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1964, date du premier fest-noz filmé en Bretagne et diffusé à la télévision

Découvrez ci-dessous un extrait du film Le Pays des Pilhaouer, à découvrir .pour 1.99 Euro sur le site de l’ INA.

Dans cet extrait, on y découvre la diffusion, pour la première fois à la télévision en 1964, d’un fest-noz qui était filmé à Scrignac. Puis la télévision part à la rencontre de la vraie pionnière du kan ha Diskan qui était reconnue comme telle, dès les années 1921, Catherine Guern de Plouyé.

A 91 ans en 1964, elle chante un air au magasin de la place du Huelgoat. A découvrir ci-dessous, pour notre mémoire bretonne.

Mais pourquoi les Fest-Noz ?

Les Bretons aiment la danse avec passion depuis fort longtemps . Dans son ouvrage Breiz Izel, Bouet écrit « aucun peuple n’a porté plus loin la passion de la danse ».

Dans la société rurale bretonne d’avant 1914, les grands travaux agricoles (moissons, battages, récolte des pommes de terre ou de pommes à cidre, arrachages…) sont la principale occasion de danser. Ces rassemblements, où se manifestent l’entraide et la solidarité se terminent par des danses, collectives par essence, qui deviennent ainsi l’expression de toute la communauté. Ces danses sont également l’occasion de « casser la fatigue » après le travail harassant des champs. Les femmes comme les hommes participent à ces travaux manuels. Cette corvée automnale est dissimulée par le chant, apaisant fatigue et sautes d’humeur. Le convivial repas, où sont seulement invités ceux qui ont participé à la tâche, est généralement plein d’entrain : rondes chantées, joutes orales (disparues), improvisations de compléments chantés (kan ha bôz), jeux de force (baz yod) et petits concours de danse, récompensés de tabac pour les hommes et de rubans pour les femmes. Puis, jusque tard dans la nuit, les danses transmettent une excitation croissante des chanteurs aux danseurs, puis des danseurs aux chanteurs. L’étroite cohésion de la ronde ou de la chaîne provoque un dépassement de chacun et permet au groupe d’accéder à un certain état de conscience collectif. La fête de nuit est l’expression d’une communauté en liesse, où la dimension collective avoisine la transe. Le sonneur est stimulé par les bons danseurs avec lesquels il peut communiquer ses airs à danser. Tous les acteurs participent à la danse, en s’accompagnant souvent eux-mêmes de leurs chants.

Parfois, les danses répondent à une fonction utilitaire, comme lors de la réfection des aires à battre les céréales (au fléau). C’est la danse de l’aire neuve (dañs al leur nevez) qui utilise l’action des danseurs pour tasser le sol. Le martèlement des sabots de bois s’avère alors particulièrement efficace. On procède de la même façon pour confectionner le sol de terre battue d’une maison.

Les fêtes calendaires (pardons, foires…) et les noces sont l’autre grande occasion de danser. Celles-ci s’étalent souvent sur trois, voire quatre jours et peuvent rassembler jusqu’à 2 000 invités pour les plus importantes. On danse dès la sortie de l’église, sur le chemin menant sur les lieux du banquet et, à la ferme, en attendant les viandes, c’est alors la danse du rôti, la dañs ar rost. Des sonneurs sont présents pour ces grandes occasions. Ces fêtes étaient l’occasion pour les jeunes de se rencontrer et aussi de s’évaluer, sur le plan social, grâce aux habits, et celui de la résistance à la fatigue, une même danse durant parfois très longtemps avec des pas complexes et rapides demandant effort et technique.

Tombé dans l’oubli après la Première Guerre mondiale, le fest-noz revient en force dans les années 1960, avec la naissance des grands mouvements culturels bretons. L’origine du mot breton « fest-noz » apparaît en 1950 signifie « fête de nuit » en opposition aux « fest-deiz » qui veut dire « fête de jour ». Ces fêtes réinventées dans le centre de la Basse-Bretagne, ont pour but de recréer les rassemblements festifs regroupant les milieux paysans aux Moyen âge.

Les Fest-noz prennent une dimension de fête urbaine lorsqu’au début des années 1970, les jeunes s’approprient les danse et les chant breton. Elles deviennent un mouvement de mode et certaines association à but militant s’en servent. Malgré cette popularité l’effet de mode se raréfie à la fin des années 1970 mais revient rapidement entre les années 1980 et 2000 avec la modernisation du chant et de la musique celtique. Des cours de danse collectif sont organisés et même des défilés ou les danseurs sont en habit traditionnel breton. Le but est de transmettre ces traditions bretonnes par le chant et la danse. Le renouveau de ces fêtes est en grande partie attribué à Loez Roparz (Louis Ropars) qui était un célèbre chanteur traditionnel breton. Il était animateur de Fest-Noz, moniteur de danse et sonneur, qui est traduit par « passeur de mémoire » qui, par sa musique, transmet les traditions bretonnes.

Le 5 Décembre 2012, le Fest-noz est classé par L’UNESCO patrimoine culturel immatériel breton, à la demande de l’association Dastum qui a pour but la diffusion et la préservation de l’ensemble du patrimoine breton.

Crédit photo : DR
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