Emmanuel Macron ambitionne de laisser sa marque dans l’histoire des institutions. Là aussi, il songe à une réforme. Son inspirateur s’appelle Nicolas Sarkozy, ancien président de la République (2007-2012), qui avait inventé le « conseiller territorial » ; petite révolution qui déplaisait fortement aux élus et que François Hollande, devenu président de la République (2012-2017), s’empressa d’enterrer. « Macron songe à mettre en place le conseiller territorial (à la fois conseiller départemental et conseiller régional), que Sarko avait imaginé (…). Il reviendrait bien aussi sur la carte des régions mise en place par son prédécesseur socialiste. « Il y a une forte demande des Alsaciens pour retrouver leur région, confie un ministre chargé du dossier. Et Rhône-Alpes n’a rien à faire avec l’Auvergne. » Ce qui permettrait au passage de faire éclater le fief de Laurent Wauquiez. Dans le viseur également : la Nouvelle (et très grande) Aquitaine, voire l’Occitanie. L’idée, sans revenir aux 22 régions qui existaient en métropole jusqu’en 2015, serait de faire passer leur nombre de 13 à 18. » (Le Canard enchaîné, 15 février 2023).
« Une piste serait d’organiser le « millefeuille territorial » autour de trois blocs : la proximité pour les communes et leurs regroupements (qui partagent les mêmes élus) ; le développement territorial et de la solidarité pour le duo départements-régions ; le bloc régalien (Etat et Union européenne). C’est là que les difficultés débutent. « D’accord, on a un millefeuille. Mais cela peut être une excellente pâtisserie », dit en souriant Françoise Gatel, sénatrice centriste d’Ille-et-Vilaine et présidente de la délégation sénatoriale aux collectivités territoriales et à la décentralisation. Avant de mettre en garde : « On ne peut être simpliste en pensant que l’on va retrouver la confiance en faisant sauter des niveaux. Il faut prendre en compte la diversité des territoires. » (Le Monde, dimanche 12-lundi 13 février 2023)
Si Macron parvient à mettre ce chantier en route, l’occasion serait belle pour remettre sur le tapis la question de la réunification. Y parvenir serait une autre affaire. En effet seuls des poids lourds ayant l’oreille du Président peuvent ambitionner réussir cette opération « historique ». C’est-à-dire des ministres de premier plan capables de défendre le dossier avec force. C’était le cas de Jean-Yves Le Drian. Aujourd’hui, la Bretagne ne possède que des petits calibres : Hervé Berville et Sarah El Haïry. N’oublions pas que la réunification entraînerait obligatoirement la désintégration des « Pays de la Loire ». Que mettre à la place ? Comment organiser un nouveau découpage régional dans l’Ouest ? Les élus de ces fameux « Pays de la Loire » feront tout pour empêcher la réunification. Evidemment, on peut compter sur Paul Molac pour saisir cette occasion qui ne se représentera pas de sitôt. Pourrait-il mobiliser suffisamment de députés pour imposer – à coup d’amendements – un découpage donnant vie à de « vraies » régions ?
B.M.
Illustration : DR
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4 réponses à “Bretagne. On va peut-être reparler de la réunification”
« E memes amzer » :
https://www.alabretonne.com/loire-atlantique-en-bretagne-le-depute-mounir-belhamiti-partage-t-il-les-propos-haineux-de-militants-de-renaissance/
La Vendée fait partie du Poitou aujourd’hui rattaché à l’Aquitaine qui historiquement n’allait pas au delà de la Garonne. Peut être une région avec le Maine et l’Anjou ?
« Emmanuel Macron ambitionne de laisser sa marque dans l’histoire des institutions ».
La seule marque indélébile que ce dictateur laissera est celle d’un petit comptable vicieux qui a sacrifié son peuple et son pays sur l’autel de la finance mondiale. Avec des euros à la place des yeux, il ne peut mener qu’une politique de fossoyeur.
depuis la chutte du régime de Pétain, la gauche, la droite, des coalitions de tout genre se sont succédées, sans rien vouloir faire! tant que les bretons ne l’exigeront pas , rien ne se fera
Tout à fait d’accord avec vous, seule une forte mobilisation des bretons en faveur de la réunification obligera le pouvoir à l’accepter. Le problème reste aussi à savoir que faire de la Vendée ?