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La parabole d’Hermès et des Indes à l’époque d’Edgar le Bastard, maire de Rennes et sénateur

Le pavillon des Indes de Saint-Malo fut commandé par le prince de Galles, futur Edouard VII pour représenter les Indes britanniques à l’Exposition universelle de 1878 à Paris. Il comprend alors deux parties symétriques reliées par une galerie. A cette même époque, l’industrie du cuir et des maîtres-tanneurstrès prospère dans les Indes a connu un âge d’or à Rennes, en particulier à l’époque du maire de Rennes et sénateur Edgar Le Bastard (1871- 1892).

Devenu un industriel important de la ville dans cette filière, Edgar Le Bastard a été président de la Chambre de Commerce de Rennes. Au cours de ses mandats, il a considérablement travaillé au développement de l’enseignement dans la ville, notamment l’université. Acquis à la filière équine et au développement d’une filière de cuir de pointe entre style affûté et matières techniques, Edgar Le Bastard est le maire bâtisseur de l’hippodrome de Rennes. En lieu et place du parc des Gayeulles, cet hippodrome a fait la plus grande joie des Rennais ou des Rennaises entre 1884 et 1978.

Construit sous l’égide du maire Edgar Le Bastard, il remplaçait un champ de courses encore plus ancien, situé sur les landes de la Courrouze. Très vite, il devient un lieu de mondanités et d’innovations. Populaire, il fédère les milieux bourgeois et innovateurs de la ville. Plus tard, il jouera un grand rôle pour accueillir les pionniers de l’aviation dans le cadre de meetings aériens très populaires. L’aviation a pris une part importante en Bretagne.

Les temps pionniers de l’aviation sont nés dans des hangars à bateaux avec les premiers hydravions en bois et en tissu. Les « canaux bretons » étaient au cœur d’innovations fluvio-maritimes pour faire circuler marchandises et richesses, en particulier avec Redon, avant-port sud de Rennes. C’est la concurrence du chemin de fer qui entraina le déclin de la batellerie sur le canal. Disparition définitive ? Qui sait… Dans les premiers temps, l’hippodrome Rennais était quelque peu archaïque. Mais dès 1905, la société des courses décroche le droit d’édifier une tribune. Ce fut le début de réunions très suivies comme celle du mois d’avril 1933 où se pressaient le général Langlois, Oscar Leroux (adjoint au maire), Monsieur Perchais, vice-président de la chambre de commerce, l’industriel Théophile Lognoné …

Mais revenons sur ce « spectacle magnifique » des innovations, né du monde équestre et de l’esprit des tanneurs de Rennes à Pont-Audemer, premier incubateur des savoir-faire de Thierry Hermès.

Par ses talents d’innovateur, Edgar Le Bastard était-il un Hermès Rennais entre ville et nature ? Depuis 1837, le cheval est le premier client d’Hermès. Les équipements équestres sont toujours dessinés en collaboration avec des partenaires vétérinaires et cavaliers pour offrir confort et liberté de mouvement au cheval en toutes conditions. D’avant-garde, innover sans tarder… Rennes a perdu une grande partie de cet esprit conquérant et précurseur. La mise en sommeil a commencé avec la succession Delaveau au niveau municipal et l’éphémère passage Massiot au niveau régional. Il manque cruellement un sens du panache dans la tête de ces décideurs. La culture du mimétisme, de la bureaucratie venue de Paris sans réelle consistance est devenue la boussole de beaucoup d’institutions Rennaises. Rennes a pourtant une histoire avec les Indes Occidentales et les Indes Orientales à redécouvrir. Tant de personnages légendaires sont passés aux oubliettes, à commencer par La Motte Picquet dont peu de Rennais sont capables de situer son hôtel particulier dans le centre-ville de Rennes. A l’inverse, les gens connaissent la station de métro : La Motte Picquet à Paris au pied de la tour Eiffel.

L’orientalisme a fortement marqué le patrimoine de la ville de Rennes, en particulier l’ancien hippodrome au parc des Gayeulles. Il est temps de retrouver une créativité locale.

Alors, à quand Rennes se remet en selle ?

Kevin Lognoné

Crédit photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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2 réponses à “La parabole d’Hermès et des Indes à l’époque d’Edgar le Bastard, maire de Rennes et sénateur”

  1. Erwan Berric dit :

    Banni?

  2. Travis dit :

    Comme Nantes, Rennes a surtout besoin d’aller à la selle pour une grosse purge suivie d’une bonne grosse rémigration, on y verrait un peu plus …clair.

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