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C’est décidé, samedi 5 novembre 2022, je serai à Callac ! [L’Agora]

Une sorte de brouhaha, des appels lancés au mégaphone, des têtes levées vers les fenêtres de la mairie, les images se mettaient en place. Les pancartes ont été sorties des sacs. Les premières étaient simples : ‘‘Callac aux Bretons !’’, ‘‘Callac aux Callacois de souche !’’, ‘‘Referendum à Callac !’’. Même portées par de belles personnes aux trognes burinées, elles suscitèrent chez moi un peu de déception pour ce manque d’imagination. Mais bon, face à une situation ubuesque, quelle réaction aurais-je eu moi-même ? Le maire se gardera bien d’organiser un référendum, face à 80% de mécontents parmi ses administrés… D’ailleurs il a osé annoncer qu’il ne le ferait pas.

Et puis j’ai continué à voleter au-dessus de cette foule qui ne cessait de grossir, à la recherche de quelques idées, de quelques messages à diffuser. Ah oui, j’ai oublié de le préciser : depuis l’enfance, dans mes rêves, bien souvent, je vole au-dessus des gens et c’est génial, pas besoin de drone ! Dans la vraie vie, cette capacité de m’affranchir aussi facilement de l’attraction terrestre ne m’a malheureusement pas été donnée…

‘‘Callac ≠ Camp des Saints’’, ‘‘Breizh ≠ Afrique #Breizh ha Kallag atao’’ : ça s’améliore, j’aime bien cette référence à la Bible et au regretté Raspail ! Un groupe compact s’est alors approché, avec une série de panneaux et de banderoles. Et là, j’ai commencé à écarquiller les yeux – en dormant, je ne sais pas ce qu’un observateur pourrait conclure ! Et brandies au-dessus de la foule, je déchiffrai les bannières portées par des hommes aux gueules de guerriers et de reproducteurs : ‘‘Stop killing the Boer’’, ‘‘Boer lives matter’’, ‘‘Boers in Kallag’’. J’ai même aperçu un message écrit en afrikaans, sans doute de soutien… ou d’appel au secours.

Je ne suis pas bretonnant et j’ai du mal à voir l’anglais s’immiscer partout, mais dans le cas présent, son utilisation me parut utile à la cause ! Mais pourquoi évoquer les boers, de surcroît à Callac, modeste commune des Côtes d’Armor qui avait récemment défrayé la chronique du Grand Remplacement – dont on peut enfin parler, puisque l’ONU a validé le concept dans ses grandes lignes ? Alors, raisonner sur un tel sujet en rêve, je ne te dis pas… Bel effort, un coup à terminer la nuit épuisé… Une fois de plus en ces temps troublés dans une France malmenée (et mal-menée aussi…).

Mais, paradoxalement, des éléments de réflexion ont commencé de défiler dans mon cerveau encore embrumé, guidés par ces bannières : un projet monstrueux – enfin, pas pour tout le monde, manifestement – visant à l’installation d’Africains dans cette bourgade, ainsi que dans d’autres territoires français, d’ailleurs ; l’adaptation et l’intégration de cette nouvelle population devrait se faire par le travail de la terre. De nouvelles chances pour la France, en somme… Un nouveau voyage en Absurdistan ?

Et j’ai alors fait le lien : mais c’est, bien sûr ! Les boers, tout comme l’ensemble des agriculteurs d’Afrique du Sud et du Zimbabwe, sont poursuivis par la haine des autorités et associations chantant en chœur ‘‘Kill the boer !’’, qui en ont fait les boucs émissaires de leur incapacité à gérer un pays, qui ont transformé des nations naguère exportatrices de denrées agricoles en conglomérats de populations indigènes en voie avancée de clochardisation. Et qui avaient repris rapidement ce qu’elles faisaient ‘‘avant’’ (la colonisation), des guerres inter-ethniques. Et ce que proposaient ces manifestants – présumés ‘‘d’esstrême droâte’’ -, c’était de faire venir en France des Africains réellement menacés dans leur existence, spoliés de tous leurs biens, sans remettre en cause les projets Horizon et Voltaïs et leurs finalités, mais en sélectionnant les arrivants au nom de l’intérêt de tous, des populations françaises en particulier ! Enfin une pensée positive dans cette affaire d’immigration comme d’habitude imposée et non choisie. Les boers sont connus pour leur capacité de travail sur des terres arides, la Bretagne serait un petit paradis… où ils feraient, de surcroît, couleur locale. Et certains retrouveraient sans doute leurs racines françaises. Je me souviens d’avoir ressenti à ce moment comme un frisson de bonheur, je dois vous l’avouer…

Et puis est arrivé à l’écran – je ne sais pas pour vous, mais en rêve, j’ai parfois l’impression d’être face à cette étrange lucarne, qu’on nomme télévision – un autre groupe, avec lui-aussi des banderoles. Mais d’un autre style : ‘‘Halte aux cohenneries’’, #Les victimes du Grand Remplacement de Rennes‘‘, ‘#Collectif des victimes de viols et agressions de Nantes’’.

Ont alors suivi des panneaux immenses avec ‘‘#Boycott’’ ou ‘‘#Blacklist’’ – tant pis pour l’usage du globish – surmontant une liste de grandes marques, connues pour être sponsors du Grand Remplacement dans nos campagnes. Et oui, il n’y a que l’argent qui les guide et annoncer sur les réseaux que ces marques sont boycottées en expliquant que leurs ‘‘valeurs’’ (ou contre-valeurs, c’est selon) ne sont pas forcément les mêmes que celles des opposants à cette opération. Ils choisiront dorénavant leurs publics cibles en ayant fait ce test de popularité.

Une étrange mélopée est alors montée d’un groupe, semble-t-il composé uniquement de Bretons, guidée par un binioù kozh  et une bombarde, arborant un immense Gwen ha du aux bandes rappelant les pays bretons et claquant au vent d’automne. Des sons alternant douceur et accents gutturaux, des pieds qui frappaient le sol en cadence.

Mais ils n’eurent pas le temps d’entrer en transe. Débordant les rangs de la contre-manifestation – un Fest Deiz, une fête de jour ‘‘sous le signe de la fraternité et de la solidarité’’ sur fond de triskell et de main de Fatima entrelacés ! – ajoutant à une ambiance un peu chaotique et survoltée, une horde d’énergumènes encagoulés, de noir vêtus, déboucha du coin de la mairie et bouscula sans ralentir le groupe de mobiles qui leur tournaient le dos et n’eurent pas le temps de réagir. Ils se ruèrent sur les manifestants pacifiques en hurlant. Des femmes, des enfants et quelques adultes mâles furent bousculés, piétinés, bastonnés. Alors, fendant calmement les rangs des manifestants, tenu sous bâche en réserve, s’avança un véhicule citerne avec une lance. Il déversa des flots de purin sur ces mercenaires de l’oligarchie planétaire, contraints à un recul précipité et malodorant. Dans mon rêve, la mémoire olfactive m’a fait sentir cette action.

Et puis, tout a commencé à se brouiller à l’écran, des pixels devenus fous, des images saccadées. J’ai vu des sortes de robocops bleu foncé avancer vers les manifestants en tapant sur leur bouclier. Le canon à purin décrivit un bel arc de cercle pour s’orienter vers cette nouvelle menace. Le rictus du préfet se changea en grimace. Et les grenades de désencerclement commencèrent à tomber, les LBD tiraient à l’horizontale sur les premiers rangs, des visages tordus de douleur, ensanglantés, commencèrent une farandole de sabbat…

Et je me suis retrouvé à côté de mon lit, en nage ! Retour brutal en Macronie… Une nouvelle bataille pour la survie de mon peuple…

C’est décidé, samedi 5 novembre 2022, je serai à Callac ! Avec des arguments et des panneaux. Mon rêve sera leur cauchemar.

Erwann Le Pour, Officier en retraite

Précision : les points de vue exposés n’engagent que l’auteur de ce texte et nullement notre rédaction. Média alternatif, Breizh-info.com est avant tout attaché à la liberté d’expression. Ce qui implique tout naturellement que des opinions diverses, voire opposées, puissent y trouver leur place.

Crédit photo : DR

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5 réponses à “C’est décidé, samedi 5 novembre 2022, je serai à Callac ! [L’Agora]”

  1. Gillic dit :

    Excellent article ! Davaï !!!

  2. alienor dit :

    merci d’avoir partagé votre rêve, qui aurait pî e^tre aussi le mien
    ne pouvant me déplacer, je ne serais à Callac qu’en pensant, merci à vous

  3. patphil dit :

    ric : non, le populo voterait mal ! (pensée d’un lfi)

  4. LM dit :

    Merci 🥰
    De tout cœur ❤

  5. annavreizh dit :

    certes texte inspiré mais du rêve à la réalité…. espérons que ce samedi 5 novembre ce soit la foule des grands jours car il en va de nôtre survie culturelle et identitaire

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