En Belgique, une majorité de la population considérerait l’immigration davantage comme un fardeau plutôt que comme une richesse selon un récent sondage. Quelques surprises et nuances sont par ailleurs à relever parmi les réponses.
Belgique : l’immigration plutôt mal perçue…
Comment l’immigration est-elle perçue en Belgique par la population ? Une question à laquelle a tenté de répondre une enquête d’opinion réalisée par Randstad Research auprès de plus de 3 000 répondants et dont les résultats ont été publiés le 25 octobre.
Le principal enseignement de ce sondage est que les Belges ont une opinion plutôt négative de l’immigration. Ainsi, une majorité des personnes interrogées (60 %) estime que les migrants coûtent à la société plus qu’ils ne lui rapportent. Plus de la moitié d’entre eux (58 %) se sentent également moins en sécurité à cause des immigrés et 64 % pensent que la qualité de l’éducation s’est détériorée en raison de leur arrivée.
Toutefois, lorsque l’affirmation « l’immigration a été (très) préjudiciable au pays au cours des 50 dernières années » est posée aux personnes interrogées, seules 39 % d’entre elles la jugent vraie. La Belgique obtient ainsi un score plus positif que les Pays-Bas voisins, où ce chiffre s’élevait à 49 % en 2019. En outre, 27 % des répondants belges pensent que l’immigration a été bénéfique ou très bénéfique ces dernières années. Les autres sont indécis.
La façon dont les répondants jugent l’immigration diffère évidemment selon les groupes sociologiques auxquels ils appartiennent. Les hommes, les jeunes, les migrants, les personnes très instruites et les CSP+ ont généralement un avis plus positif.
Une certaine tolérance des Belges pour l’immigration économique
Lorsque les migrants travaillent, contribuent à la société et font moins appel à la sécurité sociale ou à l’aide sociale, beaucoup de Belges se montrent plus indulgents. L’immigration en fonction des pénuries sur le marché du travail – dans les maisons de retraite, par exemple – est approuvée par 60 % des répondants. Les partisans sont cinq fois plus nombreux que les opposants (12 %).
La question du regroupement familial a également été posée. Celui-ci est un moteur important de l’immigration : environ la moitié des migrants venant de l’extérieur de l’UE se retrouvent en Belgique pour cette raison.
La plupart des Belges sont favorables au principe du regroupement familial : seuls 16% le rejettent. La plupart des opposants se trouvent parmi les électeurs du Vlaams Belang (40%).
Toutefois, pour une large majorité (72 %) de Belges, le regroupement familial devrait être conditionné à des critères stricts. La majorité est favorable à une intégration obligatoire et à une meilleure connaissance de la langue. En outre, selon la plupart des personnes interrogées, les migrants devraient avoir travaillé pendant au moins quatre ans avant de faire venir d’autres membres de leur famille du pays d’origine. Ils doivent également être en mesure de subvenir à leurs besoins. Pas moins de 95 % des répondants soutiennent ce principe. En Flandre, ce chiffre atteint même 97 %.
Une majorité favorable à plus de sévérité contre l’immigration clandestine
Une majorité de Belges souhaite une approche plus stricte de l’immigration clandestine. Pour 52 % des sondés, une personne entrée illégalement dans le pays ne pourra jamais être régularisée. Seuls 18 % ne sont pas d’accord. Une grande majorité (67 %) souhaite que l’on investisse davantage dans la surveillance des frontières extérieures de l’Europe.
Autre élément à relever, le fait d’avoir un emploi a également un effet positif sur l’opinion publique dans le cas de l’immigration clandestine. Toute personne qui travaille comme clandestin pendant un an devrait se voir accorder un permis de séjour, selon 37 %. 25 % sont contre, le reste étant indécis.
L’étude a également examiné comment les électeurs des différents partis belges perçoivent l’immigration. Sans surprise, c’est l’électorat du Vlaams Belang (parti nationaliste flamand) qui est le plus critique à l’égard de ces arrivées de nouvelles populations.
Plus étonnant, les électeurs du PVDA, parti d’extrême gauche, sont souvent plus critiques vis-à-vis de l’immigration que les partis traditionnels. Par exemple, 42 % des électeurs du PVDA se sentent moins en sécurité à cause de cette immigration. C’est plus que pour Vooruit (39 %) et Groen (34 %).
Cette tendance est encore plus prononcée au sein de l’aile wallonne du PTB (Parti du travail de Belgique), peut-être parce qu’elle attire également une partie de l’électorat desservi en Flandre par le Vlaams Belang. Ainsi, 62 % des électeurs du PTB se sentent moins chez eux à cause de l’immigration. Seuls les électeurs du Vlaams Belang représentent une proportion plus élevée (84%) à partager un tel sentiment. À l’inverse, ce sont les électeurs « écologistes » qui indiquent être les plus favorables à l’immigration.
Des résultats qui n’ont « rien de surprenant » pour le Vlaams Belang
Après la parution de cette enquête d’opinion, Dries Van Langenhove, député du Vlaams Belang a commenté les résultats : « Le Flamand n’a jamais voté pour l’immigration de masse et le multiculturalisme, et encore aujourd’hui, il les rejette. Pourtant, on nous les impose de force ».
Pour Dries Van Langenhove, l’enquête auprès des citoyens confirme également le soutien aux solutions du Vlaams Belang : « Plus de sécurité aux frontières, plus d’expulsion des clandestins et moins d’immigration. »
Par ailleurs, le député rappelle que des études antérieures sur les handicaps linguistiques et les taux de réussite des immigrés avaient déjà mis en exergue l’impact négatif de l’immigration sur la qualité de l’enseignement.
« Une fois de plus, nous obtenons la confirmation populaire de notre analyse de la société multiculturelle et de nos solutions contre l’immigration de masse », a déclaré Dries Van Langenhove.
« Cela ne devrait pas non plus être surprenant. Avec les politiques passées et actuelles, nous créons une société qui sera pire pour tout le monde – immigrés et autochtones – où le néerlandais devient de plus en plus rare et où la cohésion culturelle disparaît. Cela a de lourdes conséquences pour la solidarité organique qui soutient un État-providence, sans parler du nombre disproportionné de personnes inactives et donc solidaires que nous importons en masse depuis l’extérieur de l’UE. »
Crédit photo : Vlaams Belang (photo d’illustration)
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3 réponses à “Belgique. Une majorité de la population opposée à l’immigration ?”
La pièce aura mis du temps à tomber chez les Belges….!!!
Comme chez nous, mais nos bobos écolos, socialos, communos, enc.los, ne l’avouerons jamais !
comme en france et dans le reste de l’europe occidentale on ne demande jamais l’avis du « populo », ils pensent pour nous! bossez, payez des impots et surtout fermez la