Réforme des retraites. 73% des sondés estiment la réforme injuste – 58% s’y opposent

Même l’Observatoire de la politique nationale BVA-RTL donne une majorité d’opposants à la Réforme des retraites, c’est dire la tension qu’il règne actuellement en France, dans une République qui n’a de cesse de ponctionner son propre peuple tout en distribuant des millions d’euros au monde entier, et notamment en Ukraine actuellement.

Voici les enseignements d’un sondage réalisé par Internet du 20.01.2023 au 21.01.2023 via un échantillon de 1 000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, profession de la personne de référence du ménage et de la personne interrogée, région et catégorie d’agglomération.

Le sondage est à découvrir en intégralité ici

Même s’ils se sont peu renseignés, les Français considèrent majoritairement qu’ils seront concernés par la réforme

• Les Français reconnaissent largement ne pas s’être renseignés précisément sur le contenu de la réforme (64%) : ils ont entendu parler des principales mesures mais n’ont pas forcément regardé en quoi ils seraient concernés.
• S’ils n’ont pas de vision précise du sujet, les Français estiment néanmoins en majorité qu’ils seront personnellement concernés par cette réforme (51%), seuls 34% pensant qu’ils seront épargnés et 15% avouant qu’ils n’en savent rien.

Pour les Français, la nécessité de la réforme ne s’impose pas

• Avant même qu’on ne leur parle du contenu envisagé, le fait même de devoir réformer le système pour assurer le maintien du régime par répartition n’apparait nécessaire qu’à une minorité de Français (45%). 37% considèrent que le système est viable en l’état et 18% qu’il faudrait même abandonner le régime par répartition.
• L’argument de la « nécessité » d’une réforme obtient un écho plus que limité dans l’opinion : seuls 20% des Français pensent qu’il est urgent de faire cette réforme et 61% considèrent que cette réforme n’est pas nécessaire.
• 61% estiment aussi que la réforme ne permettra pas de pérenniser le régime par répartition, signe d’un certain défaitisme sur un système perçu comme perpétuellement déficitaire et qu’aucune réforme ne vient jamais sauvegarder.

Une réforme dont la mesure phare (recul de l’âge de départ en retraite) est largement rejetée

• Une majorité de Français considère toujours qu’il ne faut pas mettre en œuvre cette réforme (58%; +1).
• Le recul de l’âge de la retraite est la mesure la plus rejetée (69%)
• L’allongement de la durée de cotisation suscite un peu moins de rejet (62%) mais est aussi majoritairement décrié.

En dépit de mesures compensatoires largement approuvées, un fort sentiment d’injustice domine concernant cette réforme

• Les mesures compensatoires prévues par le gouvernement sont globalement très bien accueillies, qu’il s’agisse de la pension minimale à 1200€ HT pour une carrière complète (82%), du dispositif carrières longues (84%) ou de la prise en compte du statut d’aidant dans le calcul de la retraite (83%).
• Mais ces mesures ne suffisent pas à donner le sentiment que la réforme est juste : les trois quarts des Français (73%) estiment ainsi que cette réforme est injuste.

Une approbation en hausse du mouvement social (68%; +5), dont on souhaite qu’il se poursuive même si l’espoir d’un fléchissement gouvernemental est ténu

• 68% des Français approuvent le mouvement social (+5)
• Cette approbation s’accompagne d’un souhait très majoritaire que ce mouvement se poursuive (62%), signe d’une volonté d’inscrire le mouvement dans la durée.
• Et ce alors même que l’espoir de voir le gouvernement faire des concessions est limité : seuls 43% y croient.

Des Français entre inquiétude et colère

• Dans ce contexte, les Français accueillent la réforme avec des sentiments négatifs : 46% éprouvent de l’inquiétude, 41% de la colère.
• Un élément à prendre en considération sur le long terme : quand la colère rejoint l’inquiétude, c’est potentiellement le signe d’une crispation forte dans l’opinion, même si un Français sur cinq fait part de sa résignation (19%).

En première ligne sur la réforme, Elisabeth Borne pâtit davantage du contexte qu’Emmanuel Macron

• La cote de popularité de la Première ministre est en baisse de 4 points ce mois-ci : avec seulement 34% d’opinions positives à son égard, c’est son plus mauvais score depuis sa nomination à Matignon.
• Emmanuel Macron, lui, voit sa cote de popularité se stabiliser à 36%.

Les leaders de l’opposition de gauche ne profitent pas du mouvement

• En dépit des difficultés auxquelles le gouvernement fait face et de l’approbation du mouvement social, force est de constater que les principaux leaders de l’opposition de gauche ne tirent pas réellement profit de la situation : la cote d’influence de Jean-Luc Mélenchon marque le pas (21%; -2), tout comme celle d’autres leaders de gauche.
• Tous restent très loin derrière Marine Le Pen, dont la cote d’influence est nettement plus élevée auprès des Français (35%; +1), en 2^e position derrière Edouard Philippe (38%).

Des chiffres qui confirment bien une chose : Emmanuel Macron a été élu par une minorité de Français. Son programme n’a pour seule légitimité que celle des institutions de la cinquième République – il en va de même pour la composition de l’Assemblée nationale élue elle aussi par une minorité de Français. Des institutions qui elles mêmes vacillent de plus en plus. Jusqu’à la chute ?

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