Tout le monde savait que les manifestations du jeudi (16 février) rassembleraient moins de monde que celles du samedi (11 février). Les causes sont faciles à établir : vacances, jour de semaine, perte de salaire, fatigue… Pourtant, il y avait 6 000 manifestants à Brest, 8 000 à Nantes, 10 000 à Rennes, 2 000 à Saint-Nazaire, 2 500 à Lorient, 1 000 à Saint-Malo, 2 200 à Saint-Brieuc, 3 500 à Quimper, 1 000 à Vannes… Sans oublier Ouessant (120 manifestants), Groix (320) et Palais, à Belle-Ile (130). Tous déterminés.
A coup sûr, des gens qui n’avaient pas lu l’entretien accordé par Emmanuel Macron au Journal du dimanche (10 décembre 2022). Sinon, ils auraient appris que le corporatisme constitue « la maladie française ». « C’est mon principal combat politique », annonçait-il, dénonçant « la capture de l’intérêt général par des gens au profit de leurs intérêts particuliers ».
Dans ses vœux pour 2023, le chef de l’État maintenait son « ambition pour continuer de transformer notre pays face aux corporatismes ». Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, se situe sur la même ligne : « Nous avons été élus pour débarrasser les Français des corporatismes, fluidifier la société, assécher les rentes » (Assemblée nationale, lundi 6 février). « Il y a un grand conservatisme des partenaires sociaux », appuyait-il le lendemain (Le Monde, mardi 7 février 2023). De ce fait, on doit comprendre que défiler à Châteaubriant (1 000 manifestants), c’est défendre le corporatisme, le conservatisme et les intérêts particuliers… En attendant, les syndicats ont menacé le gouvernement de « mettre la France à l’arrêt » le 7 mars, si la réforme demeurait en l’état. Jean-Luc Mélenchon, lui, a appelé à « tout bloquer », jugeant qu’une « certaine forme d’action » – les manifestations – avait « atteint [leur] limite » (Le Monde, dimanche 19-lundi 20 février 2023). Notons que 68 % des Français soutiennent la mobilisation contre la réforme des retraites (Odoxa-Backbone consulting, Le Figaro, samedi 18-dimanche 19 février 2032) ; c’est-à-dire que deux Français sur trois sont prêts à accepter des blocages le 7 mars. Tous des conservateurs !
B.M.
Crédit photo : breizh-info.com
[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
Une réponse à “Réforme des retraites. « Les conservateurs, les corporatistes et les défenseurs des intérêts particuliers » défilent…”
Macron qui ne veut plus d’intermédiaires syndicaux . Les syndicats qui se battent pour conserver leur main mise sur les travailleurs . Entre les deux il y a nous qui réclamons le respect qui nous est du .Dans un contexte ou la valeur travail a été remplacée par la financiarisation , le combat est noble même si les causes en sont mal identifiées .