La tiers-mondisation de la France passe aussi par la dégradation des comportements et la multiplication des incivilités. Auxquelles sont également confrontés les élus locaux que sont les maires, leurs adjoints et les conseillers municipaux, en proie à toujours plus d’agressions.
Des agressions d’élus municipaux en hausse en 2022
Face à l’ensauvagement de l’Hexagone, les élus locaux, à l’exception des grandes villes du pays, se retrouvent souvent en première ligne. Au point de voir leur sécurité menacée. Cette forte dégradation des conditions d’exercice de leurs mandats pour ces élus vient d’être confirmée par une évaluation de l’Association des maires de France (AMF) dont les résultats ont été publiés le 16 février.
Il ressort de cette étude que les agressions à l’égard des élus mais aussi de leurs adjoints et des conseillers municipaux ont augmenté de 15 % au cours de l’année 2022. Au total, environ 1 500 cas d’agressions à l’encontre d’élus municipaux ont été recensés durant cette période. Si ce chiffre est basé sur « les faits connus dans la presse et sur les déclarations portées à l’observatoire », des chiffres consolidés devraient être communiqués par les services du ministère de l’Intérieur au cours des prochaines semaines.
Par ailleurs, l’AMF détaille ces chiffres en indiquant que 40 % des actes de violence commis concernent des menaces. Quand 10 % concernent des violences volontaires tandis que les 50 % restants sont des outrages. Selon l’AMF, « les maires sont les victimes principales et dans une moindre proportion les conseillers municipaux ». Des élus qui « ne sont pas des superhéros, mais des victimes comme les autres », a commenté Eric Verlhac, directeur général de l’AMF. Ce dernier ajoutant que « le choc traumatique peut conduire à la démission ».
Agressions contre les maires : quelles solutions ?
En prenant également en compte les élus départementaux et régionaux, le ministère de l’intérieur a enregistré 1 835 procédures judiciaires pour atteintes aux élus entre les mois de janvier et d’octobre 2022. Ce nombre était de 1 720 pour la même période en 2021. Un constat qui tend à démontrer que les élus des autres instances sont également concernés (dans une moindre mesure cependant) par cette hausse des agressions.
En ce qui concerne les potentielles causes pouvant expliquer cette hausse du nombre d’agressions commises contre les maires, leurs adjoints et les conseillers municipaux, l’AMF se risque à émettre des explications : « les crispations de la société traversant des crises multiples » ou la « libération de la parole des maires », avance l’association. Qui se garde toutefois d’en dire plus sur la nature des crises incriminées…
Enfin, le rôle des réseaux sociaux est également à pointer du doigt pour cette augmentation des agressions contre des élus municipaux. En amplifiant généralement les polémiques, ces réseaux ont tendance à aggraver le phénomène et la violence verbale virtuelle se transforme parfois en violence physique et, cette fois-ci, bien réelle !
Quant aux solutions mises en œuvre pour lutter contre cette augmentation des violences, l’AMF a mis en place des « formations à la gestion des incivilités », en lien avec le GIGN, formations auxquelles 21 100 élus ont déjà participé depuis 2020. De plus, en 2020 a été créé un observatoire des agressions envers les élus.
Sur le plan législatif aussi, des avancées juridiques ont été observées. Comme le précise CNews, une loi promulguée le 24 janvier 2023 permet désormais « aux associations d’élus, mais aussi à l’Assemblée nationale, au Sénat, au Parlement européen et à la collectivité territoriale concernée de se constituer partie civile, un droit réservé auparavant aux seules associations départementales de maires ». Le média rappelant au passage le résultat d’une étude du Cevipof réalisée au mois de novembre 2022 qui indiquait alors que plus d’un maire sur trois (39%) en France déclarait avoir déjà reçu des menaces, qu’elles soient verbales ou écrites.
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Une réponse à “Ensauvagement. Maires et élus locaux toujours plus victimes d’agressions en 2022”
la plupart des maires laissent faire, tant mieux lorsqu’ils sont les premières victimes, c’est logique voire naturel