Le froid hivernal s’est bien installé. Un hiver qui s’annonce difficile pour les Français, avec une menace qu’a laissé pesée le gouvernement de pénurie de gaz et de coupure d’électricité. Une situation tendue, dans un contexte inflationniste sans précédent. En 2018, Eni et IFOP avaient mené une première étude visant à en savoir plus sur les comportements, petits gestes et habitudes des Français quant à leur « consommation du chauffage ». En 2022, dans un contexte énergétique inédit en France, Eni et IFOP relancent ce sondage et s’intéressent aux évolutions de comportements et de perception des Français depuis 2018.
Dans cette enquête, Eni et IFOP s’intéressent aux petits gestes et habitudes des Français, région par région, notamment concernant les « consommations du chauffage » des Bretons et l’évolution de ces comportements depuis 2018.
Pour la Bretagne, notre région administrative compte la température intérieure idéale la plus faible de France… Et le plus fort taux d’adhésion à la règle des 19°C matraquée par le Gouvernement ! Signe qu’un peu comme le Covid-19 et la vaccination, une partie des Bretons est totalement soumise aux injonctions des autorités.
19,4% en moyenne
Avec 19,4°C, les habitants de Bretagne administrative expriment une température de l’habitat inférieure à celle exprimée par l’ensemble des Français, qui se situe à 19,9°C. En 2018 déjà, les Bretons revendiquaient la température intérieure la plus faible de métropole avec 19,8°C. Depuis 2018, la température intérieure idéale des Français a baissé. Pour autant, se situant à presque 20°C, elle reste supérieure à la règle fixée par le Gouvernement : 19°C en intérieur.
En Bretagne en revanche, elle se rapproche de plus en plus de la consigne fixée par le Gouvernement. Résultante logique, les Bretons expriment un fort taux d’adhésion à cette consigne. Ils sont 68% à trouver cette déclaration justifiée (contre une moyenne nationale à 63%) et 82% indiquent qu’ils comptent appliquer cette consigne cet hiver, soit 12 points de plus que la moyenne nationale.
Les répondants à l’enquête font en effet état d’une sensibilité quasi unanime à l’égard des économies d’énergie (95%, stable par rapport à 2018). Les Bretons prennent la tête du podium des régions où les habitants sont davantage prêts à sacrifier leur confort pour réaliser des économies d’énergie à hauteur de 69%, pour une moyenne nationale à 61%.
Malgré l’essor du télétravail, bien moins pratiqué en 2018, le besoin de chaleur en journée reste identique en 2022 et en 2018 ; seulement 16% des sondés (moyenne nationale) considèrent qu’il s’agit du moment où le besoin d’avoir chaud, sans avoir besoin de se couvrir, est le plus important. Le confort du soir devant la télévision gagne du terrain en Bretagne. Pour 31% des Bretons, il s’agit en effet du moment où le besoin de chaleur est le plus important. En 2018, c’était le matin dans la salle de bain que les Bretons exprimaient le plus important besoin de chaleur.
62% des Bretons indiquent préférer toujours s’habiller plus chaudement, quitte à ajouter un pull en laine, un bonnet ou un pyjama chaud pour maîtriser leur consommation énergétique. De même, 76% des Bretons utilisent toujours des ampoules basse consommation. En revanche, seulement 46% indiquent mettre systématiquement le chauffage en veille durant la journée et durant leurs absences (9 points de moins que la moyenne nationale).
Les habitants de Bretagne administrative seraient les plus enclins à éteindre le chauffage la nuit, puisqu’ils sont 39% à le faire toujours. Ils sont également 51% à toujours dégivrer leur réfrigérateur, versus 34% au niveau national. 72% indiquent désormais avoir rarement recours, voire jamais, à ces chauffages d’appoint, souvent très énergivores.
Rénovation énergétique : qu’est-ce que ça donne ?
Au cours des 5 dernières années, une part importante des habitants de Bretagne administrative ont réalisé des travaux de rénovation énergétique pour réduire leur consommation d’énergie. En première place des travaux les plus réalisés au cours de ces 5 dernières années arrive la régulation du chauffage (thermostats programmables, robinets thermostatiques…) avec 28 % des Bretons indiquant avoir mis en œuvre ces travaux de rénovation.
Ils ne sont en revanche que 27% à avoir amélioré l’isolation de leur logement (combles, murs, sous-sols, fenêtres…) soit 9 points de moins que la moyenne nationale. 21% des Bretons ont également revu l’installation de leur mode de chauffage pour un équipement plus performant (chaudière individuelle, pompe à chaleur, radiateurs nouvelle génération…). Là encore, c’est en dessous de la moyenne nationale (-6 points). En revanche, ils ne sont que 21% à avoir installé un équipement de chauffage renouvelable, tel qu’un chauffage au bois, des panneaux solaires ou un chauffe-eau solaire.
Si près de la moitié des sondés (46%) envisage de réaliser des travaux énergétiques, ils ne sont que 7% à l’envisager à court terme (c’est-à-dire dans l’année). Pour 19% des sondés, ce projet s’inscrit dans une durée à moyen terme, il s’agit d’un projet certain mais pas dans les années à venir. 20% des sondés indiquent quant à eux l’envisager, mais à long terme et sans savoir quand exactement.
Du côté du portefeuille, le budget moyen qu’ils seraient prêts à dépenser pour effectuer ces travaux s’élève en moyenne à 3823,5 euros. Un budget bien inférieur à celui de la moyenne française se situant à 5991,2 euros.
Source : Enquête nationale Eni – Ifop « Les attitudes et comportements des Français vis-à-vis du chauffage ». L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 2500 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de l’interviewé) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 25 octobre au 04 novembre 2022.
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