L’année 2022 restera l’année de l’inflation et l’ascension effrénée des prix risque bien malheureusement de perdurer sur 2023. Le vin n’échappe pas à cette fièvre inflationniste, les diverses calamités climatiques et les pénuries qui frappent ce qu’on appelle les « matières sèches » enchérissent de plus belle le prix de nos flacons.
Mais la hausse est inégale et perfide, elle frappe au premier chef les vins de vile qualité et a ceci de cruel qu’elle contraint les ladres, ceux qui comptent et mégotent sur leur plaisir, à acheter des vins de bas étages aux prix du Tapanel* supérieur…
À contrario elle épargne dans une moindre mesure, ce qu’on appelle dans le métier « les vins d’auteur », nantis de l’authenticité du terroir et dont la légitime notoriété leur assure un débouché naturel.
Notre sélection s’attache à mettre en lumière des vins qui sont le reflet d’un savoir-faire unique capable de transcender l’image caricaturale communément rattachée à un vignoble ou un type de vin. C’est dans ce décalage entre le niveau commun qui caractérise une appellation de faible renom et la recherche d’excellence d’un vigneron chef de file, que se niche à coup sûr la bonne affaire.
Au consommateur de savoir s’engager dans les voies transverses et les autres régions du monde pour toucher au raffinement suprême, sans tomber dans les pièges du « bling bling.
*référence à l’excellent film « Archimède le clochard » avec Jean Gabin.
Prosecco superiore, Valdobbiadene, Silvano Follador, prix estimatif : 22 euros
Le diktat du champagne empêche de s’intéresser aux autres méthodes traditionnelles qui ont fait florès dans le reste du monde.
Pour beaucoup en effet, ce serait déchoir que de servir un prosecco au réveillon, ce vulgaire pétillant industriel réduit à l’accompagnement de l’Apérol .
Sauf peut-être si ce dernier provient des 4 hectares des vignes de Silvano Follador, surnommé le bijoutier du prosecco.
Ce dernier incarne la facette gastronomique du prosecco par l’élégance de sa bulle qui prodigue un plaisir sans faille. L’atout du prosecco réside justement dans sa douce effervescence qui découle de la méthode Charmat (prise de mousse en cuve inox). Avec sa faible pression en bouteille, la bulle se livre policée et peu agressive.
Reste l’absence d’un élevage sur lies fines dont seul peut s’enorgueillir le champagne, Silvano Follador compense ce manque, par la faiblesse de ses rendements. Son prosecco gagne en expression aromatique et le registre floral qui caractérise le glera (cépage autochtone), se déploie avec une grande intensité et une longueur en bouche qui surclasse largement les meilleurs représentants de l’appellation. Non dosé, il tient avec perfection le rôle d’un grand champagne pour une petite vingtaine d’euros. À noter que Silvano Follador produit un prosecco en méthode traditionnelle, dite champenoise car les décrets l’autorisent aussi, d’excellente qualité et d’une structure plus soutenue.
Ou l’acheter ?
Site callmewine
Domaine Labet, chardonnay, la Reine 2018, AOP Jura. Entre 45 et 50 euros
Les chardonnays du domaine Labet comptent parmi les plus grands vins blancs de France, notamment les cuvées parcellaires très limitées en tirage, celles provenant de vieilles sélections massales plantées durant l’après -guerre. D’une grande vibration aromatique, ils impressionnent par leur puissance nullement imposante et fatigante,qui exhibent une plénitude en bouche d’une rare intensité. Chaque gorgée sollicite avec force tous les sens. Le 2018 a déjà digéré un élevage long de plus de 40 mois en barrique et laisse apparaître une fine oxydation qui aiguise un fruit magnétique, quant à la longueur résolument minérale, elle est inouïe !
Où trouver ce vin ?
Vin vendu avec parcimonie sur allocation, quelques flacons de disponibles chez le caviste de Quiberon, L’ampélographe. Au client d’avoir l’entregent nécessaire pour acquérir ce précieux flacon en jouant le jeu du panachage.
Kanonkop, pinotage, 2019, Afrique du Sud, prix estimatif 35 euros.
Kanonkop forge depuis plus d’un demi-siècle l’un des plus grands pinotages d’Afrique du Sud incarnant le meilleur de la tradition vitivinicole de cette grande nation du vin. Le pinotage, cépage emblématique du pays, est issu du croisement entre le pinot noir et le cinsault, ses débuts ont été poussifs avec quelques errements dans les affres d’une production industrielle nivelée pour le marché international. Mais le pinotage de Kanonkop n’a rien à voir avec cette triste facette de la production sud-africaine, il montre d’ores et déjà un profil somptueux en dépit de son grand potentiel de garde. Sa constitution est hypertrophiée au regard des standards habituels, s’ajoute une luxuriance aromatique portée sur l’épice, le balsamique et des notes profondes de cerises noires. L’ensemble procure d’emblée un ravissement malgré un plateau de dégustation de 20 ans, qui commence tout juste à permettre sa consommation ….
Où trouver ce vin ?
Leclerc de Saint Brevin (44)
Passito di Pantelleria, Ben Ryé, Donnafugata. Prix approximatif : 60€
Donnafugata, éminent producteur de vin en Sicile détient un portfolio très étendu qui va jusqu’à comprendre quelques raretés comme ce passito iconique de l’île volcanique de Pantelleria. La technique du passerillage sur souche donne un raisin flétri par le soleil qui a perdu une grande partie d’eau. Cette technique de vendange tardive réussit particulièrement au clone local du muscat d’Alexandrie, le zibibbo. Après un élevage en fût, il en résulte une liqueur d’une exceptionnelle concentration avivée par une acidité électrique. Chargé de plus de 200 grammes de sucre résiduel par litre, le Ben Ryé déploie avec extravagance de puissants effluves d’abricot sur un équilibre improbable et une longueur digne des plus grands sauternes. Vin de civilisation.
Où trouver ce vin ?
Sur le site Vinissimus
Bon réveillon !
Raphno
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9 réponses à “4 vins de rêve pour votre réveillon”
Des vins étrangers et à 60 euros ! Non merci.
Merci, vu le prix au reveillon je devrait choisir ! manger à l’eau, ou, ne boire que du vin….
Effectivement, à part faire découvrir des vins et mousseux hors de nos frontières, les prix annoncés (22 € pour un mousseux, entre 35 € et 60 € pour des vins surtout étrangers) ne sont pas ceux que moi j’appelle « accessible » ! Or votre titre alléchant était : « 4 vins de rêve pour votre réveillon à un tarif accessible ». Je reconnais que j’ai le sentiment d’être tombé dans un piège à moins que l’inflation se soit subitement reportée de façon exponentielle sur les (bas ?) revenus ? J’ai hâte de recevoir ma prochaine fiche de paie/notification de retraite (Rires, jaunes !)….
Le local(français )et le bio ne sont pas dans les bons papiers du rédacteur ou alors breizh-info à été racheté par Altice (bfmwc, SFR,etc)Quant au prix on sent justifiés de ces breuvages ?
Une Blanquette de Limoux excellente appelée » Première Bulle » est à 10€ et existe aussi en Bio….quant aux vins d’ Afrique du sud à ce prix, il faut payer l’avion ! A la foire aux vins de Paris, on trouve des vins excellents avec des prix plus raisonnables que ceux de cet article sans intérêt !
Vous voulez un vin fabuleux ? Buvez les noces de Cana, un syrah de 3.000 ans & 14,5 °, d’une longueur en bouche … https://www.larvf.com/,vin-israel-degustation-coups-de-coeur-cepages-rothschild-vins,4426388.asp
Je pense que nous n’avons pas la même notion d’un prix raisonnable pour un vin, fut-t-il de réveillon. Déjà, mème si je ne boude pas à priori les vins étrangers, je pense que l’on peut aisément trouver aussi bien ou meilleur en France et à des tarifs bien plus abordables. Je pense à un vin blanc très fruité de la cave de Cabrières dans l’Hérault (cépage clairette du Languedoc) à environ 6 euros, ou à un muscat de Frontignan ou Mireval, toujours dans l’Hérault (cépage muscat petits grains) excellent en apéritif ou dessert toujours dans les 6 ou 7 euros. Avant d’en arriver à 35,50, ou 60 euros ont peut aussi se payer de très bon champagne. Et puis à entretenir des vignerons, autant qu’ils soient des nôtres. Bonnes fin d’année à tous !
Allons plutôt chercher dans les magasins qui pratiquent les vins « nature », c’est-à-dire sans soufre ajouté. Un gewurtz : 15€, un sauternes (pur miel !) : 25€, un Bourgogne blanc ou rouge : de 10 à 50€. Et beaucoup d’autres régions dans le plus grand pays viticole – la France.
Vous trouverez des adresses sur le site des vinsnaturels en .fr
Bonne Année !
pour le coup vraiment raté….
un prosecco plus cher que bien des champagne, surtout que des pétillants de qualité ne manquent pas chez nous, des vins étrangers hors de prix alors qu’il y a pléthore de choix à moins de 15 €, et pour le foie gras ou le dessert, un sainte croix du mont à moins de 10 fait honorablement office de Sauternes