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Sanctions contre la Hongrie : les invités triés sur le volet de la commission des affaires étrangères de l’assemblée nationale

Le 16 novembre, la commission des affaires étrangères de l’assemblée nationale a organisé une table ronde sur le respect des règles de l’état de droit par la Hongrie. A cette occasion, un député de l’opposition (RN) a souligné les liens entre trois invités à cette réunion et l’Open society foundations de George Soros. Sa remarque n’a suscité qu’une indifférence polie. Quelques jours plus tard, le 8 décembre, cette commission adoptait un avis politique sans équivoque. Celui-ci enjoignait le Conseil de l’Union européenne à ne pas autoriser le versement de fonds européens à la Hongrie, compte tenu du non-respect de certaines règles de l’état de droit par le gouvernement de ce pays. Le 12 décembre, le Conseil de l’Union européenne décidait de geler 6,3 milliards d’euros de financements communautaires et 5,8 milliards d’euros de fonds dus au titre du plan de relance et de résilience destinés à la Hongrie.

Les invités triés sur le volet de la table ronde

La commission des affaires étrangères de l’assemblée nationale constitue selon la présentation sur son site internet l’élément central de l’activité internationale de la chambre basse. Elle examine les projets de loi autorisant la ratification de traités et d’accords internationaux, auditionne des personnalités françaises et étrangères et crée des missions d’information sur des questions relevant des relations internationales ou de la politique extérieure de la France.

Cette commission a organisé le 16 novembre une table ronde sur la situation en Hongrie au regard des règles de l’Etat de droit. Outre des parlementaires membres de droit de cette commission, quatre personnalités extérieures y étaient invitées : Madame Gwendoline Delbos-Corfield, Messieurs Philippe Dam, Péter Balazs et Peter Kreko.

Un député du RN présent à cette réunion, Thibaut François, a marqué son étonnement sur le point commun entre trois de ces invités : « L’intégralité des personnes qui sont représentées autour de la table, à l’exclusion de Madame le député européen, ont tous été financées par la fondation de George Soros. Les chiffres sont publics, donc ce n’est pas un fantasme. La Central European University, 330 000 euros, le think tank Political Capital 250 000 euros de l’Open society foundations, et Human Rights Watch, 350 000 euros. Donc voilà un point commun que j’aurai trouvé entre tous les orateurs, à l’exclusion de Madame le député européen ».

Une rapide recherche permet d’établir des financements par l’Open society foundations des organisations auxquels trois des intervenants de la table ronde collaborent. Ces informations sont publiques et transparentes.

Le premier invité de la commission des affaires étrangères de l’assemblée nationale est Philippe Dam, directeur du plaidoyer pour l’Union européenne pour l’ONG Human Rights Watch. En 2010, le milliardaire George Soros s’engageait à verser 100 millions de dollars sur 10 ans à cette organisation.

Péter Balazs est un ancien ministre des affaires étrangères de Hongrie et un ancien commissaire européen. Il est aussi professeur émérite à la Central European University. George Soros est l’un des créateurs de cette université qui a commencé son activité en 1991.

Peter Kreko est directeur du Political Capital. Ce think-tank hongrois compte l’Open society foundations parmi ses donateurs.

L’autre invitée de la commission des affaires étrangères de l’assemblée nationale le 16 novembre est Madame Gwendoline Delbos-Corfield, une députée européenne membre du parti politique les Verts. Elle est aussi rapportrice du parlement européen sur l’état de droit en Hongrie. Madame Delbos-Corfield a un point de vue pour le moins tranché sur le régime politique du pays dirigé par Viktor Orban : ce serait « une démocratie en difficulté, une simili démocratie ».

L’Open society foundations (OSF) finance de nombreuses organisations dont la vocation est la défense des droits de l’homme, dans leur définition plus ou moins extensive. Il n’est donc pas étonnant que certains représentants d’ONG ayant reçu des financements de l’OSF soient auditionnés à une table ronde sur la situation en Hongrie s’ils ont des connaissances particulières à ce sujet. Néanmoins, force est de constater que les interventions des invités de la commission des affaires étrangères sont allées dans le même sens : celui d’une critique en règle de la politique menée par Viktor Orban. Le gouvernement hongrois n’avait pour sa part pas été invité pour répondre aux critiques et permettre une confrontation des points de vue sur les différents sujets évoqués.

Quelques jours après cette table ronde, le 8 décembre, la commission des affaires étrangères de l’assemblée nationale adoptait un avis politique enjoignant le Conseil de l’U.E. à « ne pas autoriser le versement des fonds de la politique de cohésion et ne pas approuver le plan hongrois de relance et de résilience sans garanties sur la mise en œuvre effective de mesures correctives en matière de passation des marchés publics, de lutte contre la fraude et la corruption et de prévention des conflits d’intérêt ».

George Soros et la Hongrie, un contentieux ancien

Viktor Orban est la bête noire de George Soros. Tout semble opposer les deux individus. L’un est pour la famille traditionnelle, les frontières, contre la propagande LGBT, en faveur de la défense de l’identité chrétienne de son pays. L’autre est pour l’instauration d’une société dite « ouverte » et la libre circulation des personnes. Les valeurs de George Soros peuvent être qualifiées de libérales-libertaires.

Pour ne citer que quelques passes d’armes entre les deux hommes, le premier ministre hongrois a tenté il y a quelques années de limiter l’influence du milliardaire américain au travers des organisations qu’il finance. Il a fait voter dans cet objectif en avril 2017 une loi appelée « stop Soros » visant notamment à priver de licence les instituts d’enseignement étrangers qui ne disposent pas de campus dans leur pays d’origine.

En novembre 2020, George Soros demandait dans une tribune à l’Union européenne de « tenir tête » à la Hongrie : « L’Union européenne ne peut se permettre de céder du terrain concernant le respect de l’Etat de droit ». Viktor Orban apportait rapidement une réponse cinglante dans laquelle il dénonçait la tentative de main basse de George Soros sur l’Union européenne. En novembre 2021, la cour de justice de l’union européenne estimait dans un arrêt que la loi dite « stop Soros » enfreignait le droit communautaire.

Les sanctions de l’Union européenne contre la Hongrie

Si en 2020, le Conseil de l’U.E. n’a pas suivi ceux qui voulaient suspendre le versement des fonds communautaires à la Hongrie, la situation est différente cette année. Entre-temps, le lobbying de parlementaires européens et de certaines ONG n’a pas faibli. Fin 2021, un collectif d’organisations dont l’Open Society European Policy Institute, s’adressait au Conseil de l’U.E. Estimant que l’état de droit et les droits de l’homme sont menacés en Hongrie, le collectif demandait d’« intensifier et de prendre des mesures concrètes » à ce sujet.

Début avril 2022, des auditions sur l’opportunité de prendre des sanctions à l’encontre de la Hongrie étaient menées au parlement européen par Madame Eva Kaili, qui a depuis été déchue de ses fonctions de vice-présidente, en raison de soupçons de corruption. Quelques jours plus tard, la commission européenne lançait une procédure visant à conditionner le versement de fonds communautaires à la Hongrie au respect de l’Etat de droit. Elle s’appuyait notamment sur un nouveau règlement adopté en décembre 2020.

Le 18 septembre, la commission européenne proposait de geler les 7,5 milliards d’euros de subventions prévues pour la Hongrie en évoquant des problèmes de corruption et d’attribution des marchés publics. Le gouvernement hongrois proposait alors 17 mesures correctives pour ses conformer aux exigences des instances européennes.

Dans une lettre ouverte, la Fédération internationale pour les droits humains et d’autres organisations, dont l’Open Society European Policy Institute, appelaient en novembre 2022 le gouvernement hongrois à « rendre des comptes » lors de son audition par le Conseil des affaires générales de l’Union européenne le 18 novembre.

Estimant les garanties données par le gouvernement hongrois insuffisantes, le Conseil de l’Union européenne  décidait le 12 décembre d’imposer des « mesures de protection du budget de l’Union contre les violations des principes de l’État de droit en Hongrie ». Concrètement, 6,3 milliards d’euros de financements communautaires destinés à la Hongrie sont actuellement « gelés ». 5,8 milliards d’euros de fonds dus au titre du plan de relance et de résilience sont également bloqués, en l’attente de la mise en œuvre « de manière satisfaisante » de réformes par le gouvernement hongrois.

Pour les uns, il s’agit d’une victoire. Un dirigeant de l’Open Society European Policy Institute commentait cette décision : « une descente humiliante pour Orban et une victoire pour ceux qui veulent voir une action plus dure de l’UE contre les récidivistes de l’État de droit. Félicitations à J. Han et aux autres en commission européenne qui ont tenu bon ces derniers jours malgré les pressions incessantes et déraisonnables de certains États membres pour qu’ils se laissent aller ».

Ce commentaire passe sous silence le fait que, pour parvenir au versement d’aides supplémentaires à l’Ukraine, les pays membres de l’U.E. ont du faire des concessions sur le montant des fonds européens suspendus destinés à la Hongrie. Celui-ci ne représente en effet qu’une partie de ce qui était envisagé initialement. Le site de l’actualité européenne politico.eu évoquait d’ailleurs à ce sujet une « victoire » pour le premier ministre hongrois Viktor Orbán.

Victoire ou demi défaite, une chose est sûre : la partie de bras de fer entre les instances européennes et le gouvernement hongrois continue.

Crédit photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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8 réponses à “Sanctions contre la Hongrie : les invités triés sur le volet de la commission des affaires étrangères de l’assemblée nationale”

  1. Dominique dit :

    Orban s’est couché devant la hyène : il a dit oui aux financements de Zelinski par l’ UE.

  2. gautier dit :

    2023 ! mais combien de temps va t’on supporter cette S…..e de Hyenes à Bruxelles, pas elue, elle se permet de parler au nom de tous les dirigeants Europeens, mais en plus elle fait intervenir des vendus à Soros et Davos… on est vraiment des CONS !!!! on merite notre sort !

  3. CREOFF dit :

    La géographie autour de la mer noire nous éclaire sur le futur. La Turquie est en passe de basculer dans les BRICS avec l’Arabie Saoudite. La Hongrie est alimentée en énergie à 90% par la Russie. La Serbie a été durement bombardée par l’OTAN qui l’a privée de son centre historique spirituel et culturel le KOSOVO. L’Arménie et la Géorgie, investie artificiellement par les US/GB ne demande qu’à retourner au giron de la Russie. TOus ces pays recevront de la fédération de RUssie une offre économique qu’ils ne pourront pas refuser et que l’Europe en chute libre ne pourra concurrencer… La Turquie sera le hub énergétique de l’Europe..Les sanctions contre la HOngrie aboutiront à l’inverse…

  4. gaudete dit :

    Orban n’a qu’une chose à faire sortir de cette pétaudière, de toute façon cette europe n’est rien d’autre qu’un goulag dirigé par une clique de voyous qui veulent imposer des idées nauséabondes aux peuples et les priver de leurs libertés fondamentale, il est grand temps que tout cela s’écroule et disparaisse

  5. Michel MOULIMARD dit :

    Une fois de plus nous voyons, nous les ‘petites gens’, qu’en fait nos représentants sont corrompus ou en harcèlement permanent de corruption par des sbires dont la présence devrait être interdite en interne aux Assemblées d’élus, voire même dans les pays Européens. Non ils ont leur bande patronimique, leur pancarte, leur carnet de chèque à la main, elle est belle la démocratie, elle est belle l’Europe des Nations, elle est belle la poubelle, ils sont beaux le dépôt d’ordure à ciel ouvert, l’égout d’eaux sale non traitées; L’Europe c’est l’échec de l’intelligentsia et la réussite des escrocs internationaux. Dépêchez vous de mettre votre or à l’abri Messieurs les fossoyeurs, une génération future le retrouvera peut être et cherchera quel peuple a été assez stupide pour tomber dans une telle décadence.

  6. Mcs dit :

    Bizarre,la France est elle aveugle,sans culture politique ???

  7. Victor dit :

    Bravo! Cet article est l’exemple de la pure désinformation. Comment ça marche?
    Par exemple:
    1) Soros finance les intervenants: Soros ne finance pas mais il finance une fondation dont il ne fait pas partie. Cette fondation subventionne différentes activités telle la liberté de recherche (CEU) ou l’investigation sur la limitation des droits (HRW).
    2) Orbán serait un énémie de Soros. C’est tout l’inverse. C’est bien Orbán qui a placardé toute la ville de Budapest avec la photo du méchant Soros et n’a fait enlever que lors de la visited de Netanyahu à cause des relents antisémites. N’oublions pas que Orbán lui même a été largement financé par les fondations de Soros lui permettant de démarrer sa carrière de politicien. Soros à +90 ans a autre chose à faire que de se mêler à la politique local d’un petit pays sans importance.
    Orbán est un politicien sans vergogne. Il excite la foule avec son homophobie et anti- immigration, un thème de predilection dans un pays qui ne connait pas les immigrés. La Hongrie a offert 500’000 immigrés à l’Europe pendant le reigne d’Orbán contre quelques dizaines de milliers d’Asiatiques (Pakistannais et Chinois) travaillant dans les exploitations des amis d’Orbán à l’abris des regards.

    Lors d’une visite dans le pays, mêmes les amis de Zemour seraient choqués par la contradiction entre le discours et la réalité de ce dictateur fanatique et sans scrupule.

    • Mcs dit :

      Désolée mais c est votre réponse qui est de la désinformation. Regardez plus en detail les activités bien connues de Soros ,les sujets enseignés à la CEU qui d ailleurs existe tjrs à Budapest mais n a pas l accreditation de délivrer des diplomes américain s …..etc etc . C est fatiguant de répondre sans cesse à des gens qui ne connaissent pas leur sujet ..

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