L’immigration évoquée lors du Conseil européen
La question de l’immigration clandestine devait être abordée lors du sommet européen extraordinaire qui s’est tenu le 9 février dernier. Un sujet cristallisant les passions tandis que huit pays membres de l’UE avaient, dans une lettre commune adressée quelques jours avant le sommet aux présidents de la Commission européenne et du Conseil européen, Ursula Von der Leyen et Charles Michel, appelé à une réforme « innovante » du droit d’asile et à un renforcement de la protection des frontières dans le but d’éviter « une autre crise migratoire grave ».
Parmi ces huit pays dénonçant un « système d’asile actuel défaillant », figuraient ainsi le Danemark, la Lituanie, la Lettonie, l’Estonie, la Slovaquie, la Grèce, Malte et l’Autriche.
À la suite de ce sommet organisé à Bruxelles, plusieurs conclusions ont été validées par les chefs d’État et de gouvernement afin de renforcer la lutte contre l’immigration illégale. Adoptant une position plus stricte par rapport à celles des dernières années, les dirigeants européens ont ainsi esquissé un début de consensus sur des dispositions menaçant de suspendre les aides, les échanges en franchise de droits et l’accès aux visas pour les pays qui refusent de reprendre leurs ressortissants dont la demande d’asile n’est pas acceptée.
Dans le communiqué publié à l’issue du Conseil européen du 9 février, on peut ainsi lire que l’Union européenne utilisera « comme levier toutes les politiques, tous les instruments et tous les outils pertinents de l’UE, y compris la diplomatie, le développement, le commerce et les visas, ainsi que l’immigration légale ».
Des murs aux frontières extérieures financés par l’UE ?
Par ailleurs, la question du financement de murs et autres barrières « anti-immigration » aux frontières extérieures de l’union européenne a également été abordée lors des débats à Bruxelles.
Sur le sujet, le quotidien économique britannique Financial Times rapporte que « les désaccords des dirigeants se sont concentrés sur la question de savoir si l’argent de l’UE pouvait être utilisé pour les infrastructures aux frontières ». Pour sa part, la RTBF belge précise : « L’Autriche a été l’un des plus fervents avocats de cette option, réclamant que le budget européen serve à renforcer la clôture érigée par la Bulgarie à sa frontière avec la Turquie ». Une position qui est partagée par la Hongrie.
Dans le même temps, comme l’indique le média Politico, plusieurs pays « ont insisté pour que l’accent soit mis sur le retour des demandeurs d’asile déboutés » tandis que l’Europe a vu l’immigration clandestine fortement augmenter en 2022, enregistrant ainsi une hausse de 60 % par rapport à 2021 avec environ 330 000 entrées irrégulières.
Le communiqué final du Conseil européen souligne en outre la nécessité pour l’UE de « renforcer son action afin de prévenir les départs irréguliers et d’éviter les pertes de vies humaines, de réduire la pression sur les frontières de l’UE et sur les capacités d’accueil, de lutter contre les passeurs et d’augmenter le nombre de retours ».
La réponse floue d’Ursula von der Leyen
Quant à ce contrôle des frontières extérieures de l’UE, le même document insiste sur le fait que « l’Union européenne reste déterminée à assurer un contrôle efficace de ses frontières extérieures terrestres et maritimes ».
Toutefois, le propos demeure assez vague lorsque le Conseil européen demande à la Commission européenne « de mobiliser immédiatement des fonds et des moyens substantiels de l’UE pour aider les États membres à renforcer les capacités et les infrastructures de protection des frontières, les moyens de surveillance, y compris aérienne, et les équipements ».
Pas de quoi en déduire que l’Union financera effectivement la construction de murs de protection sur ses frontières extérieures. Un flou entretenu par la présidente de l’exécutif européen Ursula von der Leyen qui, au terme de la réunion, a préféré citer les « infrastructures mobiles et fixes, des voitures aux caméras, des tours de contrôle aux dispositifs de surveillance électronique ».
Viktor Orbán dénonce une pression migratoire qui « ne cesse d’augmenter »
Figure majeure de ces dirigeants européens s’opposant frontalement à l’immigration illégale, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, après avoir participé à ce Conseil européen, a déclaré, dans une vidéo publiée sur Facebook le 10 février, que la pression migratoire sur l’Europe « ne cesse d’augmenter », anticipant que « l’avenir du continent dépendra de la protection de ses frontières ».
Selon Viktor Orbán, le poids de l’immigration devient également « insupportable » pour les pays d’Europe de l’Ouest. Suite aux débats du 9 février, le Premier ministre hongrois a synthétisé la situation : « La seule question qui se pose maintenant est de savoir si les bureaucrates siégeant à la Commission [européenne, NDLR] à Bruxelles comprennent qu’une action immédiate est nécessaire ».
À ce titre, il a estimé que « les procédures judiciaires contre la Hongrie, par exemple, devraient être suspendues ou retirées, et les États membres, y compris la Hongrie, devraient être soutenus dans la construction de clôtures et le renforcement de la protection de leurs frontières. C’est de cela que dépend l’avenir de l’Europe. »
Sera-t-il entendu par Ursula von der Leyen ?
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3 réponses à “Immigration clandestine. Que retenir du Conseil européen du 9 février ? [Vidéo]”
Il faut arrêter de tracer des plans sur la comète. Il faut frapper durement les passeurs, les ONG complices et les employeurs qui se servent généreusement de cette main d’oeuvre bon marché corvéable à souhait et, peut-être, on arrivera à limiter l’afflux de migrants
on se doute bien de la suite, la régularisation de tous ces envahisseurs, afin d’avoir un continent européen rempli de consommateurs, le rêve de Davos et de karl schwab
immigration non clandestine, une nouvelle filière à l’ile de La Réunion, l’année dernière 4 bateau venant du Sri Lanka ont débarqué des « demandeurs d’asile », un de plus en janvier, un en février qui en passant à l’ile maurice a refait le plein de fioul puis a mis le cap sur notre ile, les « migrants » ont été logés, nourris, se sont vu attribuer un petit pécule (la préfecture ne dit pas de quel montant)