Il y a retraite et retraite… Un clerc de notaire et un ouvrier couvreur ne peuvent pas avoir le même avis sur la question. La différence de discours tient à l’usure physique. A Penmarc’h, Arnaud Jégou, 53 ans, travaille à la découpe du poisson frais, un travail au couteau répétitif, dans le froid et l’humidité : « J’ai travaillé toute ma vie dans le poisson, l’humidité a ruiné mes articulations. Même quand je regarde la télé, j’ai mal à la nuque ? Il ne restera pas grand-chose de moi si je dois travailler jusqu’à 65 ans. » Le projet phare du quinquennat bouleverse ses plans, lui qui prévoyait déjà d’en finir le 31 décembre 2031. « La réforme va me tomber pile dessus et je sais déjà que je n’irai pas jusqu’à 65 ans. Je serai en maladie professionnelle bien avant. Dans certains métiers, dans les bureaux, pourquoi pas ? Mais pour les ouvriers et pour ceux qui travaillent dans des conditions compliquées, c’est trop dur. Il y avait bien d’autres choses à faire avant cette réforme-là. »
Dans le bar-tabac « Chez Bruno », Yannick, 50 ans, chauffeur routier, tient un discours plus politique : « Ce que veut Macron, c’est qu’on crève à 65 ans pour ne plus rien avoir à payer. » (Marianne, 15 décembre 2022). Il est certain que les classes populaires ont de bonnes raisons de refuser la réforme mijotée par Macron. A 62 ans, 25 % des ouvriers non qualifiés ont déjà été déclarés inaptes à leur travail. Les sondages montrent que la population est hostile à ce projet. Question posée par l’Ifop : « La réforme des retraites est-elle prioritaire ? ». Réponse : non pour 68 % des Français, non pour 81 % des classes populaires (septembre 2022). Question posée par Odoxa : « Etes-vous favorable au report de l’âge légal de départ à 64 ou 65 ans ? ». Réponse : non pour 67 % des Français, non pour 72 % des non retraités (octobre 2022). Question posée par l’Ifop : « Le recul de l’âge de départ au-delà de 65 ans est-il une bonne réforme ? ». Réponse : non pour 72 % des Français, non pour 82 % des employés-ouvriers (novembre 2022).
Il n’est pas nécessaire de faire Sciences Po pour comprendre l’impopularité d’Emmanuel Macron, surtout auprès des classes populaires. A la question : « Quel jugement portez-vous sur l’action du président de la République ? », 57 % des personnes interrogées répondent « défavorable » (Baromètre Ipsos, Le Point, 15 décembre 2022).
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3 réponses à “Retraites. Sondage à Penmarc’h”
Ces politiciens sont hors sol, ils ont fait leur carrière dans la politique, ex. Mélanchon qui à commencé à seize ans et qui n’a jamais planté un clou de sa vie, Attal, millionnaire à vingt ans
Les clercs de notaire sont dans la ligne de mire, tout comme dans la chronique d’Anne-Sophie = Une espèce recherchée ?
personnellement j’ai travaillé jusqu’à 63 ans comme professeur, et je n’en pouvait plus, toujours avoir des idées, de l’énergie , je n’aurais pas pu continuer, sauf à ne pas faire mon travail correctement, l’usure ça existe pour les hommes comme pour les voitures