Sécheresse. Non, il ne pleut pas (assez) en Bretagne !

Nous sommes encore loin de la saison estivale mais le retour de mesures de restriction d’usage de l’eau potable est déjà évoqué en raison de la sécheresse, qui concerne également la Bretagne.

Sécheresse : une absence de pluie inédite

À quelques semaines de la fin de l’hiver, le déficit pluviométrique inquiète de nouveau en Bretagne. Doit-on s’attendre à un été 2023 encore plus sec que celui de l’année précédente ? Si les railleries concernant une prétendue humidité excessive de notre région ont longtemps fait rire par-delà les frontières bretonnes, le sujet ne donne dorénavant plus matière à plaisanterie. Doit-on rappeler qu’à la fin 2022, des départements comme les Côtes-d’Armor et l’Ille-et-Vilaine ont frôlé la rupture d’alimentation en eau potable ?

Une catastrophe évitée de peu grâce aux pluies abondantes des mois de novembre et décembre 2022. Mais les inquiétudes sont d’ores et déjà de retour. Le 22 février, Météo-France a indiqué que le pays venait de battre un triste record, celui de la plus longue sécheresse jamais enregistrée avec 32 jours consécutifs sans véritable pluie sur une journée (à savoir le cumul journalier ne dépassant pas 1 millimètre), cette pluie n’étant pas tombée sur l’Hexagone depuis le 21 janvier. Il faut remonter à 1989 pour retrouver le précédent record hivernal : 22 jours sans pluie.

Pour les services météorologiques, cette situation est tout simplement « du jamais vu tous mois confondus depuis le début des enregistrements en 1959, battant celle de l’année 2020 entre le 17 mars et le 16 avril de 31 jours ».

Des sols déjà affaiblis par l’été 2022

Aussi, comme le précise Météo-France, « après des mois de septembre à janvier globalement proches des normales en termes de précipitations à l’exception du mois d’octobre », ce mois de février 2023 a donc été marqué « par un manque de pluie extrêmement prononcé ».

Si la pluie devait enfin signer son retour le 23 février dans certaines zones du pays, cette arrivée aussi tardive qu’attendue ne devrait toutefois pas permettre de combler le déficit pluviométrique de ce mois de février, évalué « plus de 50 % » par les services météorologiques.

Par ailleurs, cette quasi-absence de précipitations observée au cours des dernières semaines a déjà des conséquences. Comme par exemple l’assèchement des sols, lesquels furent déjà très affaiblis par la sécheresse de l’été dernier. Au sujet de ces sols, Météo-France indique qu’ils sont « nettement plus secs qu’ils ne devraient l’être à cette période de l’année » et ce, « sur la totalité du territoire ».

L’état de sécheresse actuelle correspond en effet à celui habituellement constaté mi-avril, soit deux mois plus tard. Des départements comme l’Aude, l’Hérault ou les Pyrénées-Orientales sont parmi les plus touchés par cet assèchement des sols qui, s’il demeure moins important que celui observé durant les mois d’été, présente toutefois une forte anomalie par rapport aux moyennes de la saison hivernale.

Pluie

Source : Météo France

Nappes phréatiques : des Côtes-d’Armor qui inquiètent

En prenant un peu de hauteur à l’échelle du temps, Météo-France rapporte que depuis le mois d’août 2021, tous les mois sont déficitaires en pluie sur le pays à l’exception des mois de décembre 2021, juin 2022 et septembre 2022. Dans ces conditions, comment appréhender les mois d’été 2023 et cette question de l’approvisionnement en eau potable, ressource devenant de plus en plus rare ?
Sécheresse

Source : Météo France

Auprès de France info le 22 février, le ministre de la Transition Écologique Christophe Béchu a fait savoir qu’il envisageait déjà de mettre en place des mesures de restriction d’usage de l’eau dès le mois de mars.
Pas plus qu’en 2022, la Bretagne ne risque d’être épargnée par le phénomène tandis que le niveau des nappes phréatiques connaît des fortunes diverses selon les départements. Dans les Côtes-d’Armor, le site internet Sécheresse Info (utilisant les données de l’Office français de la biodiversité (OFB) et du Bureau de recherches géologiques et minières) précise que ces nappes phréatiques sont à un « niveau très bas ». Dans les quatre autres départements bretons, ce niveau est présenté comme « modérément bas ».
sécheresse
Dorénavant, comme l’a souligné Météo-France, la pluviométrie des 3 prochains mois (mars, avril, mai) va être déterminante.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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5 réponses à “Sécheresse. Non, il ne pleut pas (assez) en Bretagne !”

  1. jeapi33 dit :

    gouverner c’est prévoir! seulement avec l’équipe de bras cassés qui nous gouverne ,çà craint!!!
    Faire peur au peuple pour qu’il se recroqueville, çà marche à tous les coups;
    il est temps de commencer à construire des usines de désalinisation de l’eau de mer qui(nous avons cette chance) entoure la France. On sait faire puisque c’est nous qui sommes les leaders dans le monde entier
    (avec Dégremont et Suez

  2. luten dit :

    Les effets de la sécheresse en Bretagne ne sont pas une fatalité car on a tout fait pour qu’ils arrivent. On pourrait déjà sérieusement limiter ces effets du manque de pluviométrie. Quand ils ont fait le remembrement agricole, les élus ne se sont pas posés de questions à l’époque, ils ont fait tout raser. Maintenant les dirigeants politiques brillent par leur incompétence. Eux, ils peuvent venir en Bretagne, ils seront encore trempés comme des soupes car tout le monde le sait : « En Bretagne la pluie… ».
    Maintenant, il n’y a presque plus de talus. Il n’y a que des surfaces de plusieurs hectares. Alors que se passe-t-il quand il pleut ? Il n’y a plus rien pour ralentir l’eau et la faire stagner pour qu’elle s’infiltre vers les nappes phréatiques. L’eau courre en surface, arrache les limons et va les déposer dans les rivières. Ces dernières s’envasent : La Rance, L’Arguenon, la Vilaine, le Blavet, le Gouessant … Cela nous coute une fortune pour désenvaser les estuaires. Pour vous donner une idée de ces dégâts dus au ruissèlement, les vannes de crue du barrage de Guerlédan ont été refaites dans les années 90 car l’eau arrive deux fois plus vite dans le réservoir qu’au moment de sa construction. Les limons arrachés à la terre sont chargés d’ammonitrates. N’auraient-ils aucun rapport avec la prolifération des algues vertes…
    Quand l’eau est quasiment partie, le peu d’humidité qui reste sur les sols est asséchée par le vent qui n’a plus l’obstacle des talus. La solution n’est pas compliquée à trouver : Refaire des talus, cela limitera déjà une partie des effets du manque d’eau.
    L’autre point est le manque de civisme et le gaspillage de l’eau. L’été dernier, certains en résidence secondaire ne se sentaient pas concernés par le manque d’eau. L’un de nos voisins, résident secondaire, se levait à six heures pour arroser ses rosiers sans être vu. D’autre ont installé un système d’arrosage automatique très discret…

  3. Thiebault dit :

    Stop à cette hystérie médiatique…et construisons des bassines pour nous assurer une indépendance alimentaire.

  4. Marcel Dupont dit :

    Pas d’inquiétude les gars !!!
    ça fait déjà 250 millions d’années qu’il pleut sur l’Europe de l’Ouest et sur la Bretagne. ça va pas s’arrêter demain.
    Un peu de patience!

  5. Luten dit :

    il faut être réaliste et voir la vérité en face. Dans les années 60 à 90 des conneries dans l’envirronnement ont été faites.L’arasement des talus dont les conséquences sont multiples… On peut creuser des bassines, ça n’y changera rien, elles seront comme les nappes phréatiques: A sec si on ne garde pas l’eau et qu’elle courre directement dans les rivières.
    C’est vrai, il va continuer à pleuvoir mais si ne reste pas sur et dans la terre, on aura des sècheresses. Il faut revoir l’Hydrologie appliquée de fond en combles.
    Mais il faudrait un gouvernement intelligent qui aide les agriculteurs à refaire des talus et planter des arbres dessus. Actuellement les agriculteurs sont plus du coté des victimes que des responsables.

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