Comme l’a récemment souligné le billet d’un contributeur sur Breizh-Info, les Bretons ont, une fois de plus et dans leur grande majorité, supporté l’équipe de France de football durant la Coupe du Monde qui vient de s’achever. Une observation loin d’être anecdotique et méritant une analyse.
D’un point de vue nationaliste breton, le constat, in situ, est donc simple et s’avère être un échec : les masses bretonnes, à l’exception de quelques portions très minoritaires, se sentent françaises. Et même doublement françaises : adhérant de longue date à la fierté cocardière incarnée par cette équipe de France, à grand renfort de drapeaux Bleu-Blanc-Rouge et de Marseillaise, ces mêmes Bretons ont depuis souscrit sans sourciller à ce qui n’est ni plus ni moins que la finalité de l’universalisme à la française : le mélange puis la dilution totale de la population autochtone de l’Hexagone, submergée par l’immigration extra-européenne.
Aussi, le visage de cette France « renouvelée », parfaitement incarnée par les joueurs de Didier Deschamps lors du mondial de foot, semble tout à fait convenir à une large majorité de Bretons, peu enclins à remettre en question leur participation au roman national, au risque de finir eux aussi dilués dans le « projet français » au nom de leur loyalisme légendaire à l’égard de Paris, poussé jusqu’à l’absurde.
Le particularisme breton a-t-il totalement disparu ?
Bien entendu, il ne faut pas éluder la question : la Bretagne compte aujourd’hui sur son sol une proportion non négligeable d’habitants (nous parlons ici de ceux d’origine européenne) n’ayant pas une goutte de sang breton. Mais cela n’excuse pas tout ! Les Bretons « de souche » sont, eux aussi, très majoritairement attachés à la France. Et, quoiqu’on en pense, le football est à ce titre un excellent thermomètre du peuple.
Cette nouvelle manifestation de ferveur tricolore en Bretagne doit donc être enfin l’occasion de dresser un état des lieux lucide : plus rien ne différencie la société bretonne de la société française, à l’exception d’un point sur lequel nous reviendrons plus tard. Antiracisme, universalisme, égalitarisme, propagation de la « culture racaille » parmi les jeunes générations via le rap, etc., tous les maux de nos voisins ont désormais infusé chez nous.
Aujourd’hui, et peut-être plus que jamais, l’identité bretonne se résume, pour la quasi-totalité des Bretons, à quelques clichés d’autodérision sur l’alcoolisme, le beurre salé et à des querelles de chapelle autour de matchs de football ou encore au chauvinisme le plus niais, consistant généralement à sortir le Gwenn ha Du à tort et à travers, idéalement dans un festival de musique cosmopolite…
L’impasse de la posture victimaire
Cette situation, à qui la devons-nous ? Si le rôle délétère de l’État français et de ses instituteurs, préfets de la République, télévisions, journaux, responsables politiques et autres a déjà été pointé du doigt depuis des lustres par l’Emsav (autrement dit le « mouvement breton politique et culturel »), les cris et les larmes de cet Emsav devenu tiers-mondiste et victimaire ne dispensent pas de voir les choses en face.
Oui, le rapport politique entre Paris et nous autres Bretons n’a jamais été, de tout temps, qu’un rapport de force. Et, à ce jeu, c’est bien la France qui a pris l’ascendant depuis 500 ans ! En détruisant sciemment l’identité bretonne dans toutes ses composantes jusqu’à avoir désormais recours au remplacement de population, le pouvoir français est dans son rôle. Ce n’est donc pas de ce côté-là qu’il faut perdre du temps !
En revanche, la responsabilité du mouvement breton dans cet échec est impardonnable. Tout d’abord sur le plan politique, un terrain sur lequel le nationalisme breton authentique ne s’est jamais imposé depuis le début de l’ère post-1945, à l’exception du bref mais notable épisode Adsav ! dans les années 2000.
L’indifférence, première ennemie de l’idée bretonne
Pire, à partir des années 1970, la revendication politique bretonne a été abandonnée aux mains des marxistes et de ce que l’on nommera communément par la suite la « gauche indépendantiste », devenue aujourd’hui un véritable agglomérat de toutes les lubies sociétales déjà défendues par l’extrême-gauche… française ! Le projet politique de toute cette frange du mouvement breton ? Séparer la Bretagne de la France pour la rapprocher du tiers-monde. Si tel est le but, alors autant rester français ! Une évidence parfaitement comprise par les électeurs de Mélenchon en Bretagne.
Quant au reste du spectre politique de ce mouvement breton, il est tout empreint de tiédeur et poursuit sa vaine quête de respectabilité auprès des « officiels » que sont la presse régionale mainstream et les partis politiques français établis en Bretagne. Dans ce domaine, les gesticulations inutiles de l’UDB vis-à-vis des sociaux-démocrates de Chesnais-Girard ou celles du Parti Breton, vis-à-vis d’on ne sait qui, sont des cas d’école. D’autant plus que ces « modérés » se mettent volontairement à la remorque idéologique des fanatiques d’extrême-gauche, terrorisés qu’ils sont de se voir accoler certaines étiquettes.
Autant dire qu’avec un peu de recul, le tableau global n’est pas brillant. Auprès d’une population bretonne conformiste par nature et apathique par usure, le mouvement politique breton apparaît pour ce qu’il est : inaudible, voire effrayant lorsque les principales revendications convergent vers le communisme, l’autogestion et l’accueil des « réfugiés » de la terre entière en Bretagne. Ce manque flagrant d’impact sur les masses est plutôt fâcheux, surtout pour des gens ayant choisi de jouer le jeu de la démocratie et des élections.
En résumé, du point de vue nationaliste, la Bretagne est aujourd’hui inexistante sur le plan politique. Outre le manque de sérieux de ses principaux acteurs, le mouvement breton est surtout confronté à l’indifférence générale de la population.
L’immigration, seul axe de clivage pour exister
Cette indifférence des Bretons à l’égard de l’Emsav s’explique aisément par le fait que, comme nous l’avons mentionné précédemment, la société bretonne et la société française sont désormais similaires, ou presque. En effet, le dernier critère objectif permettant d’observer une divergence entre les deux entités est, et de loin, le sujet le plus interdit dans le mouvement breton.
Il s’agit de la question de l’immigration, appelée Grand Remplacement de par son ampleur. Si les principales villes bretonnes sont d’ores et déjà touchées, la Bretagne demeure le territoire de l’Hexagone où la proportion de populations issues de l’immigration extra-européenne est la plus faible. Pour l’instant.
C’est sur ce point que les nationalistes bretons doivent concentrer tous leurs efforts. Laissons aux régionalistes et autonomistes tièdes les discussions sur la décentralisation de la gestion des eaux pluviales, laissons aux indépendantistes de l’ultra-gauche les rassemblements pour les sans-papiers devant les préfectures, et clivons ! Au maximum, clivons ! Voilà la seule façon pour l’idée bretonne de retrouver de la visibilité parmi le marasme ambiant et l’actualité folle.
Deuxième prérequis, il est nécessaire de remiser au placard pour un temps les histoires d’élections, de démocratie et de majorité. S’entêter à viser des pourcentages lors de scrutins électoraux ne servirait actuellement à rien, si ce n’est à décourager les plus motivés des militants.
La société française, un miroir négatif à exploiter
La première étape pour les nationalistes bretons est donc de mettre en lumière, autant que faire se peut, ce clivage entre une Bretagne devant prendre son destin en main si elle veut rester bretonne d’un point de vue anthropologique et une France désormais mathématiquement promise à l’africanisation par sa démographie, plusieurs projections indiquant que les naissances non-blanches seront majoritaires dans l’Hexagone avant 2030.
De ce fait, les conséquences néfastes de l’immigration étant multiples, les pistes de travail pour une propagande efficace ne manquent pas côté breton et sont à même de toucher une partie non négligeable de la population. Même minoritaire, cette fraction pourrait avoir son rôle à jouer demain puisque, dans une Bretagne dont le corps social est déjà fragmenté, il n’est pas exclu qu’une minorité solide aux convictions fortes puisse s’imposer à l’avenir face à des masses hétérogènes et désorientées.
Par ailleurs, l’état de déliquescence générale de la France est aussi une source inépuisable d’arguments en faveur du nationalisme breton et doit être utilisé tel un miroir négatif. La nécessité de préservation d’une Bretagne phare du monde européen à l’extrême-ouest du continent face a l’effondrement de la société française soumise aux assauts de l’immigration peut se décliner dans plusieurs domaines.
Redonner une volonté de puissance à la Bretagne
Face à l’ethnomasochisme ayant cours chez nos voisins, l’Emsav doit mettre en valeur la figure d’un Breton fier de son héritage biologique, de sa condition de Celte et d’Européen. Aventuriers, guerriers, seigneurs ou entrepreneurs, les exemples de personnages illustres ne manquent pas pour enfin sortir des jérémiades ! Et pas question non plus de se cantonner à regarder le passé : il y a tant à inventer et à créer pour redonner une volonté de conquête et de puissance à la Bretagne, afin de la délester de ses habits d’éternelle victime.
Face à la propagande LGBT dans les écoles et face au féminisme, il faut promouvoir le modèle de famille traditionnelle. Quitte à bousculer et révolutionner certaines constantes de la société bretonne, dont le matriarcat est l’un des avatars, mais aussi l’un des freins.
Face à la spécialité française qu’est l’égalitarisme, l’Emsav doit opposer la notion de clan et le droit du sang. En martelant par exemple le vieil adage « Est français qui veut, est breton qui peut ». Seule la valorisation d’une communauté charnelle hermétique au métissage peut sauver le socle ethnique breton et permettre de résister à l’universalisme.
En matière d’éducation et de travail, les nationalistes bretons doivent promouvoir l’excellence quand le relativisme et la baisse du quotient intellectuel (également due en partie à l’immigration d’origine extra-européenne) minent la société française.
Idem pour la question de la fiscalité, un terrain également délaissé ou mal travaillé par le mouvement breton. En effet, se plaindre que les impôts des Bretons soient dilapidés par Paris en hurlant au « jacobinisme » (un terme que personne ne comprend en dehors des milieux militants) est une chose. Préciser que cette fiscalité écrasante sert principalement à calmer une immigration criminogène dans les banlieues françaises et à entretenir une administration pléthorique digne de la RDA est déjà beaucoup plus pertinent.
Sur le plan culturel, les observations sont similaires. À la culture bretonne « ouverte sur le monde » dont nous abreuve le milieu culturel et politique breton depuis trop longtemps, il faut affirmer une culture bretonne rempart à la mondialisation, à l’africanisation et au déracinement. En un mot, à la francisation. En clair, un air de bombarde ou un kan ha diskan n’ont pas vocation à être accompagnés par une percussion africaine ou par les élucubrations d’un rappeur tiers-mondiste. Leur rôle est justement de nous en préserver.
Mais sur ce plan culturel aussi, l’objet du propos n’est pas de rester figés uniquement sur quelques éléments intangibles du passé. L’innovation et la créativité doivent permettre à l’identité bretonne de regarder l’avenir avec optimisme et de s’engager dans la « bataille culturelle » avec force. À la seule condition de respecter ce que nous sommes : des Bretons !
Précisons que la liste dressée ici n’est évidemment pas exhaustive, mais elle offre déjà plusieurs pistes de réflexion.
Parler breton, pour quoi faire ?
Terminons cet aggiornamento du nationalisme breton par la question du rôle de la langue bretonne. Sur ce sujet encore, tenons un langage de vérité. Si les efforts dans la durée des défenseurs et promoteurs du breton face à la volonté de destruction de notre langue nationale par l’État français sont bien entendus à saluer, force est de constater que l’intérêt de la population pour la langue bretonne est très limité.
Certes, une majorité des Bretons seraient effectivement, selon certains sondages, favorables à la préservation et au développement de la langue. Mais, avec seulement 4 000 élèves scolarisés dans tout le réseau Diwan à la rentrée 2022, cet attachement paraît tout de même très relatif et n’est pas suivi d’actes.
De plus, si le ministère français de l’Éducation nationale et ses relais du rectorat n’ont jamais manqué une occasion d’entraver l’action des écoles bilingues, rejeter toute la faute de ce manque d’attrait des Bretons pour leur langue sur Paris et son administration reviendrait une fois de plus à se complaire dans une posture erronée et victimaire.
La vraie raison de ce manque d’engouement se résume par une question : « Quelle est l’utilité d’apprendre le breton aujourd’hui ? »
Cette interrogation, l’Emsav actuel est incapable d’y répondre avec des arguments réussissant à convaincre en dehors des cercles d’initiés et des parents d’élèves déjà acquis à la cause. Parler breton pour comprendre la toponymie de Basse-Bretagne, discuter avec des grands-parents brittophones de naissance ou, plus prosaïquement, sonder l’âme bretonne sont de nobles motivations. Mais ces dernières ne sont partagées que par une portion trop confidentielle de la population pour espérer sauver la langue bretonne, et encore moins pour en faire un outil politique.
De l’imposture des « langues de Bretagne » au breton comme barrière ethnique
Puis, pour ne rien arranger à la situation du breton, une nouvelle formule a fait son apparition en Bretagne depuis quelques années. Sous la pression d’une poignée de militants bénéficiant d’une étrange bienveillance de la part des médias subventionnés et du Conseil régional aux mains des socialistes et de leurs alliés, il est désormais question des « langues de Bretagne », mettant sur le même plan notre vieille langue nationale et le gallo, déclinaison rurale du Français pour laquelle l’engouement populaire est inexistant ou presque. Mais pour laquelle on intime aussi dorénavant plus ou moins ouvertement au breton de céder du terrain dans la partie est du pays.
Toutefois, il n’empêche que la communication à outrance sur cette cohabitation entre le breton et le gallo, conférant au premier une réputation de patois bien malgré lui, ne fait que réduire davantage aux yeux de la population l’utilité de son apprentissage.
Face à ce constat, l’Emsav est incapable de réagir, y compris parmi les plus fervents défenseurs de la langue bretonne. Largement conquis par la fièvre égalitariste et analysant toute situation par le prisme du rapport oppresseur/oppressé, ils ont été contraints de se convaincre que le breton n’était finalement qu’une « langue de Bretagne » comme une autre.
Véritablement oppressé des décennies durant, le breton aurait ainsi changé de statut et est désormais invité à se faire discret pour ne pas « invisibiliser » son voisin émergent, oubliant au passage la formule d’usage de jadis : Hep Brezhoneg, Breizh ebet. Sans langue bretonne, plus de Bretagne ! Cependant, dans le mouvement breton, on n’est plus à une humiliation près.
Pour conclure et répondre à la question de l’utilité, pour le plus grand nombre, d’apprendre le breton de nos jours, les nationalistes bretons ont, sur ce sujet aussi, un boulevard idéologique et politique avec un axe de travail déjà esquissé il y a quelques années dans le texte ci-dessous. Et qui demeure plus que jamais d’actualité. À charge aux uns et aux autres d’en faire bon usage !
La langue bretonne comme dernière barrière ethnique ? [Tribune libre]
Youenn Kereon
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9 réponses à “Nationalisme breton. Un match de l’équipe de France vaut mieux que de longs discours… [L’Agora]”
Je suis d’accord avec tout. Mais vous avez tort d’opposer les Bretons aux Parisiens. Ceux ci souffrent autant de la tyrannie des ministères jacobins. Et vous subirez le même remplacement que les Gaulois qui habitaient la Seine saint Denis si vous n’unissez pas vos efforts avec TOUS ceux qui survivent.
Votre salut sera ou ne sera pas, mais il passe par l’union des résistants, de Bretagne, d’Alsace, de Provence, etc. et de Paris. Et ces résistants ne sont pas les imigrationnistes des partis de gauche, du centre, et de?la?droite molle dont les zélecteurs pourissent la Bretagne comme le reste de la France.
L’autonomie des régions existera en instaurant sur les régions de France un régime à la mode suisse, où chacun décide de sa vie , ville par ville, canton par canton et où trois langues sont officielles. On appelle cela la démocratie directe.
Aux Indes on parle des dizaines de langues, avec une langue commune pour 1 milliard?et 400 millions, c’est comme cela qu’il faut parler le français, sinon vous parlerez arabe et américain.
Vous pouvez par contre demander aux anglishes de rattacher la Bretagne au Royaume-Uni, en vous faisant annexer par Jersey et Guernesey. Ça marchera peut-être mais il faudra renier la religion catholique, jurer fidélité à la perfide Albion, et ouvrir des sociétés financières pour ruiner des pays du monde entier.
Et là, vous aurez la possibilité de construire un mur pour barrer la route aux » parisiens » façon mur du sang versé entre l’Ulster et l’Irlande : vous serez comme en Ulster.
C’est la seule voie sérieuse, hélas, que j’entrevois pour faire sécession avec les autres régions françaises.
Je suis Parisien de naissance, Marnais et Alsacien de sang, et Vendéen d’adoption. Quand je marche dans les Monts, quand je navigue vers les Sept Iles, quand je prie la Vierge le 15 août à la petite chapelle au bout de l’île de Sein… je suis breton même si je ne parle pas la langue.
A vous lire. Kenavo ! 😊
https://m.youtube.com/watch?v=1-b2fviMl8Y
Le problème de la Bretagne est similaire à celui de la France. Beaucoup trop d’élus de gauche et du centre mou. Le nationalisme qu’il soit Breton, Corse, Basque ou autre se dilue très facilement dans l’idéologie marxiste et repentante. La population Bretonne prendra petit à petit la couleur de son drapeau, malheureusement.
Ben moi ! qui suis breton de naissance et de coeur, je suis bien loin d’être d’accord avec ces élucubrations racistes et xénophobes, comme on en trouve d’ailleurs en France. La Terre, la mer et l’air que vous respirez sont un bien commun, même si, il y a bien longtemps, la Gaule a été envahit par les Romains et l’Armorique par les Brittons.
Non Monsieur Laquittant, on sait pourquoi vous êtes contre : c’est parce que vous faites mine de croire en l’avenir des patois de haute Bretagne. C’est trop facile de dire que cet article serait raciste : prouvez le point par point, et essayez de le dire en « gallo », vous n’y arriverez pas parce que ces parlers sont inadaptés à la vie moderne.
Le patriotisme breton est loin d’être incompatible avec le patriotisme français. On constate au contraire dans l’histoire de France que les habitants des régions à forte identité (Bretagne, Corse, Alsace, …) ont été les plus ardents à défendre l’identité française et à se battre pour la France. L’ennemi de l’enracinement, qu’il soit régional ou national, c’est le mondialisme qui promeut le grand remplacement, l’individu nomade et déraciné. Opposer les identités locales et nationales ne fait que faire le jeu du véritable ennemi.
Voilà une analyse tout à fait honnête et des plus exactes sur l’état de la société bretonne. Merci de rappeler les « gesticulations inutiles » des groupements UDB et PB qui ridiculisent l’EMSAV tant par leurs scores électoraux que par leur volonté de s’intégrer au Système qui nous nie.
Quant aux « portions très minoritaires » du peuple breton conscientes du péril de la colonisation de peuplement que nous impose l’Etat français (en fait, Etat plus républicain que français), nul besoin de s’en affliger. La lecture du passé nous apprend que l’Histoire est le produit des seules minorités agissantes. En aucun cas des masses qui se rangeront toujours du côté des vainqueurs. Rappelons, à cet égard, la quantité infime de jacobins, la veille de la révolution de 1789. Ou bien celle des nationalistes irlandais lors du soulèvement manqué de 1916 à Dublin. Et du comportement odieux de leurs compatriotes à leur encontre, ce jour-là !
L’important est que la braise continue de couver sous la cendre grâce à l’existence de ces minorités vouées aux gémonies par les bons apôtres de la démocratie représentative. A ceux-là, répondez leur que la Bretagne, pas plus que la « France » (où ce qu’il en reste), ne doit son existence à cette supercherie issue des loges et des salons bourgeois.
A 78 ans je considère votre article comme extrêmement désagréable car si vous souhaitez vraiment être breton alors dites moi combien il y a de vrais bretons en Bretagne. Moi je suis n » à Cannes puis j’ai vécu à Paris, Saint-Etienne et Lyon. Partout je me suis senti FRANCAIS avant tout et heureux d’être dans des régions différentes que je savais apprécier. Le caractère particulier de l’Alsace, du Pays Basque ou des Alpes enchante le voyageur, qui souhaite que soit bien conservée ce qui en fait le charme. Par contre la solidarité nationale, la Bretagne comme d’autres régions en profite. Pour l’électricité remerciez ceux qui ont les centrales nucléaires: sinon pas de football le soir. Et j’aurai volontiers bien d’autres exemples. Redescendez sur terre car moi qui suis d’origine Corse, je soutiens financièrement Breizh-Info.
Si la destruction de la culture bretonne est haïssable, sa reconstitution artificielle est parfois périlleuse et contre-productive. Je pense par exemple, à l’implantation de panneaux Breton, en pays Gallo. Si l’intention est noble, la manoeuvre reste délicate. Il est très difficile de recréer une identité que l’on a perdue et dont le fil générationnel s’est brisé. Il vaut mieux, pas de Bretonnitude du tout que du surimi de mauvaise Bretagne. Certaines choses ne peuvent être forcées : Ce n’est pas parce que l’on veut être Breton ou qu’on veut l’être plus, qu’on le sera forcément, à moins que la Bretagne vous l’accorde. Mais l’alchimie de l’identité reste assez mystérieuse. Je suis persuadé que la langue maternelle, détermine votre culture d’appartenance, car c’est par la langue principalement, que l’âme d’un peuple se transmet. On ne peut tricher, avec ces choses là. Paradoxalement, c’est dans l’exil, que l’on découvre sa véritable identité. Ma langue maternelle étant le Français, j’ai le droit de revendiquer mes ascendances bretonnes, mais pas le droit de cracher sur la France, sans me renier quelque part, moi même. On ne se grandit pas de cette façon.
Il est déjà pas facile pour un Gallo de devenir Bas-Breton (la chose est-elle possible ?), alors que dans le passé de la Bretagne, de larges parties de territoires brittophones, se sont retrouvées Gallaises, du fait du recul constant de la frontière linguistique, vers l’Ouest.. Si péché pour un peuple, il y a, ce n’est pas de se lancer vers la modernité, mais de rompre avec le lien venant de ses ancêtres. La culture bretonne est difficile à reconquérir après l’avoir perdue, car elle était le fruit d’un subtil équilibre entre un peuple, une langue, un territoire et un héritage spirituel. La Bretagne n’est peut-être pas prête de disparaître, mais qu’en est-il de celle dont on garde en soi, la nostalgie ?
Ce sont des articles plus ou moins intéressants Qui permettent de recadrer certains propos .
(A lire comment être Bretons)