Les députés espagnols ont adopté en première lecture, jeudi dernier une loi prévoyant l’autodétermination du genre dès 16 ans.
À partir de cet âge, les adolescents pourront faire modifier leur nom et leur sexe sur leurs papiers d’identité : sans passer devant un tribunal, sans fournir de justificatifs médicaux, et sans le consentement des parents, un simple rendez-vous auprès de l’administration suffira. L’âge est abaissé à 14 ans, si le mineur est accompagné de ses tuteurs. Le texte a été soutenu par 188 voix contre 150, une majorité retreinte mais qui devrait néanmoins passer au Sénat.
Une loi qui souligne les divisions entre féministes et transactivistes
Ce projet de loi a été voté après des mois de tensions au sein de la gauche au pouvoir et des mouvements féministes : lors de la Journée internationale de la lutte contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre dernier à Madrid, des associations féministes (Foro de Madrid contra la Violencia a las Mujeres, Movimiento Feminista de Madrid), avaient défilé contre ladite loi trans et une partie des manifestants avait exigé la démission de son instigatrice Irene Montero (PODEMOS). La vice-présidente du gouvernement espagnol Carmen Calvo (Parti Socialiste Ouvrier Espagnol) s’est dit « fondamentalement préoccupée par l’idée que le genre se choisisse sur la simple base de la volonté ou du désir, fragilisant les critères d’identité du reste des 47 millions d’Espagnols ».
Partout en Europe, des militantes féministes estiment impératif de séparer les questions trans des enjeux féministes et continuent de lutter pour les droits sexués de la femme conçue comme une entité naturelle. Elles voient dans l’autodétermination de l’identité de genre l’effacement des femmes, de la biologie, et jugent dangereux la récente banalisation du changement de sexe et son entrée dans la loi. Taxées de transphobes, elles sont victimes de censure sur les réseaux sociaux et dans les grands médias.
En Angleterre, les scandales à répétition entourant la clinique Tavistock center, spécialisée dans la transition de genre, avaient mis en lumière une autre fracture, celle entre gays et transactivistes, au motif qu’on y aurait privilégié le changement de sexe à l’homosexualité, comme l’explique Keira Bell. Jeune patiente du centre, elle reproche à la clinique que son homosexualité, liée à un mal-être psychique, ait été diagnostiquée comme dysphorie de genre lors de son adolescence, débouchant sur des mutilations irréversibles et une probable stérilité.
En France
Lorsque ces scandales éclatent au grand jour et que des journalistes à l’instar de Charlotte d’Ornellas dénoncent les dérives faites sur la peau des enfants, le débat est toujours vite conclu par l’argument qu’en France, des lois interdisent le changement de sexe chez les mineurs. Mais l’idée fait son chemin. Et le travail de sape des transactivistes est justement d’abattre ces barrières. Selon Marie Cau, premier maire de France élu transgenre, « la conviction d’être trans est dès le plus jeune âge. Il n’y a pas de questionnement, il y a une conviction très forte, il n’y a jamais de questionnement chez les trans. » Une sentence aussi indiscutable, qui met toutes les sensibilités, tous les parcours de vie et les ressentis aussi différents soient-il, dans le même panier a de quoi étonner de la part des encenseurs de la différence. Et de continuer : « Mais, il est vrai que, j’ai des amis lesbiennes et gays qui eux se sont posés la question. Ce questionnement arrive à l’adolescence et part assez vite, et ces personnes en règle générale ne font pas la transition. Les professionnels de santé, quand ils reçoivent ces jeunes lâ savent très bien faire la différente. Il n’y a pas de souci là-dessus, pas d’inquiétude. En France, il n’y a pas de business, il n’y a pas d’effet de mode, des abus ont eu lieu à l’étranger, mais en France, c’est très contrôlé. » Pour les partisans de la fluidité entre les sexes : pas de place au doute. Tout va bien.
Ce n’est pourtant pas ce que semble indiquer la multiplication des suicides chez les transsexuels – défini cas de santé publique par le gouvernement états-unien- et l’explosion des parcours de détransition.
Audrey D’Aguanno
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4 réponses à “Espagne : la « loi trans » divise transactivites et féministes”
Finalement, il y a plus cons que les députés français, les députés espagnols les devancent ! Wokisme quand tu nous tiens…
Avec tous les problèmes graves dans le monde, les gents n’ont autre chose que penser, il nous faudrait une bonne guerre pour mettre les compteurs à zéro, on y va tout doucement. Trop de démocratie tue la démocratie
si les opérations étaient facturées aux demandeurs, ils se calmeraient mais comme c’est l’état qui paye… à 16 ans mais aussi à 18, est on adulte?
ce n’est pas parce que l’on se coupe l’oreille que l’on devient forcément un Van Gogh.