USA. Les élections de mi-mandat ne sont pas bonnes pour le « Deep State »

Encore une fois, les médias « mainstream » occultent volontairement un aspect pourtant essentiel des élections de mi-mandat du 08 novembre. Au delà des chiffres, des pourcentages et du nombre d’élus de part et d’autre, un événement majeur passé sous silence est le retour de Donald Trump sur le devant de la scène politique américaine.

Un opposant résolu au deep state

Dès son élection à la Maison Blanche, Donald Trump avait « annoncé la couleur » Son objectif était « d’assécher le marigot de Washington », ce qu’il avait, du reste, clairement dit dans sa campagne électorale. Avant lui, aucun président américain depuis Kennedy n’avait évoqué ce sujet.Pourtant, depuis 1963, l’empreinte de cet État profond, qu’on l’appelle « complexe militaro-industriel » ou « Continuité du Gouvernement » s’est progressivement renforcé jusqu’à pratiquement imposer la politique étrangère des États-Unis, au travers d’un organisme né en 1921 et qui est le CFR (Council on Foreign Relations) bâti sur le même modèle que le « Chatham House » anglais.

Le CFR, un ancêtre des institutions mondialistes

Le CFR reprenait, sous une forme un peu différente, la stratégie des Anglais du « Groupe de Milner » décrite par Carol Quigley (qui avait eu, entre autres, Kennedy comme élève à l’université) dans  son livre « l’histoire secrète de l’oligarchie anglo-américaine ». Il écrit (p.40) : « Il y a trois puissants think-tanks qui sont les branches de la Table Ronde :  Le Royal Institute of International Affairs (RIIA, également appelé Chatham House) organisé en 1919 à Londres.Le Council on Foreign Relations (CFR) organisé à New York en 1921; L’Institute of Pacific Relations (IPR), organisé en 1925 pour les douze  (depuis cinquante cinq) pays possédant un territoire dans ce que nous appelons aujourd’hui le pourtour du Pacifique »

Un des objectifs du CFR était de s’opposer à la « Doctrine de Monroe » à l’origine de l’isolationnisme américain depuis 1823. (C’est vrai qu’il apparaît difficile de se lancer à la conquête du monde sans vouloir quitter le territoire). La création de la Société des Nations s’inscrivait directement dans cette ligne.Toutefois, le peuple américain préféra rester fidèle à cette dernière et ce n’est qu’après Pearl Harbour que le CFR pût crier victoire.

Dans  « la véritable histoire des Bilderbergers » Daniel Estulin ecrit (page 113) : « Un éditorial de la page deux du Baltimore News -Post du 08 décembre 1941 -le lendemain du bombardement de Pearl Harbour- prédisait l’existence d’une nouvelle ligue mondiale qui formulerait une « déclaration fondamentale des Droits de l’Homme, et pour protéger ces droits, le système aura dans certains cas le pouvoir de prendre des mesures conte des individus et de les punir »

Ce système dont il est question est l’ONU, qui vit officiellement le jour après la Conférence de San Francisco. Cet état profond que Trump veut abattre est donc parti de très loin.

Une lutte sans merci durant le mandat de Donald Trump

Avant même qu’il s’installe à la Maison Blanche, les premières attaques étaient parties. Une enquête ouverte par le procureur spécial Mueller sur des soupçons de collusion avec la Russie, rapidement fusionnée avec une investigation du FBI à la suite du limogeage de son directeur James Comey par Donald Trump en mai 2017, cinq mois seulement après la prise de fonction du nouveau président.

Durant les quatre années passées à la Maison Blanche, tous les médias « mainstream » (entendez par là tous ceux que David Rockefeller avait publiquement remerciés pour leur silence durant des années afin de ne pas ébruiter le projet mondialiste) ont systématiquement « tiré à boulets rouge », non seulement contre lui, mais aussi contre ses électeurs, qu’Hillary Clinton avait qualifiés de « déplorables ».

Donald Trump ne s’est pas laissé intimider

De son côté, Donald Trump n’est pas resté inactif et a rendu « coup pour coup ». Il a commencé par retirer les Etats-Unis des « accords de Paris », indiquant ainsi qu’il ne croyait pas à ce dogme du réchauffement anthropique, alors que celui-ci est un véritable « cheval de bataille » de l’état profond et de la finance internationale.

Donald Trump a également rompu avec la tradition de ses prédécesseurs Bush et Obama et n’a pas engagé d’opérations militaires, ce qui n’a pas dû être du goût du complexe militaro-industriel, partie intégrante de cet état profond.

Enfin, dans ses prises de parole, notamment devant les Assemblées Générales de l’ONU, il a toujours fustigé les « globalistes », répétant qu’ils n’avaient plus d’avenir, et que cet avenir appartenait aux « Patriotes ».

Ce dernier point était certainement le plus inquiétant pour cet Etat profond, dont la politique étrangère est directement inspirée par la « doctrine de Brzezinski dans son livre « le grand échiquier » paru en 1997. Ce retour des patriotes sur la scène politique signifie que Trump va se réapproprier la « Doctrine de Monroe » et revenir à l’isolationnisme. Cela risque d‘anéantir tous les efforts déployés depuis plus d’un siècle en vue d’établir un gouvernement mondial sous contrôle de l’oligarchie anglo-américaine et cela est, à l’évidence, totalement inacceptable pour eux.

Les élections du midterm, danger accru pour l’État profond

En plus d’un premier front ouvert contre la domination de la planète par tous les pays, et ils sont nombreux, qui ne veulent plus de l’hégémonie de cette Amérique. Celle-ci se trouve aux mains de cette oligarchie qui à imposé sa domination par la menace militaire et la dette grâce à un dollar « qu’il ne tient qu’à eux d’imprimer » (dixit de Gaulle), ils risquent de se voir confrontés à une menace tout aussi importante qui, elle, viendrait de l’intérieur du pays.

Ayant aujourd’hui acquis la majorité à la Chambre des représentants, les Républicains ont infligé  un revers important à l’État profond. Il faudra attendre le mois prochain pour connaître le résultat du Sénat mais, malgré tout ce peuvent dire les Démocrates, leur majorité viendrait uniquement de la prépondérance de Kamala Harris, vice-présidente. Pas de quoi pavoiser. Donald Trump a pu annoncer sa candidature et son retour à la Maison Blanche entraînerait vraisemblablement l’échec de leur plan mondialiste.

Son premier mandat a obligé l’État profond à « sortir du bois » et probablement accéléré la mise en œuvre du « Great Reset », La guerre en Ukraine est en partie due à cela et le « partage du monde » auquel nous assistons en est une conséquence directe. Le clivage entre l’Occident et le reste du monde est pratiquement acté et un second mandat de Donald Trump accentuera un retour à l’isolationnisme américain qui sonnera le glas du projet mondialiste monopolaire.

Espérons que ce « piège de Thucydide » mènera le Monde à une autre issue qu’une troisième guerre mondiale dont personne ne peut dire aujourd’hui quelles en seraient les conséquences pour l’Humanité.

Jean Goychman

Crédit photo : DR
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9 réponses à “USA. Les élections de mi-mandat ne sont pas bonnes pour le « Deep State »”

  1. Dominique dit :

    Vous êtes parmi le TRÈS rares à évoquer le CFR. Peut-être avez vous lu de Jacques Bordiot : Une main cachée dirige – Mondialisme ?

    Il présente toutes les sociétés anglo-saxonnes secrètes depuis le 18 ème siècle.

    • Jean Goychman dit :

      Bonjour Dominique
      Carol Quigley décrit toute la genèse du CFR dans « l’histoire secrète de l’oligarchie anglo-américaine dans une note tfés étoffée à la page 40 et revient sur son fonctionnement page 287, et notamment sur les liens avec la JP Morgan
      Je vais me procurer le livre de Jacques Bordiot
      Merci beaucoup

  2. Raoul de Kerhaliguen dit :

    Oui, bien d’accord…et le deep state américain, comme le globalisme qui est une nouvelle « internationale », est dans la main du sionisme. Le grand perdant d’un retour à un monde multipolaire serait ce sionisme. Alors la tentation sera forte pour celui-ci de précipiter le monde dans le chaos d’une guerre mondiale nucléaire.

  3. Dominique dit :

    Je defini comme suit l’Etat Profond :

    Le CFR, créé par les Rothschild déjà patrons de Chattam House ( qui dirige le Royaume-Uni et le Commonwealth ) est fort de plus de 3.000 membres.

    Chacun de ses membres occupe un poste de direction dans l’Administration américaine. CIA. FBI… NSA etc. et tous les innombrables services fédéraux.

    Non élus, pouvant rester en poste durant des années sans être contrôlés par le pouvoir législatif, indépendants du pouvoir exécutif, ils forment ce Deep State qui gouverne les EUA quelque soit le sort des élections.

    Ils répondent évidemment devant le CFR.

    Les EUA sont dans les mains des très grands banquiers qui dirigent le CFR : Rothschild, Rockefeller, Loehn, Morgan …

    Il faudrait dissoudre le CFR et révoquer de leurs postes de fonctionnaires ses 3.000 membres pour que le Législatif cesse d’être un théâtre d’ombres. Et que l’Exécutif soit véritable pouvoir.

    Trump fut un petit caillou dans la chaussure du Deep State, et fut empêché d’agir.

    Biden n’est qu’un homme de paille faisant semblant de gouverner.

    La Démocratie en Amérique n’existe plus.
    L’oligarchie a les pouvoirs avec cette technostructure, et au-delà puisque les banquiers possède la FED et émettent le dollar : ils sont les propriétaires des dollars en circulation !

    Ils ont aussi créé nombre d’organisations internationales privées qu’ils financent et dirigent : Bilderberg, Trilateral, FEM (  » Davos  » ), etc. et d’institutions publiques : FMI, BM, … jusqu’à l’ ONU, l’ UE, le TPI, etc.

    Le CFR et ses filiales dirigent l’ empire américain ( et toujours le Commonwealth ).

  4. Dominique dit :

    Jean Goychman je respecte votre analyse.
    Je la crains un peu optimiste. Car le Deep State est indépendant, et il se rit des zélections.
    Vous auriez apprécié mon commentaire mais il n’a pas eu la chance d’être publié :-(

    • Jean Goychman dit :

      Bonjour Dominique
      Effectivement le DS se rit des élections, mais je pense que certains de ses membres voient le vent tourner et c’est là où cela va devenir intéressant.Il y a certainement des « Folamour » prêts à tout atomiser qui pensent qu’il faut le faire le plus tôt possible car le temps travaille contre eux, mais il y en a aussi d’autres
      qui sont plus circonspects. L’intervention de Kissinger à Davos est révélatrice de ce clivage. Jusqu’où ira-t-il
      c’est toute la question.

  5. Martina Henze dit :

    Vivant aux U S et très intéressé à la politique ici, je dois admettre que votre article est 100%
    authentique. L’administration de Biden a maintenant décidé de mettre la fin de Trump par nouveau tribunal. Franchement, nous sommes arrivés à un gouvernement fasciste

    • Jean Goychman dit :

      Chère Martina , merci pour ce témoignage.
      J’essaie de rester « factuel » dans ce que je publie et il y a une logique dans tout celà.
      Le premier à l’avoir vu est certainement Carol Quigley et il l’a écrit dans 2 livres
      Le premier est « Anglo-American Establishment » (paru en 1981) et le second est « Tragedy and Hope »
      Pas très facile à lire, mais inépuisables sources de renseignements qui permettent de voir qui est à l’origine de telle ou telle chose.
      Il y a aussi les livres de Peter Dale Scott consacrés aux différents aspects du Deep State et sa prise de pouvoir progressive de l’administration américaine, puis de la Maison Blanche et, enfin, du bureau ovale avec Dick Cheney.

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