Le Brésil plonge dans le chaos politique

Le scénario politique brésilien est de plus en plus tendu. Les manifestations anti-Lula se multiplient jour après jour, des milliers de personnes descendant dans la rue dans plusieurs villes pour demander l’annulation du processus électoral de 2022. Récemment, dans un acte de vandalisme et de mépris des valeurs civiques les plus fondamentales, des militants pro-Bolsonaro ont envahi Brasília, endommageant des bâtiments publics et les installations des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. En conséquence, le gouvernement Lula a commencé à répondre durement aux personnes impliquées, en punissant les manifestants et en intervenant dans la politique régionale de Brasilia.

Le district fédéral de Brasilia a été la cible de scènes de déprédation le 8 janvier. Des milliers de partisans de Bolsonaro – communément appelés « bolonaristes » – ont attaqué le Parlement, la Cour suprême et le palais du Planalto – le siège des trois branches de la République. Des pièces d’art historiques qui étaient conservées sur place ont également été détruites.

La majorité des militants portaient des maillots de l’équipe de football brésilienne et tenaient des drapeaux du Brésil, des États-Unis et d’Israël – ce qui est déjà devenu monnaie courante dans les manifestations bolonaristes. Comme dans d’autres manifestations à travers le pays, les bolonaristes ont exigé à Brasília la fin du gouvernement Lula et la convocation de nouvelles élections. Certains militants plus radicaux ont appelé à une intervention militaire – ce qui est également un programme commun aux droites brésiliennes. L’invasion a duré quelques heures, mais les autorités ont repris le contrôle de la situation avant la fin de la journée.

En fait, si l’intention des bolonaristes était d’affaiblir le gouvernement Lula, le plan a échoué. Le président du Brésil, avec un large soutien des médias nationaux et des autorités internationales, a pris le contrôle de la situation en prenant des mesures sévères pour garantir l’ordre public. Non seulement les manifestants ont été repoussés, mais des centaines d’entre eux ont été identifiés et arrêtés.

Lula a signé un décret imposant une intervention fédérale dans la sécurité publique de Brasilia, en prenant des mesures exceptionnelles pour garantir l’ordre et mettre fin au vandalisme. Des mesures pour briser le secret téléphonique et des enquêtes approfondies des services de renseignement sont également opérées afin de désigner tous les coupables de l’invasion, y compris ses éventuels commanditaires.

En effet, les manifestations de masse à Brasilia ne sont pas courantes. La capitale brésilienne a une structure urbaine qui ne permet pas de grandes mobilisations populaires pour faire pression sur les autorités qui y travaillent. L’isolement des politiciens et des installations du gouvernement était précisément l’objectif central du projet architectural de Brasilia dans les années 1960.

Auparavant, lorsque la capitale était à Rio de Janeiro, les installations fédérales étaient facilement accessibles à la population, ce qui permettait des protestations de masse et le chaos social. Brasilia est construite différemment, avec des voies d’accès très restreintes et facilement bloquées par les autorités, de sorte que les grandes mobilisations ne peuvent s’y produire qu’en cas de négligence ou de connivence de la part de la police.

Cela a conduit le gouvernement brésilien à identifier les chefs de l’administration publique de Brasília comme des bolonaristes de connivence avec les manifestations, à les démettre de leurs fonctions et à reformer la structure administrative de la ville avec les alliés du nouveau gouvernement. Les médias brésiliens ont adopté ce discours comme officiel et ont qualifié les anciens chefs de la police de Brasilia de bolonaristes, renforçant ainsi la coalition en faveur des mesures de Lula.

D’autre part, les dirigeants des partis de droite brésiliens affirment qu’il y a eu une sorte d’« opération false flag », où les autorités auraient délibérément permis le vandalisme de la masse en colère, précisément pour stimuler une radicalisation du gouvernement Lula. La guerre des récits ne semble pas prête de s’arrêter.

Ce qui est vraiment important, cependant, ce n’est pas la position politique des anciens chefs de la police de Brasilia, mais ce qui va suivre. Le gouvernement brésilien et les médias ont officiellement qualifié les manifestants de « terroristes », ce qui soulève une série de questions. S’il ne fait aucun doute qu’il y a eu du vandalisme et un certain nombre d’actes déplorables, classer ces actes comme « terroristes » est discutable et justifie toutes sortes de mesures exceptionnelles. Pour combattre le terrorisme, des actions extraordinaires sont valables, justifiant ainsi la violation des normes juridico-constitutionnelles pour rétablir l’ordre.

Certains détracteurs de Lula craignent que le nouveau gouvernement commette des abus et fasse du décret du 8 janvier une sorte de « Patriot Act » brésilien. Cette critique est valable, et les actions doivent être contrôlées afin qu’elles ne deviennent pas des abus, mais le plus important, au lieu de critiquer les mesures de Lula, est de trouver les mécanismes nécessaires pour pacifier le pays.

Le Brésil est absolument divisé, polarisé et tendu. D’un côté, des bolonaristes radicaux qui n’acceptent pas la défaite de l’ancien président ; de l’autre, des militants pro-Lula tout aussi radicaux – qui appellent même désormais à la mobilisation populaire pour « arrêter » les manifestants de droite. En conséquence, le Brésil reste enflammé par la partisanerie politique, sans se préoccuper réellement d’un projet pour l’État brésilien qui dépasse les antagonismes idéologiques et partisans.

Lula tente de trouver les responsables des manifestations dans la capitale. Il accuse Bolsonaro d’être l’instigateur de ces actions et a même reçu le soutien de membres clés du Parti démocrate américain, qui demandent maintenant à Washington d' »extrader » l’ancien président brésilien qui se trouve aux États-Unis depuis décembre. Cependant, il n’y a toujours pas de procès qui légitime une telle « extradition » et continuer à essayer de trouver des « coupables » n’est peut-être qu’une façon d’approfondir encore la polarisation.

Le grand défi de Lula ne sera pas de punir les membres de l’ancien gouvernement, ni même de mettre fin au radicalisme de droite dans le pays. Sa grande tâche est de surmonter l’hostilité sociale et de trouver un moyen de pacifier le Brésil. Peut-être que traiter des milliers de citoyens brésiliens de « terroristes » n’est pas la meilleure façon d’y parvenir. Sans aucun doute, le vandalisme doit être puni, mais l’objectif ultime doit être la réconciliation nationale.

Lucas Leiroz

Crédit photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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12 réponses à “Le Brésil plonge dans le chaos politique”

  1. Dominique dit :

    Vous êtes à côté de la plaque … Mais tout aux côtés de Lulu le grand délinquant grand copain de Soros son financeur et de Schwab son professeur…

    Les manifestants n’ont nullement  » vandalisé  » les bátiments qu’ils ont occupés : Silvano Trotta a diffusé les vidéos quasiment en direct, vous devriez regarder son canal Telegram : aucun vandalisme de la part de cette foule qui chantait joyeusement alors qu’elle aurait pu incendier ces bâtiments.

    Depuis 70 jours des millions de Brésiliens manifestaient pacifiquement contre les fraudes électorales : vous n’avez RIEN dit pendant 70 jours ! Lulu la terreur a eu le temps de préparer les moyens de les anéantir. La CIA n’aura pas manqué de l’assister pour purger l’Administration : le mondialisme va passer sur le Brésil.

    Alors, documentez vous mieux et surtout soyez objectif. Pendant toute la durée de son mandat, le président Bolsonaro a respecté les institutions.

    Hélas, la fraude électorale a permis aux dirigeants de l’empire du mal et du mensonge qui dirigé par les grands banquiers américains de prendre le pouvoir avec ce pantin de Lulu le condamné à 24 ans de tôle.

    Cet article fait honte à Breizh Info car il répète les mensonges des gross médias.

    A suivre donc, déjà des milliers de Brésiliens totalement innocents sont parqués dans des gymnases et leur  » instruction pénale  » commence.

    Suivez Telegram plutôt que Libération ou le Figaro …

    https://t.me/trottasilvano/28939?single

  2. Maury dit :

    Merci Dominique pour cet éclairage.
    La campagne mediatique anti bolsonaro remonte à très longtemps et je suis surprise que BI y participe aveuglement.

  3. gautier dit :

    Je suis entierement en accord avec Dominique !! à qui profite le crime ……Davos et compagnie ! le probleme est que LULA, a des dysfonctionnement inquietants.

  4. Durandal dit :

    Le jeu des socialistes n’est pas d’unifier le pays, mais comme dans tous les pays, de le diviser. Le socialiste vit de division. Il est le diable. Il peut ainsi régner.

  5. MiVa dit :

    Idem, TVLiberté a attendu que TF1 ou A2 en parle pour en parler aussi, alors que Silvano en parlait depuis 2 mois. Comment comprendre la chose?

    • Scud dit :

      Tu es comme beaucoup d’entre-nous. Espérant que TV libertés ou Radio Courtoisie donnent de l’info. Ils ne le font pas pour plusieurs raisons. Ne pas déplaire au régime qui leur permet d’émettre. TV libertés parle d’une info quelques jours après, quand tout le monde en a parlé et fabrique leur bulletin de manière a ne froissé personne? Dissidents de Radio Courtoisie, ils en ont maintenu les principes.

  6. Janissaire dit :

    Le Brésil est intégré dans les BRICS donc Bolsonaro est devenu la bête noire de la gauche mondialiste américaine.
    Biden le démocrate acoquiné avec la gauche radicale brésilienne, c’est limpide, tout doit être fait pour sauver le dollar même les pires saloperies.

  7. Jean Pierre dit :

    Mais les deux sont favorables aux BRICS

  8. Antoine dit :

    Visiblement, une partie de la presse indépendante n’a pas compris que Lula, l’homme que la CIA a placé au pouvoir par le biais d’une élection truquée et qui est là pour torpiller les BRICS de l’intérieur, est un pion des mondialistes, dont il partage l’idéologie. Comme le dit Dominique, cela fait 70 jours que des millions de Brésiliens sont dans la rue, y compris les indiens d’Amazonie qui soutiennent Bolsonaro ( alors que la presse mainstream accuse Bolsonaro d’avoir fait brûler la forêt amazonienne, ce qui est une énorme fakenews !)
    Les tribunes des meetings de Lula étaient vides, celles de Bolsonaro archi-pleines.
    Le peuple brésilien a choisi Bolsonaro, la CIA Lula.
    Lula est un dictateur et en plus un criminel qui étrangement a le soutien de tous les gangs mafieux du pays. Vous devriez aller au Brésil vous renseigner au lieu de recopier les articles de BFM

  9. Scud dit :

    à ne pas froisser

  10. Melisenda dit :

    De cet article, que faut- il en conclure, Breitz Info ou Breitz Désinfo ? Désolant.

  11. CREOFF dit :

    la dernière carte des Occidentaux mondialistes est de saper les BRICS dont le B est BRESIL! Ils sont aussi au boulot en Inde..en passant par l’IRAN. Dans ce jeu, la gauche est mondialiste.. façon « internationale » et « lutte finale » avec les méthodes de Staline… et peut aussi s’accoquiner avec les Nazi ( le fameux National socialisme allemand) en Ukraine, en se proclamant le camp du bien du peuple. Tout cela brouille les repères du peuple. Mais comme la droite ne fait guère d’effort de régulation des enrichissements abusifs…le peuple ne s’y retrouve guère non plus. A quand une droite sociale? On attend l’offensive en Chine… la lutte contre le zero COVID était un bon début.

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