Le journal en ligne Riposte Laïque a rencontré Yann Vallerie, rédacteur en chef du site Breizh Info, pour évoquer notamment la question de Callac, et quelques autres sujets. Nous vous proposons de découvrir l’interview ci-dessous.
Riposte Laïque : On vous connaît comme le rédacteur en chef du média Breizh Info. Pourriez-vous vous présenter plus largement à nos lecteurs ?
Yann Vallerie : J’ai 38 ans, marié, père de trois enfants. Je suis militant politique depuis plutôt jeune, j’ai commencé à militer dans ce que l’on peut appeler la gauche indépendantiste bretonne ou l’extrême gauche, avant de rompre, quasi exclusivement sur la question de l’immigration et de ses conséquences d’ailleurs (la folie woke n’était pas encore là au début 2000). Pour le reste, j’ai toujours été attaché au combat social. Puis j’ai navigué au sein de plusieurs organisations identitaires ou nationalistes bretonnes (Jeune Bretagne, Adsav…) et en 2013, j’ai monté avec des camarades Breizh-info.com, pour mener le combat autrement que dans la sphère politique et militante dont je voyais quelques limites.
Riposte Laïque : Quelle est l’histoire de Breizh Info, et quelle est sa particularité, dans le paysage médiatique breton et français ?
Yann Vallerie : Nous avons lancé ce média en 2013 partant du constat qu’Ouest-France et Le Télégramme, les deux quotidiens régionaux en Bretagne, pratiquaient au mieux une omerta, au pire un lessivage de cerveaux des lecteurs, sur les questions sociétales et migratoires. Il était indispensable d’apporter un autre son de cloche, et de révéler ce qui n’était pas révélé, ou de mettre l’accent là où ça fait mal. Force est de constater que bientôt dix ans après, tous les maux que nous rapportions sur la déliquescence de villes comme Nantes ou Rennes, envers et contre tous – en nous faisant même parfois accuser de mensonges ou de fake news – étaient bien réels. Et se sont aggravés. Nous avons, d’une certaine façon, joué un rôle d’avertisseurs. Dommage que les autorités qui nous lisent aient préféré elles aussi l’omerta, le sectarisme politique, et les copinages plutôt que d’agir au service de la Bretagne et de Bretons. Quoi qu’il en soit, nous continuons notre travail d’information, d’enquêtes, de reportages, en nous attelant à un réel travail journalistique. Quoi qu’en disent nos détracteurs, lorsque nous avons fait des erreurs, nous l’avons toujours reconnu et souligné, ce qui n’est pas franchement le cas de toute une partie de la presse mainstream.
Mais nous acceptons volontiers d’être calomniés par les chiens de garde de ce système que, finalement, nous ne nous cachons pas de vouloir voir tomber un jour, pour que nos enfants vivent dans un monde meilleur.
Riposte Laïque : Vous avez, le premier, informé vos lecteurs sur le projet Horizon, à Callac, qui consiste donc à implanter 70 familles de migrants en plein centre ville pour, selon les promoteurs de ce projet, la famille Cohen, et la municipalité, relancer la commune.
Aujourd’hui, deux camps irréconciliables paraissent s’affronter, dans un conflit qui ne peut que se radicaliser : ceux qui ne veulent pas du projet Horizon, et demandent un référendum, et ceux qui paraissent prêts à tout pour l’imposer à la population. Comment voyez-vous les choses évoluer ?
Yann Vallerie : Hormis si la municipalité comme l’Etat abandonnent leurs projets, cela ne peut que très mal évoluer. Sur place, la situation est tendue. Il y a une fracture qui s’est révélée dans la population.
Des gens ne s’adressent plus la parole, il y a eu des menaces, des pressions, des tags… Et forcément, s’ils passent en force et font venir des migrants, cela va se radicaliser, cela semble évident. Pourquoi investir autant d’argent pour ces gens qui n’ont rien à faire ici, alors que tant des nôtres sont dans la misère totale dans le secteur ? Imaginez la réaction du travailleur qui ne trouve pas d’essence à la station, asphyxié par sa facture EDF, obligé de manger de la malbouffe pour nourrir ses enfants… et qui voit qu’à côté, l’Etat restaure un bâtiment pour y loger une famille de 10 Soudanais ? Il y a de quoi devenir dingue tellement cela respire, empeste l’injustice.
Les autorités françaises, mais aussi les élus locaux, n’ont que les mots solidarité, humanisme, accueil à la bouche. Qu’ils aillent faire un tour dans le canton de Callac, pour constater les ravages de plusieurs décennies de clientélisme, qu’il soit communiste ou socialiste. Et ce sont ces mêmes gens qui aujourd’hui osent indiquer que les salauds, ce sont des gens comme vous et moi ? Nous ne sommes responsables ni de la pauvreté locale, ni de la vague migratoire sans précédent, ni de la crise de l’énergie, ni de la guerre en Ukraine, ni des pénuries. Eux, par leurs actions quotidiennes, si. A la fin, il faudra passer à la caisse.
Riposte Laïque : Vous avez également informé vos lecteurs, le premier, de l’apparition de l’association Viltaïs, et d’autres implantations de migrants, prévues également à Callac. Où en sommes-nous sur cet autre dossier ?
Yann Vallerie : Visiblement plusieurs bâtiments ont été rachetés par l’organisme – épinglé pour sa gestion financière par la cour des comptes d’Auvergne-Rhône Alpes. Et deux familles (10 et 6) venus du Soudan et d’Afrique noire arrivent prochainement, trois autres dans la foulée en 2023. La population elle, n’a pas son mot à dire. C’est la tyrannie imposée par Paris, avec des complicités locales. Il en a fallu moins que cela pour provoquer, il y a quelques années, les Bonnets rouges… Je ne sais réellement pas à quoi jouent les autorités sur ce dossier. Elles voudraient faire dégénérer la situation qu’elles ne s’y prendraient pas mieux.
Riposte Laïque : Breizh Info a été sanctionné par Twitter, son compte a été fermé. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?
Yann Vallerie : Pour avoir rapporté mot pour mot ce que je vous ai indiqué plus haut concernant les arrivées à venir. Peut-être que c’est un peu comme le « N-word » aux Etats-Unis et qu’il va devenir interdit d’évoquer « l’Afrique noire » ou « les migrants » dans un futur proche. Je conseille à vos lecteurs la pépite de Thomas Clavel, un traître mot. Il décrit notre avenir (si nous ne réagissons pas) demain, où les prisons seront peuplées de citoyens coupables de mots, tandis que les auteurs de maux bien réels eux, seront libres. C’est terrifiant.
Pour Twitter, nous sommes suspendus en attendant le verdict de notre appel. C’est lunaire, on se croirait devant des tribunaux, mais il est vrai que désormais, les tribunaux sociaux et médiatiques ont parfois plus d’influence que les tribunaux français… Une chose est sûre : notre ton restera le même.
Riposte Laïque : Vous avez publié, il y a quelques mois, votre premier livre, intitulé « Sécession », qui a fait l’objet d’une critique, plutôt amicale, dans Riposte Laïque. Vous pensez donc que l’avenir de la Bretagne se situe en dehors de la France ?
Yann Vallerie : J’irai même plus loin : je pense que l’avenir d’une partie de la Bretagne se situe en dehors des métropoles bretonnes et de la France. Je pense que l’âme bretonne n’a plus grand-chose à voir avec Rennes, Nantes, Brest, métropoles francisées et extra-européanisées progressivement, sur le modèle parisien.
Je pense que la France, dans son essence post-révolutionnaire, universaliste, droit-de-l’hommiste, porte en elle les germes de ce qui nous arrive aujourd’hui. D’ailleurs finalement, il ne faut pas se voiler la face : une partie des Bretons est finalement enchantée d’assimiler et de propager cette idéologie française. Heureusement, notre vieux peuple compte encore un peu de bon sang.
Néanmoins, je tiens à préciser une chose : si je pense que la Sécession est inévitable sur plusieurs plans (géographiques, médiatiques, éducatifs, culturels, ethniques…) et qu’à titre personnel, je ne me sens pas Français, je n’ai absolument rien contre les Français, et notamment contre ceux qui luttent pour la préservation de notre espace civilisationnel, au quotidien. C’est contre la République française et ses institutions que je pense qu’il est indispensable de s’unir, puisqu’elle n’a plus aucune légitimité, et que l’Etat a montré, depuis des décennies, son incapacité à assurer le contrat social qui, initialement, pouvait lier les citoyens entre eux.
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3 réponses à “« L’avenir de la Bretagne se situe hors des métropoles bretonnes et françaises »”
j’ai lu sécession et l’ai trouvé excellent avec ce plus tourné vers l’action qui manque à bien des édito de droite.
Sur Callac et le reste j’espère qu’il va y avoir un sursaut des veaux dont je suis (trop de kms pour manifester).
Sur le métropoles ok à 100% Un truc qui m’énerve même chez Zemmour « métropoles vainqueurs de la mondialisation » ça semble dire qu’avec leur petits bras ils ont battu la Chine …. il suffit de regarder la composition demo socio eco de la pop et de voir qui ils sont. J’avais débuté un ecrit la dessus et puis j’ai abandonné. En concurrence avec personne ou presque!
RiposteLaique, ne sont-ce pas ceux qui voient dans le curé et l’église du village le mal absolu ?
« Il était indispensable d’apporter un autre son de cloche, et de révéler ce qui n’était pas révélé, ou de mettre l’accent là où ça fait mal. »
voilà pourquoi je subventionne certains médias de (re) information