Églises rurales : 131 parlementaires appellent Emmanuel Macron à sauver ce patrimoine « âme de la France » [Vidéo]

Par l’intermédiaire d’une lettre ouverte, 131 parlementaires en appellent à Emmanuel Macron pour défendre les « petites églises rurales » de France, menacées de disparition. Parmi les signataires, quelques noms connus tels Éric Ciotti, Gérard Longuet, Alain Cadec ou encore François-Xavier Bellamy.

Des parlementaires exhortent Macron à sauver les églises

En Bretagne comme en France, le patrimoine religieux catholique est en danger. Profanations, pillages mais aussi édifices laissés à l’abandon et risquant la destruction… la liste des menaces est longue, particulièrement en zone rurale.

Mais certains parlementaires de droite et du centre n’entendent pas se résigner à cet état de fait. C’est pourquoi 131 d’entre eux ont cosigné une lettre ouverte adressée au président de la République et publiée par le JDD le 19 février. Intitulée « Nos petites églises s’effondrent sous vos yeux ! », la missive est un appel à défendre « nos petites églises rurales » qui constituent, selon ces parlementaires, « l’âme de la France ».

Le texte débute ainsi par une citation d’Edgar Quinet : « Le véritable exil n’est pas d’être arraché de son pays, c’est d’y vivre et de n’y plus rien trouver de ce qui le faisait aimer. ». Le ton est donné par le groupe de parlementaires, réunis à l’initiative d’Henri Leroy, Valérie Boyer, Édouard Courtial, Émilie Bonnivard et Philippe Gosselin (tous LR).

La lettre dénonce ainsi une France qui « change, se transforme » et, en conséquence, « nous tendons à ne plus reconnaître ce qui a fait son charme, sa beauté exceptionnelle, son âme, tout simplement », déplore-t-elle.

Pour les 131 cosignataires, ces églises continuent « imperturbablement de scander la réalité des heures » alors que « notre époque est lancée dans une course éperdue contre le temps ». Par ailleurs, symbolisant « un îlot de beauté », les églises de nos villages sont « une bouffée d’oxygène, rare, si rare à notre époque où dominent le bloc et le béton ».

Le manque de moyens des maires et associations dénoncé

Puis, de façon plus prosaïque, la lettre interpelle le chef de l’État pour garantir un « avenir » aux églises de France, pour l’instant « menacé », notamment par « les bulldozers » en raison d’un manque de moyens. Le tout « dans un silence assourdissant », déplorent les parlementaires.

Ces derniers effectuent aussi un rappel salutaire : « les chapelles et églises, en tout cas l’essentiel de celles construites avant 1905, ne sont que rarement la propriété des diocèses puisque 90 % d’entre elles appartiennent aux communes ». Pour les auteurs du texte, c’est donc « aux villages et villes de France qu’il revient d’entretenir cet immense et magnifique patrimoine, élément d’identité, et même souvent d’identification, de celui qui croit au ciel comme de celui qui n’y croit pas ».

Une église en cours de destruction en Mayenne

En définitive, il y a urgence à ce que cet appel des 131 parlementaires soit entendu rapidement car les cas de démolition d’église se succèdent dans le pays.

Aux portes de la Bretagne, la mairie du Genest-Saint-Isle, en Mayenne, a entamé le 15 février la destruction de l’une des deux églises de la commune après que les cloches ont sonné une dernière fois la veille au sommet de cet édifice datant de 1872.

Cette démolition faisait suite à une triste réalité financière : la mairie aurait dû dépenser un million d’euros pour préserver le bâtiment, un montant ne comprenant même pas la restauration de l’église. Une somme hors de portée pour cette commune de 2 000 habitants.

Pour rappel, au début du mois janvier 2023, l’ancienne ministre de la culture Roselyne Bachelot avait suscité la polémique en affirmant que les pouvoirs publics français ne pourraient pas conserver toutes les « églises de village ». Dont acte…

Crédit photo : capture YouTube (photo d’illustration)
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