolongé le permis jusqu’en juin.

L’opération Dudula a demandé au tribunal de se joindre à la demande en tant que défendeur.

Le vice-président national de l’opération Dudula, Dan Radebe, a déclaré que son organisation n’était pas satisfaite de l’extension des ZEP.

« Nous sommes ici pour manifester notre mécontentement face aux prolongations des ZEP parce que dès que vous les prolongez pour six mois supplémentaires, cela signifie que vous dites aux Sud-Africains qu’ils doivent s’habituer à la pauvreté, afin qu’ils puissent tenir encore six mois alors que ces étrangers prennent des emplois sud-africains », a-t-il déclaré.

Le Zimbabwe est un état en faillite depuis la prise de pouvoir de Robert Mugabe et notamment depuis sa décision d’exproprier les fermiers Blancs et de confier leurs terres à des vétérans de la guérilla anti-rhodésienne. Sous la Rodhésie blanche, le pays était le grenier à blé de l’Afrique et exportait ses céréales sur tout le continent. Mais le secteur agricole était tenu par les Blancs. Quand ceux-ci ont été expulsés, l’économie s’est effondrée et le Zimbabwe exporte aujourd’hui essentiellement de la violence, des trafics en tout genre et des millions de migrants.

Crédit photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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Une réponse à “Afrique du Sud : sous pression, le gouvernement ANC s’apprête à expulser 180 000 immigrés zimbabwéens”

  1. patphil dit :

    il y a douze ans, je discutais avec un immigré zimbabouéen en afrique du sud, il me racontait son parcours, ici me disait il je peux travailler en paix ! c’est fini pour eux!

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