C’était prévu début 2022 – 40% des commerces de vente de vrac étaient menacés de fermeture. La forte inflation et la hausse du prix des carburants, ainsi que la mobilité des populations ont accéléré cette mutation, les gens retournant aux grandes surfaces – et aux supérettes dans les villes de province, toujours plus présentes et atteignant désormais un maillage presque parisien. En France, un tiers des boutiques vrac ont fermé au premier semestre 2022, et les fermetures continuent.
A Nantes, près de la place Talensac, l’épicerie Jolis Bocaux, ouverte depuis trois ans, va fermer à la fin de l’année suite à une liquidation judiciaire – l’ouverture d’un autre établissement, rue Copernic, en 2021, qui n’a jamais fonctionné, puis sa liquidation judiciaire, a participé à plomber les comptes.
Ailleurs en Bretagne, l’épicerie Culture Vrac qui a elle aussi ouvert il y a trois ans à Redon, a fermé ses portes le 21 octobre dernier, après plusieurs mois de difficultés et le licenciement des deux salariés en avril 2022. A Quimper, six boutiques bio ont fermé au premier semestre 2022, dont les épiceries vrac Les Semeuses et Day by Day. A Fougères, deux épiceries vrac ont aussi fermé l’Ethiquette et un drive écolo. A Brest, le vrac des Capucins n’a pas tenu un an – il faut dire que le nouveau quartier n’est guère une réussite commerciale.
En France, de nombreuses fermetures ont eu lieu aussi ces derniers mois, à Saint-Quentin (02), Annecy, après six ans de bons et loyaux service, Fourmies, dans le Nord à la frontière belge, Argenteuil (95), Boulazac (24), Bourbourg (59), Avranches (50), Amiens – ou signe des temps, il a été remplacé par un énième Carrefour city, les Sables d’Olonne (85) – sur cinq, deux ont déjà fermé, Lens, Mantes-La-Jolie (78), Pau (64) etc.
Quelques ouvertures, plutôt dans des villes moyennes et à la campagne
En revanche, d’autres épiceries vrac ouvrent – par exemple à Ancenis où une épicerie vrac a ouvert cet automne – mais elle prend la place de deux établissements fermés, un à Ancenis, l’autre à Liré, en face, dans les Mauges. A Redon, c’est désormais une épicerie vrac ambulante de Saint Jacut les Pins qui vient sur le marché, une fois par semaine, le lundi. Une autre épicerie vrac a ouvert à la Chaume, quartier excentré des Sables d’Olonne, en juillet 2022. Parmi les quelques ouvertures en France, on peut aussi signaler Pont-de-Vaux (71) et Pérenchies (59). Signe que le vrac conquiert, malgré tout, de nouveaux clients plus loin des centre-villes et des repaires traditionnels de bobos.
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Une réponse à “En Bretagne et en France, l’hécatombe des épiceries vrac”
Entre le discourt des bobo intello et la réalité économique les gens font vite des choix