Décidément, l’anglomanie prend des aspects de plus en plus étonnants : comme chaque année depuis trois ans, le FRAC Bretagne vient de lancer un appel à candidatures pour son prix annuel. A chaque édition, l’organisme public chargé de la promotion de l’art contemporain collabore avec un partenaire étranger, en l’espèce cette année l’Instituto Inclusartiz à Rio de Janeiro, Brésil.
Le Brésil est le plus grand pays lusophone du monde et la Bretagne compte trois langues : français, breton, gallo. Or, le FRAC Bretagne annonce, en écriture inclusive bien entendu, que cet appel à candidature devra obligatoirement être rédigé en… anglais ! Pourtant le public visé par cet appel est clairement local :
« Le Prix du Frac Bretagne – Art Norac s’adresse à tous les artistes ou duo d’artistes âgé.es de 18 à 40 ans vivant et travaillant sur le territoire de la région Bretagne. »
Mais cela n’a aucune importance, l’anglais est ainsi privilégié :
Largement subventionné par la Région Bretagne et par la Ville de Rennes, on aurait pu s’attendre à ce que le FRAC se voit contraint de mettre en avant les langues de Bretagne, mais aucune consigne n’a visiblement été donnée en ce sens.
Les artistes locaux, à part les rares anglophones parfaitement bilingues, vont donc se trouver dans l’obligation de payer un traducteur ou de faire jouer la débrouille là où il aurait été plus simple de faire rédiger un dossier en français (ou breton ou gallo) et de le faire traduire en portugais pour les besoins de la coopération avec l’inclusartiz brésilien. Mais cela aurait moins chic… D’ailleurs, pour bien montrer le côté « hype » de l’évènement, l’affiche de l’appel à projet est elle-même surmontée d’un titre en anglais !
Il est vrai, hélas, que ce petit monde de l’art contemporain biberonné aux subventions publiques et à l’indifférence générale a largement adopté l’anglais globish comme symbole de snobisme, de sans-frontiérisme et d’entre-soi.
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4 réponses à “Les candidats au prix du FRAC Bretagne devront rédiger un dossier en… anglais !”
Oui, Oui, mais le clovene (en anglais clown) s »‘exprime – ou croit le faire – dans le dialecte anglo-saxon… Mieux encore même les industries françaises les plus au cœur de notre économie et de notre défense se dénomment maintenant en british par exemple nous avons la chance d’avoir maintenant le ‘Naval Group’ qu’autrefois on appelait Arsenaux …C’est fait pour favoriser le commerce international, paraît-il comme on a pu le constater en Australie où la France « got fuck » (en français « a été sodomisée ») .
Qu’il est loin l’édit de Villers-Cotterets, mon pauv’ François…
Mais on doit pouvoir faire mieux, faisons leur confiance !
Lamentable !!! Pour moi qui estimait les bretons, pour la fierté, de leur civilisation ancestrale. Choisir l’anglais ou le portugais à la place de leurs 3 langues, il faut être devenu fou.
Le FRAC étant un organisme vivant sur fonds publics le recours au français est une obligation. L’usage du français légitime exclut également les délires « inclusifs ». Le FRAC de Bretagne se met donc clairement en infraction par cette campagne. Mais qui lui imposera le respect du droit? Les incantations à l’état de droit resteront réservées à la lutte contre les langues régionales pratiquées par des humains sexués et enracinés.
profitez en, dans 10 ou 20 ans ils devront rédiger en arabe