Ce samedi, l’ancien porte-parole de l’Union Démocratique Bretonne (UDB) Kristian Guyonvarc’h publie un commentaire terriblement pathétique sur sa page Facebook.
Car Kristian Guyonvarc’h semble découvrir le rassemblement qui aura lieu le 19 novembre prochain à Carhaix « pour une Bretagne autonome » en présence de… Loïg Chesnais-Girard, président de la Région Bretagne (sans la Loire-Atlantique hélas). Jean-Guy Talamoni a également été convié ainsi que le catalan Lluis Puig i Gordi, ancien député Junts Pel Si et ancien conseiller à la culture du président catalan en exil Carles Puigdemont.
D’autres invités seront présents à cette sauterie dont… Aziliz Gouez, conseillère régionale de Bretagne dans le groupe Breizh A Gleiz, groupe dont le président est… Guyonvarc’h Kristian ! Ce dernier est donc, comme les cocus, le dernier au courant de la petite affaire !
Ce qui chiffonne Kristian Guyonvarc’h est qu’il n’est point invité à la fête. Lui ou un autre leader de l’UDB, Gaël Briand ou Lydie Massard par exemple. Eh non ! Comme d’habitude, l’UDB se vit comme le parti incontournable de la cause bretonne, l’axe central de l’autonomisme breton, quasiment un parti-état !
Or l’UDB n’est qu’un groupuscule sans envergure et ringard. Prêchant dans l’indifférence générale depuis 1964 et ne suscitant, au mieux, qu’un sourire amusé à l’évocation de son nom. Car l’UDB, c’est avant tout une attitude. Arrogante, supérieure, croyant « en être » mais n’en n’étant jamais. Croyant faire partie de la grande famille de la gauche mais n’étant qu’une insignifiante petite caution bretonne dans les coalitions locales. Pourtant l’UDB s’y croit. Faute de convaincre dans les urnes, L’UDB a l’impression de disposer d’un pouvoir d’influence considérable. C’est bien simple : Si tel ou tel responsable politique français a un mot aimable sur l’autonomie ou une idée sur l’écologie c’est indubitablement qu’il a lu « Le Peuple Breton », l’organe de l’UDB, le mois dernier !
Malheureusement, l’autonomie de la Bretagne se fera sans doute mais… sans l’UDB ! Car si les idées autonomistes sont, de toute évidence, arrivées à l’hôtel de Région, ce n’est sûrement pas parce que Loïg Chesnais-Girard lirait frénétiquement le « Peuple Breton » chaque mois. D’une part, il y a eu une « bretonnisation des esprits » en Bretagne depuis quelques décennies. La tournure surprenante que prit le mouvement des Bonnets Rouges en est la preuve, d’autre part, Loïg Chesnais-Girard, même s’il est un socialiste orthodoxe, peut avoir des convictions bretonnes. Son action semble appréciée des Bretons et sa majorité compte un groupe « régionaliste » autour de Christian Troadec, Paul Molac, Kaourintine Hulaud, sans oublier Daniel Cueff et d’autres. De surcroît, aujourd’hui, tel l’écologisme, le régionalisme/autonomisme a infusé dans tous les partis représentés au Conseil Régional de Bretagne. Des Républicains à la Gauche en passant par les Macronistes, tout le monde a sa petite musique régionaliste qui tourne de plus en plus à l’autonomisme d’ailleurs (à part le Front National qui reste enfoncé dans son glacis jacobin).
Et puis, il faut bien le reconnaître : Kristian Troadec, à l’époque des Bonnets Rouges, et Paul Molac avec sa loi avec laquelle il a pris une épaisseur politique certaine, ont beaucoup plus fait pour l’autonomisme breton en quelques années que l’UDB en 50 ans !
Aujourd’hui, dans la tête des Bretons, l’autonomisme est ainsi plus représenté par le médiatique député Paul Molac que par le sans-charisme Kristian Guyonvarc’h ou l’inconnue Lydie Massard ! Question de style mais aussi question d’attitude. L’UDB a toujours été une formation arrogante. Non pas ses militants de base, mais sa direction. Arrogants, déplaisants, enfermés dans leurs certitudes et leurs postures « de gauche », les dirigeants de l’UDB à travers les âges, ont toujours affiché à l’échelle bretonne la même morgue que le Parti Socialiste pouvait avoir à l’encontre de la gauche française par exemple.
Pourtant l’UDB n’a jamais eu de quoi la ramener. Quel bilan tirer de 50 ans d’existence ? Quelques postes d’adjoints aux maires ? Quelques mairies de petites villes ? Quatre élus au Conseil Régional de Bretagne. En tout l’UDB a 55 élus dans toute la Bretagne. Du conseil municipal au conseil régional. Aucun d’entre eux n’aura été élu sous les couleurs de l’UDB, tous l’ayant été dans des coalitions « de gauche » ou « écolos », dans lesquelles l’UDB avait réussi à se glisser. Parfois en ayant démarché d’autres listes auparavant !
Or, depuis 1964, la plupart des partis nationalistes ou autonomistes européens sont aujourd’hui au pouvoir dans les territoires concernés ou ont des surfaces politiques qui en font des interlocuteurs incontournables. L’UDB, quant à elle, à 4 conseillers régionaux (élus sur une liste écolo) et une influence zéro. Méprisée par la Gauche hexagonale (qui s’en sert ou la repousse selon les scrutins). Inconnue des Bretons. Triste constat.
Paul Molac, désormais représentant officiel de l’autonomisme en Bretagne, aura pourtant commencé sa carrière politique dans l’environnement de l’UDB avant de rompre bien vite avec le « parti ». En privé, le Morbihannais ne mâche pas ses mots sur l’UDB, reprenant même une bonne partie de l’argumentaire développé ici.
La Gauche (malgré le mirage de la NUPES) sombre partout en Europe, l’UDB qui a toujours affiché cette « morgue de gauche », celle d’être persuadé d’être dans le camp du Bien, participe tout simplement au naufrage. Quant à son positionnement autonomiste : de toute évidence, l’autonomisme breton semble miraculeusement avoir trouvé sa route mais en laissant l’UDB et ses couleurs criardes au bord de celle-ci.
Même ce 19 novembre à Carhaix, l’UDB n’aura pas sa place à la table des conférenciers. Kristian Guyonvarc’h, Gaël Briand (notre plus fidèle lecteur !), Lydie Massard et quelques autres, seront pourtant dans la salle. Groupés. Mâchonnant leur rancoeur et affichant bruyamment leur dédain face aux intervenants. Ils essaieront éventuellement de jouer des coudes aux entractes pour parler à tel ou tel, s’efforçant de marchander, en vain, un petit strapontin à la tribune.
Rien que pour voir ça, on aurait envie d’y être !
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5 réponses à “Quand l’UDB se fait même doubler sur l’autonomie”
Bonne analyse d’un groupuscule qui, depuis sa création, a trahi la cause bretonne… et n’a servi que de caution bretonne à la gauche française !
UDB, e brezhoneg : Unvaniezh Doganed Breizh ! Setu ar wirionez.
C’est quand même un peu exagéré de définir l’UDB comme un groupuscule mais à part cela, je suis assez d’accord avec vous.
Personnellement je débarque totalement dans ce Monde Politique Breton, cela dit j’ai toujours à mon niveau lutté pour notre Indépendance, tant Souveraine, qu’Identitaire.
Je suis totalement contre la gauche jacobine, tant elle est soumise à la destruction Identitaire et Culturelle ainsi que souveraine.
Bien que certaines causes sous-jacentes plus profondes et pernicieuses, dont on à pas le droit de parler en soient d’avantage pour quelque chose, dans cette mascarade politicienne.
En Bref, le temps est bien maussade dans l’hexagone à cette époque, ne trouvez vous pas?
Loïg Chesnais-Girard, ont un point commun : la franc-maçonnerie. Peut être que les membres de l’UDB, n’en sont pas, car peu de gens savent que la politique, ne se décide pas dans les partis, mais dans les loges.
Jean-Michel Morin
Oh que c’est bien dit.
oui les Loges nous manipulent.
il ne tiens qu’à nous de leur tenir tête, la franc maçonnerie spéculative, (du GODF) n’a plus rien à voir avec les Loges Opératives des Bâtisseurs.
je précise que je ne suis pas Franc-maçon, je n’ai pas prétention à l’être je parle en tant que simple érudit et autodidacte et libre penseur.