Plan de sortie de flotte. Sur 90 navires de pêche français bientôt démantelés, près de 50 sont bretons

Annoncé il y a plus d’un an, le plan de sortie de flotte résultant du Brexit vient de franchir une étape supplémentaire avec l’annonce du démantèlement de 90 bateaux de pêche. Dont plus de la moitié sont basés dans les ports des cinq départements bretons.

Plan de sortie de flotte : la Bretagne particulièrement touchée

Habituée des tempêtes, la pêche bretonne connaît de nouveau des jours de mauvais temps. Le plan de sortie de flotte liée au Brexit (également appelé officiellement « Plan d’accompagnement individuel ») s’est précisé le 17 février dernier avec l’annonce du Secrétariat d’État chargé de la Mer portant sur les 164 demandes déposées pour des navires de pêche français désormais privés d’accès aux eaux Britanniques suite à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

Sur ces 164 dossiers, 90 unités ont été retenues. Des bateaux français qui vont ainsi finir à la casse contre une indemnisation versée à leurs propriétaires.

Un plan de sortie de flotte qui va particulièrement frapper la Bretagne puisque, dans les ports de la seule région administrative, 45 navires vont être démantelés. Auxquels il faut ajouter les quatre autres bateaux promis à la casse en Loire-Atlantique. Au total, ce sont donc 49 navires qui sont concernés en Bretagne historique. À l’échelle française, ces 90 unités représentent 3 % de la flotte de pêche hexagonale.

Le coup de grâce pour le Pays Bigouden ?

En termes financiers, le gouvernement français a octroyé une enveloppe de plus de 60 millions d’euros pour indemniser les armateurs concernés. En contrepartie, ces derniers ont l’interdiction d’investir dans un bateau neuf pendant cinq ans.

Une telle réduction de la flotte est notamment source d’inquiétude en Pays Bigouden, un territoire où la filière pêche représente 2 400 emplois directs et indirects (dont 900 marins). Les élus locaux redoutent ainsi que le démantèlement de plusieurs unités aient des conséquences sur les entreprises travaillant en amont et en aval des armateurs, notamment les criées. Mais aussi plus généralement sur l’activité économique locale. Quid de l’incidence de ce plan pour les commerces ou les écoles de ports comme Le Guilvinec, une commune où la pêche occupe une place prépondérante ?

C’est donc dans un contexte d’inquiétude que les 12 maires de la Communauté de communes du Pays Bigouden sud se sont réunis le 20 février au Guilvinec, un port où une vingtaine de bateaux seraient susceptibles de finir prochainement à la casse. Avec, à la clé, 400 tonnes de poissons en moins débarqués à la criée selon les élus locaux.

Par ailleurs, la délégation mer et littoral, qui a étudié les dossiers de demande de sortie de flotte, imposait aux navires au moins l’un des trois critères suivants pour être éligibles : dépendance à 20 % aux eaux britanniques, perte d’accès aux eaux britanniques, dépendance à 20 % à des stocks impactés par le Brexit.

Un appel à manifester samedi 25 février à Pont-l’Abbé

Pour l’heure, c’est un sentiment d’amertume et de résignation qui plane sur les quais du Pays Bigouden. Stéphane Le Doaré, maire de Pont-l’Abbé et président de la Communauté de communes du Pays Bigouden sud cité par Ouest-France le 20 février, a résumé la situation ainsi : « Cette sortie de flotte est historique ».

Lui et les 11 autres élus demandent au gouvernement de « revoir et de mieux accompagner le développement économique du Pays Bigouden ». Seront-ils entendus depuis Paris ? Jean-Luc Tanneau, maire du Guilvinec, martèle de son côté : « On ne veut pas devenir un territoire qui ne vit que par le tourisme ». Certes, mais vouloir et pouvoir sont deux choses bien différentes, et la Basse-Bretagne est bien placée pour le savoir…

Enfin, les élus du Pays Bigouden ont invité tous les acteurs de la filière pêche à manifester place de la République, à Pont-l’Abbé, ce samedi 25 février.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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10 réponses à “Plan de sortie de flotte. Sur 90 navires de pêche français bientôt démantelés, près de 50 sont bretons”

  1. Dany dit :

    Pourquoi détruire ces bateaux ?
    Ils pourraient pêcher ailleurs que dans les eaux anglaises…non ?
    C’est quoi cette nouvelle antourloupe ??

  2. gautier dit :

    Ils ne nous ont pas eu avec le vaccin, on ne peut plus se soigner, une inflation sur les denrées alimentaires, fruits et legumes, les vaches font des pets, ce n’est pas bon pour la planète, il en faut moins, et maintenant les poissons !! A quand l’autorisation du cannibalisme pour se devorer entre nous ! quand va t’on decider de les donner aux Lions tous les mafieux qui gouvernent le monde !!

    • Henri dit :

      Le cannibalisme ? Pas encore ! Mais le « compostage humain », on y va. L’idée est de laisser se décomposer le défunt durant deux mois dans un récipient, avec des copeaux, de l’herbe et des déchets végétaux divers et variés ; à la fin, on récupère la bouillie ainsi générée, on la fait sécher et on utilise ce compost en tant qu’engrais agricole ! Bien entendu, cette pratique enthousiaste déjà les écolos, jamais à court d’une fumisterie. Attendons-nous à ce qu’ils mènent un lobbying intense pour importer cette idée (américaine !) en France, …et la rendre obligatoire ensuite !

  3. JTL29 dit :

    Après avoir gravement abimé, l’agriculture et l’industrie agroalimentaire bretonnes, les européistes au pouvoir finiront bien par détruire la filière pêche bretonne. Cette destruction s’effectue bien sûr progressivement et par étapes successives mais toujours dans le même sens. Nos pêcheurs ne sont pas suffisamment défendus par les parlementaires bretons. Le secrétaire d’état à la mer est pourtant un député des Cotes d’Armor, mais quand on examine le plan de sortie des navires, on peut s’interroger sur son influence réelle à protéger la filière pêche de Bretagne et le moins que l’on puisse dire, c’est que la Macronie a passé en perte et profit l’ensemble du secteur primaire breton.

  4. jessax56 dit :

    et la connerie européiste et gouvernementale continue !!
    il y a quelques décennies, un même plan a eu lieu.
    on a détruit nombre de bateau de pêche en subventionnant un peu les pêcheurs et quelque années plus tard on leur a donné des aides pour acheter de nouveaux bateaux car le poisson manquait sur les étals parisiens.

  5. Marsaudon dit :

    c’était perdu d’avance: que pouvait faire ce petit Berville dans de pareilles conditions , ignorant
    tout de la mer, et d’âpres négociations ? Encore une provocation de monsieur macron, et un échec de plus.

  6. Corlou dit :

    La pêche bretonne se meure sous les coups de butoir des butors europeistes , et pour cette terre de marins c’est 1 insulte à l’histoire même de toutes les générations de nos 5 départements bretons qui ont nourries leurs familles au peril de leurs existences en pratiquent ce métier si beau et si difficile à la fois . Triste !!

  7. JP dit :

    C normal..
    Suite logique de ce qui s est passé il y a 20 ans ds le nord…
    Tous les bateaux de pêche ont disparu a Gravelines grand fort Philippe…
    Quelques années après les dunkerquois ont subi le même sort…
    Pour faire de la moule!!!
    Boulogne c un peu différent car centre européen de transformation..
    Maintenant l’ouest suit…
    Dommage..

  8. patphil dit :

    après l’agriculture, déconstruction de la pêche ! à qui cela profite il? en tout cas pas aux français

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