Le 65ème numéro de la revue War Raok est sorti avec comme dossier principal une interrogation et des réponses : L’Europe se meurt-elle de l’Union Européenne ? Ci-dessous l’éditorial et le sommaire.
Pour s’abonner ou commander un exemplaire, c’est ici
ur s’
Buhezegezh vreizh page 2
Editorial page 3
Buan ha Buan page 4
Peuples d’Europe
Les Hellènes oubliés page 8
Billet d’humeur
Le nouvel opium du peuple page 9
Europe
La Suède détruit le cauchemar social-démocrate page 10
Environnement
De la mondialisation à la civilisation page 12
Tribune libre
Le destin français de l’Alsace, une tragédie page 14
Hent an Dazont
Votre cahier de 4 pages en breton page 19
Politique
Faut-il affirmer une dimension européenne ? Page 23
Histoire de Bretagne
Un point de vue politique (2ème partie) page 26
Religion
Le sanctuaire de Sainte-Anne-d’Auray page 30
Histoire de Celtie
Les Culdee, Lug et Merlin page 31
Tradition
La San Esteban, la Catalogne et l’axe carolingien page 32
Civilisation celtique
Littératures écrites et orales des civilisations celtiques page 33
Nature
La lamproie page 36
Lip-e-bav
Filet mignon de porc au cidre et son confit page 37
Keleier ar Vro
La statue de Louis XIV dévoilée page 38
Bretagne sacrée
La chapelle Sainte-Barbe page 39
Transformer le crépuscule présent en une nouvelle aurore
En ces temps perturbés et dans un contexte particulièrement trouble, face à l’arrogance et à l’indécence de certains grands prêtres, grands guides ou nouveaux ayatollahs de la terre brûlée plaidant en faveur de cette funeste et aberrante religion révolutionnaire qui consiste à faire du « passé table rase », nous devons plus que jamais affirmer notre attachement aux traditions et aux valeurs, fondements de nos sociétés bretonnes et européennes.
Si la tradition est un ensemble de représentations et de pratiques considérées comme indiscutablement vraies par le peuple qui s’y réfère, elle est également un trait culturel spécifique particulièrement chargé de valeurs. La tradition est intemporelle, incarnée et réalisée puisque, comme l’indique son nom, elle est transmission de principes. Un autre nom de la tradition est mémoire, à condition de ne pas entendre par là une fabrication imposée : un peuple sans mémoire, et plus encore un peuple sans souvenir, est un peuple sans âme.
Elle ne s’oppose pas au « futur », au « progrès » ou au « moderne », elle les fonde. Les projets et les visées d’avenir sont des mises en perspective de traditions. La tradition touche aussi bien les attitudes mentales que les rites qui doivent demeurer immuables. Nos rites populaires sont un ensemble de coutumes dictées par notre tradition. Ils sont aujourd’hui soit réduits, par déculturation, soit neutralisés par muséification dans un ridicule folklore-spectacle pour touristes. Mais les traditions peuvent être régénérées ou réinventées même après une période d’apparente interruption. En fait, rien ne disparaît jamais, tout est soumis à la loi du changement et demeure susceptible de revenir. Une tradition peut être occultée, nous pouvons la manifester de nouveau. La tradition est un perpétuel recours.
Il nous faut donc refuser tout système de pensée que nous imposent les fanatiques idéologues nourris de la philosophie des « Lumières » : leur but est l’homogénéisation générale des peuples et par conséquent la destruction de tous référents communautaires. Nous refusons de voir l’âme du peuple breton remplacée par l’absence d’âme de ses plus mortels ennemis.
On ne peut pas évoquer la tradition sans y associer le concept de valeurs qui font qu’il n’y a pas de vie possible pour un peuple sans la reconnaissance et l’adoption d’un certain nombre de valeurs fondatrices. Elles ne s’appréhendent pas rationnellement mais dans le vécu d’une communauté ethnique. Des valeurs, qui ne se confondent pas avec des dogmes moraux imposés, mais sont essentiellement une attitude de vie. Il faut savoir lire, à travers la crise qui affecte notre Europe aujourd’hui, le déclin de cadres idéologiques déliquescents et la naissance de nouvelles valeurs, encore indistinctes, mais que nous devons formaliser selon les données immémoriales de nos héritages propres. Les peuples ont besoin d’un système de valeurs renouvelé, réinventé, qui puisse transformer le crépuscule présent en une nouvelle aurore.
Chaque peuple peut placer au-dessus de tout ses propres valeurs, tout en les considérant comme relatives, comme son bien propre et non comme celui de l’humanité tout entière.
Enfin, toute tentative de promouvoir des valeurs universelles est en fait un instrument du déracinement idéologique pour vider de leur substance les morales concrètes des peuples authentiques.
Nous pouvons être guidés dans ce choix de valeurs réelles par notre propre tradition culturelle.
Nous ne voulons pas être tenus pour responsables de la mort du peuple breton et de notre Bretagne. Aussi, nous devons avoir le courage de la résistance et de l’abnégation et convaincre autrui de la portée civilisationnelle de notre combat politique qui occupera obligatoirement l’ensemble des prochaines années à venir.
D’an holl ac’hanoc’h e hetan un Nedeleg laouen hag ur Bloavezh mat 2023.
Padrig MONTAUZIER
[cc] Breizh-info.com, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
Une réponse à “L’Europe se meurt-elle de l’Union Européenne ? Le 65ème numéro de la revue War Raok est sorti”
et 800 millions d’euros pour zélinski, en sus de la flambée des prix, nos arrières petits enfants payeront la note