Scandale en Allemagne où la fille d’un ancien secrétaire général de la CSU aurait empoché 48 millions d’euros de commissions suite à l’achat de masques contre le Covid-19 pour le compte du gouvernement fédéral. Désormais soupçonnée de fraude fiscale, Andrea Tandler aurait par ailleurs surfacturé les masques, certains étant revendus jusqu’à 10 € l’unité.
Une acheteuse de masques du gouvernement fédéral en détention provisoire
Une fois passée la panique des débuts de la crise sanitaire du Covid-19 au printemps 2020 et la ruée sur les masques de protection, certaines affaires peu conventionnelles finissent par être révélées. C’est le cas en Allemagne, où la police de Munich a interpellé le 24 janvier une certaine Andrea Tandler. Celle-ci n’est autre que la fille de Gerold Tandler, un ancien secrétaire général de la CSU, formation politique alliée de la CDU de l’ancienne chancelière Angela Merkel.
Ainsi, Andrea Tandler et un complice, lui aussi interpellé, avaient conclu un marché de masques pour le gouvernement fédéral avec une entreprise suisse jusqu’alors totalement inconnue et avaient reçu en échange des commissions d’un montant de 48 millions d’euros, comme l’a rapporté le quotidien allemand Die Welt.
En raison d’une enquête menée dans le cadre de cette affaire de livraisons surfacturées de masques, les deux individus ont été présentés à un juge ce même 24 janvier en cours de matinée avant d’être placés en détention provisoire.
Des masques à 10 € l’unité aux frais des contribuables allemands ?
Au début de l’affaire, le parquet de Munich avait d’abord commencé à enquêter sur des soupçons de blanchiment d’argent, puis sur des délits fiscaux présumés. Les autorités ont toutefois abandonné l’accusation de blanchiment d’argent pour se concentrer sur des « reproches d’ordre fiscal ».
Selon différents médias allemands, Andrea Tandler est accusé d’avoir, par l’intermédiaire de sa société de conseil, surfacturé la vente de masques contre le Covid-19 au gouvernement fédéral mais aussi à plusieurs Länder. Point accablant, les différents rapports d’enquête démontrent que la fille de l’ancien secrétaire général de la CSU aurait joué un rôle important dans la négociation de ces affaires.
À l’époque, la note fut conséquente pour les contribuables puisque l’Allemagne aurait payé plus de 670 millions d’euros pour l’achat de masques. Toujours selon Die Welt citant différents rapports, les autorités allemandes auraient parfois payé certains masques près de 10 € l’unité !
Quant au rôle joué par Andrea Tandler, le gouvernement fédéral allemand a confirmé dès juillet 2021, à la demande du groupe parlementaire de gauche, que celle-ci avait « informé » en mars 2020 le ministre fédéral de la Santé de l’époque, Jens Spahn (CDU), par courriel envoyé à son adresse de député du Bundestag, de l’une des offres de vente de masques de la société suisse Emix.
Taxe professionnelle et soupçons de fraude
Par ailleurs, outre cette question de surfacturation des masques, le magazine allemand Der Spiegel a aussi révélé de son côté que les enquêteurs soupçonnaient Andrea Tandler de fraude à la taxe professionnelle.
L’organe de presse en question a en effet indiqué que cette dernière, après avoir négocié un achat de masques auprès de la société Emix pour le compte du Land de Bavière par l’intermédiaire de son agence de publicité munichoise, aurait cependant encaissé sa commission avec une entreprise domiciliée dans la ville voisine de Grünwald.
Si, selon Der Spiegel, la taxe professionnelle est nettement moins élevée à Grünwald qu’à Munich, il s’avère que cette deuxième entreprise n’existait pas encore au début de la négociation portant sur l’achat de masques…
Manifestement, les autorités du land de Bavière n’ont souhaité communiquer qu’avec parcimonie sur cette affaire pour l’instant. Une porte-parole du parquet de Munich s’est contentée de déclarer que l’arrestation d’Andrea Tandler faisait suite à des « reproches relevant du droit fiscal, qui font l’objet d’une procédure d’enquête menée depuis un certain temps déjà ». Compte tenu de la sensibilité du dossier et de l’implication du gouvernement fédéral dans ces transactions, il n’est pas certain que ces autorités deviennent plus loquaces au cours des prochains jours…
Crédit photo : capture YouTube (photo d’illustration)
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5 réponses à “Allemagne. Elle achetait des masques pour le gouvernement fédéral au début de la pandémie : après avoir touché 48 millions d’euros de commissions, la fille de l’ancien secrétaire de la CSU en prison”
reste les vaccins avec cette très chère ursula
Saurons nous la vérité sur l’ampleur du désastre, j‘en doute…
Fini les hold-up dans les banques avec le risque de 30 ans de placard voire une balle mortelle comme avant…..désormais, on va voler dans les caisses de l’ UE pour des sommes énormes et avec un risque léger voire une certaine impunité ! Les » nouveaux braqueurs » sont des gens importants dans le système politique ( heureusement pas tous ! ) mais qui se considèrent, parfois, à juste titre comme » intouchables « .
Oui les braqueurs portent des costumes de type anglais, américain et italien et les « braqueuses » se vêtent de Chanel… une espèce d’individu que nous retrouvons souvent
dans les chambres et parlements du monde entier… Cette espèce contrairement à d’autres n’est pas en voie d’extinction.
la haute société allemande se débrouille pas mal finalement, nous avons eu des ministres délinquants qui n’ont pas tous passé ne serait ce qu’un jour en prison