Après le succès du colloque pluridisciplinaire sur les violences sexuelles entre mineurs organisé le 26 novembre dernier par les associations Juristes pour l’enfance et Famille et liberté, les vidéos des experts sont désormais accessibles en ligne.
Quelle attitude adopter ? Quels signalements envisager ? Qu’en est-il du consentement de l’enfant ? Quelle prise en charge psychologique pour les auteurs comme pour les victimes ?
Retrouvez ICI les vidéos du colloque .
Lors de cette journée de travaux, de nombreux experts – juristes (juge des enfants, procureur, avocat, maître de conférence, doctorant), assistante sociale, pédopsychiatre, psychologues, conseiller et formateur en vie affective, relationnelle et sexuelle – ont apporté leur éclairage sur le sujet complexe des violences sexuelles entre mineurs.
Tous ont participé au décryptage d’un phénomène qui a explosé ces dernières années et qui concerne toutes les structures œuvrant auprès des enfants.
46% des mis en cause pour violences sexuelles sur mineurs sont eux-mêmes mineurs
Le colloque a en effet révélé qu’entre 2016 et 2021, les violences sexuelles sur mineurs ont augmenté de 59,7 % avec une forte aggravation en 2020 et 2021, notamment à cause des différents confinements.
En 2021, les mineurs mis en cause (ayant fait l’objet de dépôt de plaintes) pour des violences sexuelles ont représenté, selon un rapport du Sénat sur la délinquance des mineurs, 46% des mis en cause pour violences sexuelles sur mineurs. Un tiers des mineurs auteurs de ces violences ont eux-mêmes été victimes d’abus sexuels.
« Le premier contact avec le porno se fait en moyenne à 9 ans »
La question de l’accès à la pornographie de plus en plus précoce a également été évoquée à plusieurs reprises : « le premier contact avec le porno se fait en moyenne à 9 ans, dans la majorité des cas de manière accidentelle » selon María Hernández-Mora, psychologue clinicienne en addictologie. Or, « 80% des jeunes qui regardent des contenus pornographiques reproduisent par mimétisme les pratiques visionnées dans leur vie sexuelle » a précisé la psychologue lors de son intervention.
Une prise en charge des mineurs est possible, auteurs comme victimes
Quant à la prévention des enfants, elle passe par une éducation qui dépasse le seul horizon des MST, des grossesses non désirées et du pseudo consentement des enfants, dans le respect du temps de l’enfance qui n’est pas celui de la sexualité.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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2 réponses à “Violences sexuelles entre mineurs : des experts décryptent le phénomène (vidéos en ligne)”
Carence educative majeure
Mille fois merci pour cet article et l’incrustation de la liste des vidéos de ce colloque ô combien important !
Les vidéos sont nombreuses mais chacun a sa place tant elles sont extrêmement pertinentes, avec des intervenants de grande qualité qui ont le mérite de BIEN connaitre leur sujet et d’en parler de façon à la fois claire et concise.
Il est important selon moi, de bien écouter TOUS les intervenants car si chacun aborde ce sujet commun qui est la violence sexuelle entre mineurs, chacun le fait sous l’angle de sa profession. Et c’est là que ce colloque pluridisciplinaire prend tout son intérêt. Chaque approche permet de mieux appréhender la complexité de ce sujet à la fois très grave et encore souvent tabou.
Écouter chacun d’eux force, à mon sens, l’humilité et la charité nécessaires pour traiter non seulement du sujet mais aussi et surtout éviter les jugements « à l’emporte-pièce » de certains faits divers.
Notons enfin la grande humanité qui caractérise également chacun de ces professionnels.
A l’heure où la société est en pleine déconstruction, ce colloque fait œuvre de salut public.
Chaque personne, même non concernée professionnellement, devrait prendre le temps d’écouter attentivement.
Car la vérité est qu’aucun parmi nous ne peut se targuer avec une certitude absolue ne ne connaitre AUCUN cas dans son entourage. Je précise en effet que s’il est particulièrement question de la violence sexuelle entre mineurs, celle des violences sexuelles entre adulte et mineur est elle aussi abordée.