Marché européen de l’électricité : quand l’idéologie fait perdre la raison !

Alors que les Français s’étaient habitués à payer leur électricité à un prix « raisonnable », beaucoup ont été surpris puis indignés et enfin inquiets de la montée vertigineuse des prix du Kilowatt-heure au cours de ces derniers mois. Parallèlement à cela (en même temps, comme dit qui vous savez), une menace de raréfaction de la ressource est apparue, augmentant encore l’inquiétude des gens.

Dans un exposé remarquablement clair, l’ancien patron d’EDF Loïc Le Floch-Prigent  a parfaitement résumé l’historique de la situation et les conclusions qu’il en tirait.

Ne pas se réjouir de la baisse de la consommation

La communication du gouvernement est paradoxale car ce dernier considère comme une victoire le fait d’avoir moins consommé d’électricité que l’an dernier durant la même période de référence. Ces gens qui nous gouvernent semblent oublier qu’une baisse de consommation traduit avant tout une baisse de la production des entreprises et cela en dit long sur la vision qu’ils ont de l’économie.

Ils donnent surtout le sentiment d’être assis sur un baril de poudre social qui risque d’exploser à la moindre étincelle, notamment provoquée par une coupure d’électricité. Ils reconnaissent également implicitement que la production d’électricité est probablement trop faible et que la seule solution pour éviter le drame est de consommer moins…Ils nous diront bientôt que, si nous avons une pénurie alimentaire, nous devons manger moins, tout comme ils nous ont déjà dit que la meilleure réponse à l’augmentation du prix de l’essence est de rouler moins.

L’erreur fatale : la création d’un marché

Lorsque l’idéologie s’apparente à une religion, il n’y a guère de place pour le rationnel.

La doctrine libérale induit la notion du « marché » qui doit s’exercer au travers d’une concurrence « libre et non faussée ». Or, il n’y avait point de marché de l’électricité, pas plus en France, en raison du monopole d’EDF, que dans l’Union Européenne. Pour nos idéologues, cela n’était pas acceptable et il fallait créer un marché.

Or, même sans avoir un prix Nobel d’économie, quiconque de simple bon sens sait que le marché ne peut se créer artificiellement. Il existe ou il n’existe pas et s’il n’existe pas, cela peut provenir de très bonnes raisons. Du reste, ce qui est appelé « la loi du marché » mais aussi quelquefois et notamment par Adam Smith « la main invisible » prévoit l’utilisation et non la création du marché.

Pourquoi ce marché n’existe pas ? Parce que les électrons ne se vendent pas et que l’énergie nécessaire à leur mise en mouvement ne provient pas d’une source unique. Ce qui fait le prix de l’électricité sont les investissements pour la produire, les coûts de développement des réseaux, l’entretien des installations et tous les autres frais générés. Ce prix dépend essentiellement du choix des technologies utilisées. A partir du moment où l’emploi du nucléaire nous avait permis d’obtenir l’électricité la moins chère en Europe, il était évident que toute création d’un marché européen de l’électricité ne pouvait que faire augmenter les prix dès lors que les autres technologies employées par les États de l’UE étaient plus chères.

Mais nos vaillants doctrinaires ne se sont pas arrêtés à ce détail. Afin de pouvoir « gommer » les frontières et permettre « la libre circulation des électrons européens », ils ont décidé que le réseau serait unique et que les pays devaient s’interconnecter. Outre les problèmes que cela pouvait poser, notamment dus à la présence des éoliennes qui nécessitent une régulation très « pointue », on ne savait plus qui produisait quoi ni à quel prix. D’où un prix uniformisé, naturellement calculé sur le moyen de production le plus cher.

La nécessité de sortir de ce marché piégé est une évidence

Interrogé sur ce sujet, et après avoir rappelé ce qui précède, Loïc Le Floch Prigent a rendu un verdict sans appel  « Il faut quitter le marché européen de l’électricité » et il le justifie par les raisons suivantes :

« Pour l’instant limité pour les ménages avec le bouclier tarifaire, le prix de l’électricité qui a flambé menace cependant l’activité économique de nombreuses entreprises, pas protégées par un système équivalent. Des artisans et des restaurateurs sont ainsi obligés de fermer tandis que certaines sociétés doivent réduire fortement leur activité.

De quoi s’inquiéter pour l’économie dans un futur proche, avant même d’éventuels délestages: « À cause du prix de l’électricité on va devoir arrêter de produire, et beaucoup », prévient ce mercredi sur le plateau des « Grandes Gueules » Loïc Le Floch-Prigent, ingénieur et ancien patron de GDF et d’Elf ».

Le refus du gouvernement français de quitter le marché européen

Conscients de ce qui allait arriver, les premiers pays à quitter ce marché furent l’Espagne et le Portugal, démontrant ainsi deux choses essentielles :

– La première est que la chose est possible et qu’un pays peut se retirer de ce piège, même momentanément, si son intérêt lui commande de le faire.

– La seconde est que les prix du KWH électrique sont restés raisonnables chez eux et ne menacent plus la production industrielle ce ces pays.

Interrogé sur ce sujet, Bruno Lemaire, ministre de l ‘économie, a répondu par la négative pour les raisons suivantes :

«Si on était sortis aujourd’hui du marché européen de l’énergie, comme le réclame le Rassemblement national, nous n’aurions pas eu l’électricité allemande dont nous avons eu besoin pour faire tourner les fours des boulangers»

En réponse à une question de Léa Salamé sur le sujet, visiblement agacé, il s’emporte un peu :

Léa Salamé : « C’est l’Allemagne qui veut indexer le prix du gaz sur l’électricité. »

Bruno Lemaire : « Mais, Léa Salamé, c’est la solidarité qui nous a permis d’avoir l’électricité, moi je suis très pragmatique. Un boulanger, qu’est-ce qu’il veut ? De l’électricité dans son four pour chauffer son pain, chauffer ses viennoiseries, et pouvoir les présenter à ses clients. Je dis simplement que si nous étions sortis du marché européen de l’énergie aujourd’hui, la solidarité européenne n’aurait pas joué, et il n’y aurait pas eu d’électricité dans les fours des boulangers, on serait bien avancé, on serait « Gros-Jean comme devant. » En revanche, j’insiste là-dessus, le plus vite possible nous pourrons obtenir, et nous nous battons pour cela avec le président de la République depuis des mois, un découplage total du prix du gaz et du prix de l’électricité pour que le prix de l’électricité décarbonée ne dépende pas du prix du gaz, ça c’est…

Léa Salamé : « Oui, vous vous battez, mais on n’y arrive pas.

Bruno Lemaire : « Mais, c’est une bataille plus difficile à livrer que de foutre le camp du marché européen de l’énergie, comme les Britanniques ont foutu le camp du marché européen tout court, et de l’Union européenne tout court, on a vu le résultat. »

Cette dernière phrase résume la doctrine. L’argument purement technique ne tient pas car, même si, pour une période donnée, nous étions en manque de production électrique, il y a très longtemps que nous exportons (en général)  et que nous importons (plus rarement) de l’électricité, et ceci d’une façon totalement indépendante de ce marché européen. L’argument de la situation géographique de l’Espagne et du Portugal situés « en bout de ligne » ne tient pas non plus car le réseau électrique reste inchangé et n’est pas isolé du reste du réseau européen. Ce n’est qu’une question de tarification au niveau des fournisseurs. En réalité, Bruno Lemaire ne veut en aucun cas faire ce qui pourrait être interprété comme un recul du fédéralisme européen, lequel à toujours été « l’alpha et l’omega » de la politique européenne d’Emmanuel Macron. Toujours plus d’intégration et ne jamais reculer, même si les intérêts vitaux de la France sont menacés. Cette politique devient suicidaire et, pour la justifier, on emploie des arguments qui ne tiennent pas.

Un consensus technique pour un retour au marché national

Il va falloir reconstruire ce qui a été détruit par incompétence ou par idéologie afin de retrouver notre capacité de production. Le nucléaire nous avait mis au premier rang européen et, suivant la sacro-sainte « loi du marché » c’est la France qui aurait dû s’imposer au niveau européen. D’autant plus que le passage aux « neutrons rapides » aurait permis d’utiliser cette grande quantité de déchets radio-actifs issue de la fission aux neutrons « lents » gratuitement et pour plus de mille ans au rythme de la  production actuelle. Malheureusement, ceci supposerait une telle évolution dans la mentalité politique de ceux qui nous gouvernent qu’il est malheureusement très peu probable que cela se produise.

Jean Goychman 

Illustration : DR
[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

 

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25 réponses à “Marché européen de l’électricité : quand l’idéologie fait perdre la raison !”

  1. JTL29 dit :

    L. Le Floch-Prigent n’a jamais été le Président d’EDF mais celui de Gaz de France (GDF) et auparavant celui de ELF. Cela dit, ses critiques du marché européen de l’électricité sont parfaitement fondées.

    • Jean Goychman dit :

      Bonjour JTL29
      Erreur de ma part, et je vous prie de m’excuser. Je voulais écrire « ELF » et par inattention j’ai écrit « EDF »
      Merci de me le signaler

  2. FIFI dit :

    pas lu mais OU VA T ON il ya déjà de la pauvreté croissante comment allez vous vous en sortir avec des factures que les pauvres salariés sans travail vont faire ???
    SUFFIT LES BLABLATEURS !!! il n’y a pas de honte a démissionner si vous ne conaissez pas les responsabilités de l’élu ce n’est pas une sinécure d’ête aux manettes et il ne suffit pas de gueuler pour résoudre les problèmes !!!
    amitiés

  3. Dominique dit :

    Ce blablateur ne comprend pas grand chose une fois de plus. Des oligarques ont saisi ce marché – et mcRon le leur a donné comme à son habitude – pour y gagner des milliards : ce n’est nullement une question d’idéologie !

    • Versaline dit :

      Macron est un idolâtre de l’UE et pour lui la fin justifie les moyens. Je suis complètement d’accord avec l’article de Jean Goychman. Macron fait tout pour que l’UE devienne un état fédéral auquel il se rêve d’être à sa tête !

  4. breizh dit :

    le problème n’est pas tant le marché de l’électricité, que le développement des énergies intermittentes (éolien et solaire) : quand celles-ci ne produisent pas, il faut compenser pour ne pas que le réseau s’effondre.
    Or pour compenser, il n’y a guère que les centrales au gaz (les plus rapides à démarrer) qui coûtent donc très cher, car au gaz et fonctionnant que 20 % du temps (pas rentables).
    SI on refuse aux exploitants de ces centrales le juste prix, ces centrales ne démarrent pas et le réseau s’effondre (à moins de délester).

  5. Didier Viard dit :

    C’est la thèse centrale de Jean Goychman qu’il faut essentiellement retenir: Le marché unique de l’énergie a été élaboré par pur principe fédéraliste et non pas par nécessité technique, ni commerciale. Pas besoin de soi-disant « solidarité » européenne pour acheter de l’électricité à ses voisins. Il y a bien d’autres secteurs économiques dans lesquels on procède par commerce ordinaire. Du reste, quand on écoute les défenseurs du système « européen », qui renâclent même à la remise en cause de l’indexation, ils n’ont guère d’autre argument que celui qui consiste à alerter sur le possible enchaînement des effets, apparemment effrayant à leurs yeux: Sortie du marché unifié, puis, de fil en aiguille, de quoi d’autre encore?

    • Dominique dit :

      C’est quoi un  » marché unifié  » selon Bruxelles, sinon une dictature économique ?

      Espagnols et Portugais ont choisi la LIBERTÉ et leur électricité reste leur propriété.

  6. Jean-Paul SAINT-MARC dit :

    Pour les arguments économistes:
    Je teins à faire remarquer, qu’à l’intérieur du système, certains en profitent !
    Que le coût de la « matière première » augmente ne signifie pas que le coût de fonctionnement augmente, or c’est comme si cela était la réalité….
    Quand vous passez d’une élec. à 130€/MWh* (0,13€/kWh) à 500€/MWh, cela représente 370€/MWh d’augmentation, il n’y a aucune raison à dépasser 600€/MWh (0,60€/kWh) frais compris au final (et ceci au pire de la crise), j’ai vu un devis d’élec. à plus de 1€/kWh…
    *MIX éolien + voltaïque + hydraulique + gaz + nucléaire + etc.
    Aujourd’hui, le gaz a une baissé de façon spectaculaire à 73€/MWh* fin décembre après 1000€ en août !
    Avec un rendement (modeste) à 75%, le MWh élec. du au gaz est de moins de 100€ !

  7. patphil dit :

    ya wohl! merci l’allemagne, ils vous suivent et nous on va payer pour les eux

  8. Hadrien Lemur dit :

    Ce Bruno le Maire est vraiment un fieffé crétin. Ce n’est pas grâce aux allemands que les boulangers Français « ont de l’électricité dans leurs fours » comme dit si bien cet abruti, mais par contre c’est bien à cause de lui et sa bande de macronniens néfastes que beaucoup vont être contrains de fermer, et il n’y a pas que le pain qui sera impacté. Quand allons nous pouvoir nous débarrasser de cette bande d’incapables ?

  9. Jean-Pierre Bardinet dit :

    EDF doit vendre à ses concurrents 30% de sa production (Arenh, ânerie sarkozienne). Cette politique suicidaire confirme que nos gouvernants agissent pour détruire notre système de production d’électricité qui, quand il était intégré et que la Commission et l’Allemagne n’avaient pas décidé de le casser, était sûr, performant, pilotable et très bon marché. Puis, à l’initiative de Mme Merkel, la Commission a lancé son programme de suppression du fossile, de réduction drastique du nucléaire et de développement dictatorial de l’éolien et du solaire. Les Pères fondateurs de l’Europe avaient bien compris que, pour son développement économique, il fallait pouvoir bénéficier d’une énergie abondante et bon marché. Mais, depuis environ 30 ans la Commission et le Parlement européen, suivis dans l’allégresse par la plupart des pays de l’UE, ont fait exactement l’inverse. Il ne faut donc pas s’étonner de la crise énergétique actuelle dont la Commission et le Parlement sont les grands responsables (la guerre en Ukraine ayant seulement servi de révélateur). Il faut, comme l’Espagne et le Portugal, quitter cette politique énergétique destructrice, supprimer l’ARENH, reconstruire notre système intégré de production d’électricité, supprimer les avantages indus de l’éolien et du solaire, faire le grand carénage, redémarrer Fessenheim pour éviter de redémarrer la centrale au charbon de St Avold, lancer la construction de plusieurs EPR et redémarrer le projet de centrale à surgénération ASTRID que Macron, décidément complètement incompétent et destructeur, avait arrêté pour de minables motifs électoraux, faisant passer ses intérêts particuliers avant les intérêts supérieurs du pays, ce qui, dans un pays vraiment démocratique, aurait entraîné une destitution.

  10. Jean-Pierre Bardinet dit :

    Hollande a déjà fait la bêtise de vouloir arrêter Fessenheim, centrale rénovée en parfait état de fonctionnement et Macron l’a fait, ce qui est une ânerie. En outre, Macron a stoppé le projet Astrid et il devra en assumer la responsabilité devant les citoyens, car cette décision est absurde. Nous avions un avantage concurrentiel avec Superphénix, mais, pour de sordides raisons électoralistes, Jospin l’a arrêté. Décidément, l’incompétence de nos gouvernants et leur asservissement à l’idéologie de l’écologisme ont et auront des effets catastrophiques sur notre système de production d’électricité, car il donne priorité à des sources intermittentes et aux faibles facteurs de charge. Cette lutte anti-CO2 est incompréhensible. En effet, le réchauffement, bouc émissaire des délires des idéologues de l’écologisme, n’a été que de 0,8°C en 140 ans, et il a quasiment cessé depuis 20 ans, malgré plusieurs El Nino réchauffants et une très forte inflation des émissions anthropiques de CO2. Quant à l’action supposée du CO2 sur la TMAG (température moyenne annuelle globale), il n’y en a aucune preuve scientifique. Il s’agit d’une affirmation gravée dans les statuts du GIEC, avant même toute étude, ce qui est une démarche idéologique et non scientifique, et qui est absurde car celle ignore la vapeur d’eau, gaz émissif à large spectre et bien plus présent dans l’air que le CO2 (1 à 5%), ce qui n’est pas le cas du CO2 à faible concentration (0,04%) et qui n’a que deux fenêtres étroites. Mais le fait de déclarer le CO2 ennemi public numéro un permet de tout contrôler : la sphère privée, l’économie, l’énergie, les transports, l’agriculture, …, et de réduire les libertés individuelles, voire de les abolir.

  11. Jean-Pierre Bardinet dit :

    Selon le bilan RTE 2021, la part de production éolien + solaire en France n’est que de 10%. Au niveau mondial, la consommation des EnR n’est que de 3 %, et donc penser arriver à 100% relève de l’idéologie irrationnelle. En outre, nous n’avons nul besoin de l’éolien ni du solaire pour réduire notre bilan carbone. En effet, nos émissions nationales de CO2 ne sont que de 0,9% du total des émissions anthropiques, elles-même de seulement 4% du total des émissions mondiales (AR5, page 470) donc 96% des émissions sont naturelles. Nous avons un des bilans carbone les plus bas de l’UE, avec les pays nordiques qui disposent de très nombreuses ressources hydrauliques, et donc nous devons éviter de nous tirer une balle dans le pied pour satisfaire à l’absurde politique climat-énergie voulue par Bruxelles. Pire, la Commission confond objectifs et moyens. Si l’objectif est de réduire nos émissions de CO2 (alors même qu’il n’y a aucune preuve scientifique de son action sur la température) alors le meilleur moyen est de développer le nucléaire, au bilan carbone vertueux (6 gCO2/kWh source ADEME), alors que celui des EnR fluctuantes, fatales et intermittentes ne l’est pas (Eolien : 15 gCO2 /kWh plus environ 30 gCO2/kWh car il faut en soutien permanent des centrales thermiques à flamme pour équilibrer le réseau en temps réel. Solaire :50 gCO2/kWh). Mais Macron, qui n’a aucune culture scientifique et technique, tout comme la grande majorité de la classe politique, est incapable de le comprendre et de prendre les bonnes décisions, à savoir : redémarrage de Fessenheim, arrêt immédiat des investissements sur l’éolien et du solaire, grand carénage, construction de plusieurs EPR2, relance du projet de surgénération ASTRID pour boucler la boucle du nucléaire.

  12. luten dit :

    Une idéologie au service d’une industrie
    Comme je le disais dans un autre post, l’Europe est scindée en deux blocs. Les pays de l’Europe du Nord de caractère « Protestant teutonique impérialiste » dont le leadership est assuré par l’Allemagne où les écologistes ont pris de plus en plus d’importance jusqu’à rentrer dans les gouvernements. L’Europe du Sud « Chrétienne Latine utopiste » avec la France en fer de lance qui accepte bien plus le nucléaire du fait qu’elle maitrise cette technologie. Les pays du nord sont passés depuis longtemps sous l’influence des « grünens » anti-nucléaire, ils imposent à l’Europe une politique d’énergies renouvelables et une méthode de calcul du prix de l’électricité basé sur le gaz. Cette scission des tempéraments a été d’autant plus marquée quand le Royaume Uni « Anglican Souverainiste affairiste » est rentré dans l’Europe. Il n’a jamais accepté de se faire imposer des directives européennes teutoniques et il est ressorti de l’union.
    Dans les années 80 les dirigeants allemands ont vraiment pris conscience que la France avec le nucléaire et une énergie électrique bon marché pouvait sérieusement concurrencer leurs industries sur le plan économique. Il leur fallait trouver une parade. Depuis Giscard, les présidents français de tous bords, au nom de l’Europe, vont faire allégeance aux dirigeants allemands. Les dirigeants allemands ont compris qu’en s’appuyant sur l’Europe, ils pouvaient casser l’outil énergétique français qu’était EDF sans que les politiques français ne réagissent. Dans un premier temps, au nom de la concurrence, ils ont demandé et obtenu l’éclatement de EDF. Ensuite du nom du marché libre, ils ont obtenu en France la concurrence entre EDF et le privé puis enfin, la fixation du prix de l’électricité sur la base de ce que les allemands payaient le plus haut: le gaz… Les consommateurs français se retrouvent donc pénalisés car ils ne bénéficient plus des prix avantageux du nucléaire.
    Quant aux considérations de Bruno Le maire, il ne sait pas faire la différence entre des orientations techniques qui font qu’il n’y a plus qu’un seul réseau électrique en Europe depuis des décennies et des orientations économiques qui dépendent d’un choix politique Il prouve là encore l’incompétence de nos dirigeants.
    Il est urgent de sortir de ce marché et de ces directives techniques comme les éoliennes qui nous emmènent droit dans le mur.

  13. luten dit :

    Pour l’éolien, lors de la dernière vague de froid en décembre, l’énergie éolienne ne représentait que 3% de l’énergie consommée par la France (plus de 10% installé), au même niveau que le charbon (Cordemais et St Avold). (chiffres RTE)…
    Les éoliennes pour faire de l’électricité sont une hérésie. Depuis des décennies EDF n’a eu de cesse d’augmenter la puissance unitaire des groupes de production pour faire face aux appels de courant. Un exemple de consommation : En 1905, un train appelait 125KW, 120 ans plus tard, un TGV appelle 12,7 MW, soit un appel de courant multiplié par 100 et certains pensent alimenter la France avec des génératrices de 12MW mais 100 génératrices de 12MW ne peuvent remplacer un groupe de 1200MW, leurs comportements sur le réseau est totalement différent… Pour la population, l’augmentation de consommation est du même ordre et nous n’avons pas encore un parc de voitures électriques important. Quand on arrivera du travail à 19h outre de mettre en route le chauffage et la lumière , ce qui provoque déjà un pic, nous mettrons en charge notre voiture…. La gestion des pointes sera encore plus délicates. Alors penser aux éoliennes pour alimenter le pays, c’est une preuve de méconnaissance de ce qu’est un réseau de t.ransport d’électricité. Ce serait revenir techniquement au niveau de la guerre 14/18….
    Le seul emploi de l’éolien sensé, c’est de faire de la production d’hydrogène avec en très haute mer à la limite de la ZEE. Le Danemark ne s’y trompe pas c’est son nouveau cheval de bataille. Nos politiques sont encore une fois de plus à la traîne et nous montre leur incompétence et leur sectarisme en ne voulant pas écouter les experts de terrain. Ils préfèrent placer à la tête des entreprises leurs copains incompétents comme Castaner à la RATP et bien d’autres…

    • Dominique dit :

      Je crois qu’à la SNCF c’est cette andouille de Cassetexte qui fait des choux gras et non l’éborgneur.

      • luten dit :

        Autant pour Moi, j’ai confondu Castex et Castaner. Ce dernier a été nommé président du conseil d’administration du tunnel du Mont-Blanc. Il y a aussi Emmanuelle Wargon nommée à la tête du régulateur de l’énergie.
        Tous ces anciens ministres et secrétaires d’état qui ont brillé par leurs incompétences deviennent les responsables des grandes entreprises publiques. Il ne faut pas s’étonner après que tout va mal. Leurs systèmes de management descend très bas dans ces entreprises et les cadres ne sont plus nommés sur les compétences techniques, managériales et économiques mais sur l’art de causer et d’obéir: le paraître plutôt que le travail. Et quand il y a besoin d’un rapport, on le demande à de jeunes ingénieurs peu expérimentés en leur fixant bien les conclusions à atteindre: Mensonge à tous les niveaux. Quel ingénieur débutant flinguerait sa carrière en désobéissant à des consignes fallacieuses ?

      • Dominique dit :

        Des tunnels et des établissements dits publics il y en a des centaines en France pour recaser les vieux ( et maintenant les jeunes ) croutons, blablateurs, gratteurs de papiers, voleurs d’impôts, casseurs de tête etc.

        Salaires sans rien faire, voiture de luxe avec chauffeur, secrétaire et gardes du corps, voyages au bout du monde : merci la république française !

  14. Elise Robert dit :

    Du pain ! du pain !
    « Un boulanger, qu’est-ce qu’il veut ? De l’électricité dans son four pour chauffer son pain, chauffer ses viennoiseries, et pouvoir les présenter à ses clients. Je dis simplement que si nous étions sortis du marché européen de l’énergie aujourd’hui, la solidarité européenne n’aurait pas joué, et il n’y aurait pas eu d’électricité dans les fours des boulangers, on serait bien avancé, on serait Gros-Jean comme devant. »
    Voilà à quoi se résume la compétence de Bruno Lemaire et de tous les incapables qui gravitent dans la sphère macroniste. Des discours à dormir debout pour rouler les Français dans la farine. Et il y réussit parfois bien, le bougre, tout comme Darmanin endort les gens sur les questions sécuritaires par ses salamalecs .
    On l’aura compris : ses arguments consistent à foutre la pétoche à des millions de Français généralement éloignés des problèmes économiques complexes, des millions de citoyens qui seraient privés du pain des boulangers et qui n’auraient plus rien à bouffer. C’est ainsi que cette bande d’incapables qui nous dirigent tiennent les Français en otage en agitant des épouvantails. Méthode bien connue pour lisser les crises (Covid par exemple) et faire accepter par la population des politiques délirantes. Il ne reste plus qu’à dire merci à ces incompétents sans lesquels nous mourrions de faim.

    • Luten dit :

      La plus grande compétence de Lemaire, c’est le mensonge. Il ne nous dit pas ce que Bercy engrange comme argent extorqué indument aux Français avec la TICPE et la TVA sur les factures d’électricité. Entre l’électricité et les carburants, c’est une véritable manne qui tombe pour le fisc… C’est une manière indirecte de nous faire cracher au bassinet et c’est bien pour cela que le gouvernement ne veux pas revoir la politique électrique européenne. les gros n’en n’ont rien à faire par contre nous, nous trinquons !!!
      D’après mes souvenirs c’est dans les années 1960 que les réseaux nationaux à 400Kv sur le continent ont été réellement interconnectés et dans les années 1970 que la connexion avec l’Angleterre a été faite. Il fallait surmonter des problèmes techniques de compatibilité entre les deux réseaux (50Hz et 60Hz) . En ce moment je ne sais pas si les lignes à 750KV qui allaient de Pologne en Russie et en Ukraine sont toujours actives.
      L’entraide entre les pays n’a rien a voir avec les politiques. Comme c’est un réseau européen, un incident dans en ex-Yougoslavie (je ne sais plus l’endroit exact) avait provoqué des coupures de lignes en Bretagne. C’était du à l’onde de choc.
      Quand les 6 300 éoliennes danoises ont été à l’arrêt faute de vent, personne ne s’était posé la question si on aidait ou non les danois. Ne pas les aider, c’était risquer de voir le réseau européen s’effondrer et prendre deux jours pour tout redémarrer.
      Depuis les années 70 où le nucléaire est devenu opérationnel, la France a toujours été en pointe pour soutenir les autres pays. Alors pour une fois que l’on fasse appel aux autres pays…

      • Dominique dit :

        Lemaire, comme tout politicien ou voleur, ne dira jamais qui empoche la différence entre les 40 euros du coût de revient du Mgw par EDF ( et prix de vente aux sociétés privées du  » marché européen de l’électricité, ce syndicat mafieux ) et le prix de revente de 280 euros ( garanti par Lemaire, quel foutage de gueule ! ) par des membres du même syndicat aux artisans et aux industriels.
        Pour moins que ça, un roi de France l’eût mis dans un cachot.

  15. Dominique dit :

    Finalement, il y a plus d’économistes ici qu’au gouvernement et au parlement. Ce qui fait la différence est qu’ils ont des bleus qui sont armés et viennent de toucher 40 blindés tout neufs.

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