Série Yellowstone. Un excellent Western moderne sur une Amérique rurale qui ne veut pas mourir

Elle est passée quasi inaperçue en France – où ceux qui portent le cinéma à grands coups de subventions se vautrent dans toutes les lubies sociétales du moment. La série Yellowstone, signée Taylor Sheridan et John Linson, est un Western moderne en 5 saisons (pour le moment) combiné avec un Prequel sorti par la suite et intitulé 1883.

La série se regarde actuellement en VOST ou en Français sur Salto (un mois d’essai gratuit). Et on vous le dit tout de suite : c’est un régal alors que ces dernières années, il a été difficile de s’émerveiller au cinéma comme devant sa télévision.

Le synopsis ? Dans le Montana, la famille Dutton possède le plus grand ranch des États-Unis près du parc national de Yellowstone. Menée par le patriarche John, qui mène sa barque à l’ancienne, tel un pionnier du Far West, la famille se bat contre des politiciens et des promoteurs immobiliers, pour que l’on n’empiète pas sur ses terres. Mais elle doit également faire face aux revendications légitimes des indiens, autochtones parqués dans des réserves et qui entendent bien, eux aussi, pouvoir être maîtres chez eux sur leurs terres ancêstrales.

Cette série marque également le grand retour de Kevin Costner dans le rôle d’un Cow-Boy moderne, un rôle dans lequel l’acteur de Danse avec les Loups excelle particulièrement.

France Inter indique que la série est « une série passionnante qui regarde droit dans les yeux le mal être des mâles blancs américains et signe au passage de beaux portraits d’hommes totalement perdus entre soap opera, western sanglant, balade folk et tragédie country ». 

Il y a un peu de vrai dans cette remarque : car en effet, Yellowstone est la série symbole – elle cartonne outre Atlantique d’ailleurs – d’une certaine Amérique. De l’Amérique des pionniers, mais aussi de ceux qui étaient là avant eux, les Indiens, et qui se retrouvent confrontés à l’appétit féroce de la bourgeoisie, de l’affairisme, d’une petite oligarchie qui, y compris sur les terres préservées du Montana, entend tout bétonner, et en finir avec la ruralité.

Ce sont deux mondes, et même trois, qui s’affrontent dans une série qui est aussi une saga familiale avec son lot d’intrigues et de conflits. Une série qui, contrairement à ce qui se fait trop souvent aujourd’hui (d’ailleurs si elle n’est pas sur Netflix, ça n’est pas pour rien), ne cire pas la planche aux lubies sociétales du moment et au wokisme. Ici, on est dans le monde du dressage de chevaux, des grandes étendues sauvages, des grizzly abattus pour sauver sa peau, du whisky à foison, de la lutte contre le bétonnage, d’un certain code de l’honneur, et d’une société rurale américaine en décalage complet avec « les gens de la ville », qui, on le voit dans la série, tentent d’importer leurs mode de vie à la campagne, avec parfois un retour de bâton radical.

Yellowstone raconte finalement le combat d’une famille, d’un clan, qui a fait fortune par le sang et par la sueur, et qui entend bien préserver ses terres par tous les moyens qui s’offrent à elle. Sans que les réalisateurs n’en fassent particulièrement la promotion (c’est ce qui différencie souvent d’avec les idéologues gauchistes qui calquent leurs lubies sur leurs productions), la série dresse le portraits d’hommes virils, de femmes féminines, et d’une certaine American way of life qui effectivement, n’est pas franchement dans la lignée de Black Lives Matter. Il faut dire que dans le Montana, région de 380 832 km2 (plus de la moitié de la France) pour 1,2 millions d’habitants, les noirs américains ne représentent même pas 1% de la population.  Ici, ce sont les Blancs qui sont largement majoritaires (87%) et qui cohabitent avec 7% d’Indiens d’Amérique.

Les gauchistes qui mettent des grilles idéologiques sur absolument tout y verront une série de droite, réactionnaire, conservatrice  (ils auront tout de même du mal à y ajouter le racisme…). Ceux qui apprécient les westerns, les grands espaces, les intrigues familiales, et une certaine Amérique, y verront surtout une excellente série, qui permettra, durant 50 épisodes, de s’évader un peu cinématographiquement, en attendant de se précipiter sur 1883, le préquel qui évoque l’arrivée sur les terres du Montana de la famille Dutton, puis 1923, dans la continuité.

YV

Crédit photo : DR
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