Ces universités qui confondent enseignement et propagande politique : l’exemple de Liège

La politisation de certaines universités en Europe est connue. Celle-ci se réalise de diverses manières. D’une part, des jeux d’influence politiques et philosophiques permettent à des individus d’obtenir des postes au sein de ces institutions ; d’autres part, des professeurs utilisent leur fonction afin de diffuser une propagande idéologique auprès des élèves et le « prestige » que leur confère leur titre afin de se répandre, dans les médias du système, sur des sujets qui, parfois, ne sont pas liés à la matière qu’ils dispensent.

La montée en puissance de partis nationalistes au sein de différents pays d’Europe, notamment de Frères d’Italie dirigé par Giorgia Meloni, suscite l’attention de certaines universités qui n’hésitent pas à réaliser des assimilations historiques avec des idéologies d’une autre époque. Ainsi, en cette année du centenaire de la Marche sur Rome, l’Association internationale pour les études comparatives fascistes a tenu sa cinquième convention, du 14 au 16 septembre 2022, au sein du département de Science politique de l’université de Florence, sous l’intitulé « Par delà le style paranoïaque : fascisme, droite radicale et mythe conspirationniste ». Parmi les objets des exposés des différents intervenants issus de diverses universités du continent et d’Amérique du Nord figurent « Le mythe judéo-bolchévique : le pouvoir durable d’une théorie conspirationniste du XXe siècle », « Les conspirations communistes dans l’idéologie et la propagande fasciste, de la guerre civile au front de l’Est », « Révolte contre l’Occident : l’hégémonie anglo-américaine en tant que conspiration globale et la politique fasciste de grief », « De la révolution russe à la Marche sur Rome. Les origines du mythe judéo-bolchévique en Europe du Nord (1917-1922) », « La conspiration du silence : Ernst Jünger, Carl Schmitt et le régime émotionnel de la paranoïa antilibérale », « Fascisme et communisme en tant que pathologie : le style paranoïaque et la théorie de l’unitotalitarisme (sic !) », « Culture conspirationniste et accélérationniste fasciste », « C’est une invasion culturelle : la prévalence de la théorie conspirationniste du Grand Remplacement à l’intérieur de la nouvelle extrême-droite britannique » , … 

L’université de Liège, développe des structures en tous genres visant à combattre les partis politiques patriotiques en Europe, alors qu’aucun parti, ni élu, de cette tendance politique n’existe en cet endroit. Cette institution dispense un certificat interuniversité et haute école « Populisme et extrémisme en Europe ».

Les cours se donnant le mardi et les droits d’inscription étant exorbitants – 1200 euros ! –, le public visé est constitué d’apparatchiks « travaillant » au sein de diverses entités publiques financées par le contribuable. Le responsable académique de la formation, Jérôme Jamin, auteur d’ouvrages antinationaux, dirige une structure implantée au sein de l’université de Liège, intitulée Centre d’études Démocratie, affirmant que les partis patriotiques et nationalistes sont antidémocratiques.

Cet individu est également le président d’une officine appelée Territoires de la mémoire, qui a pour objet d’assimiler tout parti nationaliste ou patriotique qui surviendrait au sein du paysage politique local à … rien de moins qu’Auschwitz et la Shoah ! Cette institution, qui emploie plusieurs dizaines de personnes, est financée directement et indirectement – via des institutions et des entreprises publiques – par le contribuable. Le plus amusant dans cette histoire est que le chef fasciste belge Paul Hoornaert, qui avait pris part en 1934 en Suisse à la réunion de l’internationale fasciste et qui habitait à Liège, est mort en déportation en Allemagne à la prison de Sonnenburg – de nos jours Słońsk en Pologne –, car il était résistant.

De plus, encore en 1942, le gouvernement belge de Londres, constitué de politiciens du régime ayant détalé et ayant laissé le peuple et son roi en plan, sous la botte de l’occupant, refusait de reconnaître la Résistance car celle-ci était aux mains de nationalistes désirant, après le départ éventuel des Allemands, instaurer un régime fort autour de la personne du Roi. Ajoutons que le président du parti socialiste de l’époque Henri de Man a été condamné à 20 ans de prison, confirmés au degré d’appel, à la Libération pour collaboration. La Cité miroir, un bâtiment rénové à grands frais, accueille les Territoires de la mémoire. L’université de Liège affirme collaborer à ce projet, de différentes manières.

L’université de Liège est lotisée, d’une part, entre les trois partis politiques du système en place – socialistes, sociaux-chrétiens en déroute électorale et libéraux –, et, d’autre part, entre les francs-maçons et les restes du milieu catholique, les loges s’octroyant la plus grosse part du gâteau. Les membres de ces dernières développant des pratiques discrètes, déceler leurs jeux d’influence est plus difficile que de mettre à jour ceux des catholiques, mais pas impossible. En revanche, les autres sont nettement plus visibles.

Ainsi, le professeur de droit notarial Paul Delnoy, membre du Parti social-chrétien (PSC), avait succédé au professeur PSC Pierre Harmel et avait fait réaliser par diverses personnes un ouvrage intitulé Mélanges de suggestions de lois en hommage à Pierre Harmel. Paul Delnoy avait pris comme assistant au sein de l’université de Liège Xavier Drion, le neveu – et désormais associé – du politicien influent au sein du PSC Dominique Drion – ce dernier ayant été finalement contraint de quitter tous ces mandats à la suite de son implication dans des scandales politico-financiers –, cela alors que Paul Delnoy sollicitait des fonctions au sein du PSC liégeois et que son fils, Michel Delnoy, était membre de ce dernier. En outre, la femme de Paul Delnoy, Clotilde Margrève, était magistrat de tendance PSC. Le fils du professeur Paul Delnoy, Michel Delnoy, avait également été engagé comme assistant à la faculté de droit de l’université de Liège, puis y est devenu professeur d’université.

Paul Delnoy est le beau-frère du professeur de la faculté de droit Irma Moreau-Margrève. Lors de l’admission du professeur Paul Delnoy à la retraite, Christine Biquet, licenciée en droit (1988) et docteur en droit (1998) de l’université de Liège et de tendance politique PSC, ex-membre des Étudiants sociaux-chrétiens, ayant réalisé sa thèse de doctorat sous la direction de la belle-sœur d’Irma Moreau-Margrève, et d’un autre professeur, a rendu hommage à Paul Delnoy en dirigeant la réalisation d’un Liber Amicorum consacré à ce dernier. De plus, Christine Biquet a été l’assistante d’Irma Moreau-Margrève entre 1992 et 1998, a rédigé sa thèse de doctorat sous la direction de cette dernière et a été également aspirante au Fonds national de la recherche scientifique (FNRS) sous la houlette de celle-ci de 1988 à 1992. De plus, le fils de Paul Delnoy, Michel Delnoy, et Irma Moreau-Margrève ont publié, au sein de cet ouvrage, chacun un article. Paul Delnoy et le professeur franc-maçon socialiste Jean Beaufays sont à l’origine de la réalisation d’un ouvrage collectif antinational intitulé Pour la démocratie : contrer l’extrémisme liberticide.

Lors du départ à la retraite du professeur à la faculté de droit de l’université de Liège Melchior Wathelet (père) – devenu autrefois député PSC de l’arrondissement de Verviers parce que Melchior Wathelet (grand-père) avait mis 1 million de francs belges sur la table du PSC alors que Melchior Wathelet (père) était en concurrence pour ce poste avec le bourgmestre PSC de Malmedy de l’époque Robert Labiaux –, les professeurs retraités Paul Delnoy et Irma Moreau-Margrève sont présents – Melchior Wathelet (fils) a aussi reçu du PSC devenu CDH de hautes fonctions politiques : il est devenu vice-Premier ministre et ministre comme Melchior Wathelet (père). Ce dernier avait, en tant que ministre de la Justice, été responsable de la libération, à l’encontre de l’avis du parquet de Mons et de la commission administrative de la prison, de Marc Dutroux qui avait pu ainsi commettre des actes d’enlèvement et de pédophilie qui avaient conduit à la mort de plusieurs enfants.

Paul Delnoy, retraité, est membre de l’assemblée générale du CHC MontLégia, une structure hospitalière chrétienne liégeoise, dont Xavier Drion, son ancien assistant à l’université de Liège, est l’administrateur délégué.

Au cours de l’enquête que nous avons conduite, les diverses autorités de l’université de Liège concernées et le ministre ayant l’enseignement universitaire dans ses compétences, Madame Valérie Glatigny, n’ont répondu à aucune de nos demandes d’information. Nous n’avons, par exemple, pas reçu de réponse à la question : « Le professeur de la faculté de droit Pierre Moreau, qui a succédé à Paul Delnoy lors du départ à la retraite de celui-ci, est-il lié familialement à la belle-sœur de ce dernier, le professeur de la faculté de droit Irma Moreau-Margrève ? »

L’université n’a pas non plus daigné nous communiquer la liste des anciens assistants de Melchior Wathelet et de Paul Delnoy.

Lionel Baland

Crédit photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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4 réponses à “Ces universités qui confondent enseignement et propagande politique : l’exemple de Liège”

  1. Dominique dit :

    Le Combass ne comprend pas de Belges, et Florence n’est pas en Belgique, etc. Pour les portraits : quelques hirondelles ne font pas le printemps. Finalement, l’auteur parle beaucoup sauf de cette université.

  2. Hadrien Lemur dit :

    Rien qu’en voyant le message posté en anglais de l’Université de Liège on peut comprendre le malaise. Pourquoi une université située en terre essentiellement francophone écrit-elle en anglais si ce n’est pour combattre idéologiquement toute forme de patriotisme ? Tous ces nids de gauchistes sans vergognes ne sont que des cancers pour notre avenir.

    • Henri Romeuf dit :

      L’École de commerce de Nantes s’est rebaptisée « Euridis Business School », l’École de commerce de Rennes est devenue « ESI Business School », et celle de Brest s’appelle maintenant « Brest Business School ». Seule l’ex ENST Brest (École Nationale Supérieure des Télécom de Brest) est devenue « Télécom Bretagne », et a sauvé l’honneur face à l’anglomanie ambiante, servile et déculturée.

  3. Jurdant dit :

    Une chaîne d’infos francophone a diffusé la semaine écoulée un documentaire sur les avancées, les spécificités de la droite pas toujours extrême qui progresse à grand pas en Europe…puis a cru convenable de clôturer par des portraits de Hitler qui était un nazi. Quel amalgame scandaleux. A vomir.

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