Le projet d’interconnexion électrique dénommé Celtic Interconnector devant relier l’Irlande à la Bretagne entre dans une nouvelle phase en 2023 avec le début des travaux prévu pour l’été prochain. Présentation d’un chantier inédit.
Celtic Interconnector, plus de 500 km de câbles entre la Bretagne et l’Irlande
C’est une nouvelle étape qui a récemment été franchie dans la mise en place du projet Celtic Interconnector. Dès 2017, nous évoquions ce projet européen dont l’objectif est de fournir la première interconnexion électrique entre l’Irlande et la Bretagne. En pratique, grâce à un câble sous marin haute tension, l’interconnexion aura la capacité de faire transiter 700 mégawatts d’électricité, ce qui équivaut à alimenter une ville de 450 000 habitants.
Cette liaison entre la France et l’Irlande doit se faire par l’intermédiaire d’un câble d’environ 500 km de long. Après être sortie des eaux de la Manche sur le territoire de la commune de Cléder, la liaison électrique souterraine reliera ensuite Cléder au poste électrique existant de la Martyre, sur une distance d’environ 40 km. La concertation, organisée par RTE (Réseau de Transport d’Électricité) sous l’égide de la Commission Nationale du Débat Public, avait débuté à la fin du mois de janvier 2019 afin de définir le tracé de la partie terrestre du câble. Côté irlandais, la connexion depuis la mer Celtic se fera sur la commune de Knockraha, situé dans le comté de Cork.
Puis, le 25 novembre 2022, le Premier ministre irlandais, Micheál Martin, accompagné du ministre irlandais de l’Environnement, Climat et Communications, Eamon Ryan, et la ministre française de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher signaient à Paris les accords techniques et financiers pour construire ce Celtic Interconnector.
Une mise en service prévue en 2026
Comme le rapportait suite à cette rencontre le journal économique La Tribune, le projet a également pour objectif de mettre « fin à l’isolement électrique de l’Irlande du continent européen » dans un contexte politique où a eu lieu le Brexit entre temps, garantissant ainsi à l’Irlande sa première interconnexion avec l’Europe continentale. En ce qui concerne le calendrier, la mise en service du câble est prévue en 2026.
De son côté, la CRE (Commission française de régulation de l’énergie) affirmait au début du mois de novembre 2022 que cette interconnexion électrique permettrait de favoriser les énergies renouvelables, mais également de limiter le recours au gaz irlandais. En outre, le Celtic Interconnector aurait l’avantage de réduire les volumes d’électricité renouvelable perdus à cause des surplus de production. Quant à la provenance de cette énergie, il faut savoir que plus d’un quart de la production d’électricité irlandaise provient de l’éolien…
Celtic Interconnector : 1,48 milliard d’euros, début des travaux l’été prochain
Aussi, la signature des accords à l’automne dernier a permis au projet d’entrer dans sa phase opérationnelle. En effet, si les promesses du calendrier sont tenues, les travaux doivent débuter à l’été 2023 tandis que des accords pour la construction ont été signés avec Siemens Energy et Nexans, groupe français spécialisé dans la fabrication de câbles.
Sur le plan financier, le projet a connu un important dépassement budgétaire par rapport au montant initialement prévu : chiffré à 930 millions d’euros en 2019, le coût de ce Celtic Interconnector atteindrait désormais 1,48 milliard d’euros. Ce qui n’a pas empêché RTE et EirGrid, respectivement gestionnaires des réseaux électriques français et irlandais, de valider la poursuite du projet.
Quant aux explications pour justifier une telle hausse, la CRE a invoqué « des tensions sur les marchés de fournitures (câbles et stations) ». Par ailleurs, le ministère français de la Transition énergétique a fait savoir via un communiqué qu’un « financement d’un montant de 800 millions d’euros par la Banque européenne d’investissement (BEI), la Danske Bank, Barclays et la BNP » serait octroyé pour la construction du Celtic Interconnector. Une somme à laquelle viennent s’ajouter les 530,7 millions d’euros obtenus en 2019 par RTE et EirGrid de la part du mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE), un fonds destiné à développer les réseaux énergétiques, de transport et de télécommunication en Europe.
Dans le Finistère, des entreprises locales sollicitées pour les travaux
Dans le Finistère Nord, le début du chantier l’été prochain pourrait aussi bénéficier aux entreprises locales. Dans cette optique, la CCI métropolitaine Bretagne ouest a organisé une rencontre avec les professionnels à la fin du mois de janvier dernier afin de favoriser la mise en relation des prestataires de RTE avec les entreprises locales. 45 de ces dernières avaient répondu à l’appel.
Différents corps de métier vont être en effet nécessaires pour mener à bien les travaux du Celtic Interconnector côté breton. Des navires de surveillance du chantier maritime et de transport de personnels en passant par des géomètres experts, des entreprises de terrassement et de réalisation de voirie à celles spécialisées dans la location d’engins avec chauffeurs et de matériels de BTP, les compétences requises seront multiples.
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Une réponse à “Celtic Interconnector. Les travaux de l’interconnexion électrique entre la Bretagne et l’Irlande doivent débuter l’été prochain”
« Côté irlandais, la connexion depuis la mer Celtic se fera sur la commune de Knockraha, situé dans le comté de Cork. » D’accord, mais l’ « atterrissement » (arrivée du câble sous-marin sur la terre ferme, dans le jargon technique) se fera à Youghal (« Eochaill » en gaélique irlandais), aussi dans le comté de Cork (« Contae Chorcaí » en gaélique irlandais) ; un câble terrestre fera la jonction jusqu’à la station de conversion continu-alternatif de Knockraha (« Cnoc Rátha » en gaélique irlandais). Ah oui : « La mer Celtique », c’est « An Muir Cheilteach » :-)