Le 11 novembre 1918, après 123 ans de partition entre la Prusse – puis l’Allemagne –, l’Autriche et la Russie, la Pologne recouvre son indépendance et rejoint de nouveau le concert des nations.
91 ans plus tard, des patriotes polonais organisent une marche dans les rues de la capitale pour marquer le coup et célébrer l’indépendance du plus grand pays d’Europe centrale.
Rapidement, l’événement devient populaire, mais le gouvernement de gauche réprime la marche. Les violences et provocations policières sont nombreuses mais les ultras de football qui participent á la marche tiennent bon. Et ils reviennent d’année en année. Petit á petit, les organisateurs insistant sur l’aspect apartisan de la marche qui entend rassembler tous les amoureux de la Pologne, sans distinction aucune, la marche dépasse rapidement la dizaine de milliers de participants. Des familles, des personnes âgées et des curieux se joignent á la marche. Les drapeaux sont innombrables et donnent un effet de marée rouge et blanche, les couleurs de la Pologne.
Les brassards et les cocardes se portent par presque tout le monde, tandis que les hymnes religieux, les chants patriotiques et les prières de masse marquent le départ de la marche. S’allument alors les milliers de torches pyrotechniques et fumigènes, et un nuage rouge et blanc s’élève au-dessus de Varsovie, faisant disparaitre pour un instant le « cadeau de Staline », l’imposant palais de la culture et des sciences.
En 2015, avec l’arrivée au pouvoir du PiS, parti social-conservateur se revendiquant de la démocratie chrétienne, les violences policières cessent intégralement alors que le nombre de participants explose. En 2018, année du centenaire, le gouvernement défile en tête de cortège et plus de 100 000 personnes marchent ensemble, drapeaux á la main, sur le parcours de 5 km de long reliant le palais de la culture au stade national.
Cette année 2022, ils étaient environ 70.000 sous le ciel de la capitale polonaise, confirmant une fois de plus le statut de principal événement patriotique du monde. Parmi les participants, les profils sont très variés, et les messages aussi.
Si les ultras et les nationalistes côtoient au sein de la marche des députés du gouvernement et des familles avec poussette, les banderoles montrent également une diversité importante. Cette année, actualité oblige, quelques tensions ont eu lieu, avec des accrochages entre participants : des banderoles dénonçaient „l’ukrainisation de la Pologne”, d’autres participants arboraient une banderole avec le visage de Stepan Bandera – dirigeant nationaliste ukrainien responsable du nettoyage ethnique des Polonais d’Ukraine durant la 2e GM – barré de rouge.
D’insupportables provocations anti-ukrainiennes et donc pro-russe, aux yeux de certains. Pour d’autres, comme « Tomek », quarantenaire participant seul á la marche, c’est une bonne chose que ces sujets soient évoqués lors de la marche. S’il soutient l’action gouvernementale en faveur de l’Ukraine, il estime qu’il faut tout de même éviter d’en arriver á préférer les Ukrainiens aux Polonais. « Un médecin n’acceptait plus les Polonais dans son cabinet, seulement les Ukrainiens, ce genre de chose existe, c’est une dérive. Il faut rester raisonnable, la Pologne aux Polonais. […] Il faut aider les Ukrainiens, bien entendu, mais pas au détriment de nos concitoyens ».
A la tombée de la nuit vers 17h00, les participants, dont un certains nombre d’amis de la Pologne venus de Hongrie, d’Ukraine, de France, d’Espagne, d’Italie, de Suède, de Slovaquie, du Danemark et d’ailleurs, se retrouvent au pied d’une grande estrade á coté du stade national pour chanter l’hymne national et écouter des discours de personnalités politiques appelant á toujours se battre pour l’indépendance polonaise, et renouveler ce vœu chaque année, tous ensemble.
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2 réponses à “En Pologne, immersion dans la plus grande marche patriotique du monde”
La Pologne a quitté l’Histoire au XVIIIème siècle lors des trois partitions successives entre l’Autriche, la Russie et la Prusse ; les élites polonaises ont alors trahi leur peuple pour rejoindre soit la noblesse autrichienne, soit la russe, soit la prussienne (et française parfois : cf. le maréchal d’Empire Poniatowski). La brève indépendance de 1919 à 1939 n’a pas permis à ce pays de se révéler. La fausse indépendance de 1945 à 1991, souis tutelle soviétique, non plus. Et la Pologne actuelle ? Un pays serf des États-Unis, d’une servilité exemplaire envers les nouveaux maîtres qui ne leur pas été imposés cette fois, mais qu’ils se sont choisis avec enthousiasme. Cf. l’épisode criard des avions de chasse (avions américains plutôt que français) et du programme de centrales atomiques (américaines plutôt que françaises) ; le plus rigolo, c’est que la France contribue à plusieurs dizaines de milliards d’euros au développement économique de ce pays serf des États-Unis. C’est à hurler ! Ou de pitié, ou de dérision ! Pauvre, pauvre Pologne.
Bonjour Breizh-Info Merci pour cet excellent Article, je vous ai emprunté une photo de cet article pour ma miniature de vidéo n’hésitez pas à me dire si cela vous dérange au quel cas je la changerais, mais elle illustre totalement le propos de ma vidéo. en espérant un retour positif de votre Part Merci encore pour votre travail de réinformation.