Un long week-end à Rome. Jour 1 : quartier Monti et palais Massimo

Trois jours à Rome loin des sentiers battus par la foule de touristes tout en s’imprégnant de sa richissime histoire, soyons honnêtes, c’est à peu près irréalisable. Mais quelques quartiers qui ont su préserver un peu de leur authenticité existent encore.

Situé entre les forums impériaux et le Colisée,  le quartier Monti, premier rione* de la capitale, est l’image exacte  que l’on se fait de Rome avant d’y avoir mis les pieds : d’étroites ruelles pavées, des plantes grimpantes sur de vieux murs, des boutiques indépendantes et de minuscules terrasses de restaurants à même la rue.

Antique quartier plébéien regorgeant de maisons closes et autres auberges mal famées, au début de l’époque médiévale les seuls habitants qui y demeuraient furent ceux qui défièrent la difficulté d’approvisionnement en eau, s’habituant à boire l’eau…du Tibre. Mais peu à peu, le rione mua en une aire de riches vignobles et de charmants potagers et les Monticiani développèrent une forte fierté d’appartenance souvent en opposition – lire bagarres de rue – avec les autres rioni.

La place Madonna dei Monti est tout ce qu’il y a de plus agréable : parfaite pour un premier apéritif en plein air, ou encore mieux, pour un petit déjeuner : assis sur un des bancs qui bordent la fontaine, on pourra savourer le lieu avant qu’il ne soit bondé et goûter une de ces succulentes pâtisseries italiennes à base de ricotta. Sans oublier le café local, tellement serré qu’il fera votre journée !

Après avoir visité un des nombreux sites archéologiques des alentours, tels les marchés de Trajan ou le palais Domus aurea de Néron, la pause déjeuner s’impose : une pizza ou un plat typique de la cuisine romaine au Brigantino, Via di San Martino Ai Monti, 50, seront plus que bienvenus.

Et pour fuir le piétinement de la masse, pourquoi ne pas se réfugier dans un musée un peu moins fréquenté que les autres, comme le Palais Massimo alle Terme ? Un des quatre musées nationaux de l’urbe, il expose des œuvres du IIème siècle avant notre ère au Vème siècle. Disposés sur quatre étages, c’est une succession de superbes sculptures, de mosaïques et autres fresques qui ornaient autrefois les grandes villas romaines. Mais c’est sans aucun doute le monumental sarcophage de Portonaccio, la tombe d’un général romain en haut relief, qui vous laissera pantois. Véritable trésor de l’art romain, il est cependant très peu connu et justifie à lui seul le déplacement ! Détail du sarcophage de Portonaccio

Une petite promenade vous portera à la Basilique Sainte Marie Majeure et son architecture imposante, qui mêle les styles paléochrétien, roman, renaissance et baroque. Datant du 5ème siècle, elle est, comme son nom l’indique dédiée à la Vierge Marie. On aimera la voir après le coucher du soleil, quand ses sublimes mosaïques dorées seront illuminées (dans la journée l’ombre les rend bien moins visibles).

L’apéritif appelant à nouveau, le bar de quartier Carré Monti, via Giovanni Lanza 132, vous accueillera avec une hospitalité d’antan. S’il est géré par des francophones, on y trouvera l’atmosphère typique de l’apéro à l’italienne : on y boit beaucoup, on y bavarde sans cesse et on y reste des heures au comptoir ou sur le trottoir… jusqu’à en oublier le repas du soir ! Pas grave, le taulier est un fin gastronome, vous y trouverez toujours quelque chose de délicieux à vous mettre sous la dent.Un Spritz au Carré Monti

Et si vous avez encore des forces, rien de tel pour finir la soirée qu’un pub…mais italien, per favore ! Il fusto, via San Martino Ai Monti, 51, s’y prête tout particulièrement. Avec de la chance, vous pourrez déguster votre bière accompagnés des notes d’un concert de musique folk romaine.

N.B. : Comme dans toutes les villes d’art prises d’assaut par les voyageurs, il sera difficile aux flâneurs de se laisser aller au dédale des rues, le hasard et l’improvisation ayant disparu avec l’arrivée du tourisme de masse : les visites des sites archéologiques les plus populaires devront faire objet d’une réservation préalable. Surtout quand gli abusivi – les vendeurs illégaux – s’en mêlent. Pour certains monuments tels le Colisée, il est parfois impossible de se passer de leurs « services » vu qu’ils se seront accaparés toutes les places disponibles, dans le but de vous les revendre au double. Extrêmement organisés, ils attendent près des entrées et proposent billets et visites guidées munis de badges de tour-opérateurs et de terminal pour les paiements électroniques.

Audrey D’Aguanno

* nom médiéval indiquant les quartiers de Rome.

Crédit photo : DR
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