Boris Johnson avait souvent comparé Londres à Bordeaux. Environ 225.000 Français vivent dans le grand Londres. Au micro de France Inter, l’ancien maire de Londres de 2008 à 2016 s’était présenté comme « le maire de la sixième ville française ».
Dans quel ordre de grandeur ce chiffre peut-il être pris en compte à l’échelle de la Bretagne ? S’agit-il d’une hypothèse exagérée entre « petite » Bretagne et Grande Bretagne ?
Les bretons de Londres représentent-ils plutôt la septième plus grande ville de Bretagne ou la huitième ? A Abu Dhabi, Boris Johnson avait souligné : « I’m mayor of the eighth emirate » (je suis le maire du huitième émirat). La formule avait été choisie judicieusement, en prenant en compte le fédéralisme des sept émirats qui composent les Emirats-Arabes-Unis : à savoir Abou Dhabi, Dubaï, Sharjah, Oumm al Quwaïn, Ajman, Ras el Khaïmah, et Fujaïrah.
Pour souligner à quel point la capitale britannique était sûre, il avait souligné: « Vous avez cinq fois plus de risques d’être assassiné à New York. » « Il y a tellement de gens des Émirats arabes unis dans les régions de Knightsbridge et de Mayfair qu’au cours de l’été, j’ai l’honneur d’être le maire du huitième émirat« , a-t-il déclaré dans un discours devant le British Business Group d’Abu Dhabi. Présentant une « vision » pour 2020 qui maintiendrait la compétitivité de Londres par rapport aux autres capitales mondiales, il avait déclaré que la ville devrait chercher à soutenir les investissements du Moyen-Orient dans les entreprises, les infrastructures et l’immobilier britanniques. « D’ici 2050, les grandes villes seront en compétition face à face », avait déclaré M. Johnson. « Les gens voient Londres comme un endroit fantastique et sûr où investir, et j’espère que c’est parce qu’ils reconnaissent les améliorations que nous apportons à la ville et à sa qualité de vie. »
En reprenant le classement des villes par nombre d’habitants en région Bretagne, Lorient arrive en quatrième position (57 246 habitants). Vannes en cinquième position (53 719 habitants). Saint-Malo en sixième position (46 803 habitants). Et Saint-Brieuc en septième position (43 605 habitants). La mobilité entrante et sortante entre « petite »Bretagne et Grande-Bretagne est importante. Elle a été évaluée en 2017 par la commission de prospective Kavadenn (qui signifie découvertes) de l’association des cadres bretons. Pour mener à bien ce travail d’identification du 6eme département breton (diaspora) après la Loire Atlantique, l’association des cadres bretons s’est aussi rapprochée de plusieurs réseaux régionalistes historiques : dont les corses de Londres et les alsaciens de Londres qui disposent chacun d’un bassin d’expatriation très structurée en Angleterre. La grande diversité de la communauté bretonne à Londres (étudiants, jeunes actifs, cadres dirigeants) est telle que même après le Brexit, les bretons de Londres représentent l’équivalent de la sixième plus grande ville de Bretagne, soit Saint-Malo (46 803 habitants).
La côte d’Emeraude a toujours consolidé des liens historiques avec le Royaume-Uni à commencer par Dinard y compris dans le 7eme art. De nombreux dispositifs passerelles ou programmes-tremplin ont été précurseurs pour faciliter cette mobilité transmanche. Soutenu par la fondation Solacroup Hebert, le programme Pélican a proposé par exemple aux jeunes de 18 à 30 ans, originaires de Bretagne, un accompagnement complet pour mener une expérience de mobilité professionnelle de six mois à Londres. Les aspirants à la vie londonienne recevaient des cours de remise à niveau et une préparation au départ à Dinard. Le Centre d’échanges internationaux (CEI) prenait en charge le premier mois l’hébergement à Londres.
Les relations anglo-normandes constituent un moteur d’expansion des échanges actuels. Si les bretons de Londres représentent l’équivalent de la sixième plus grande ville de Bretagne, soit Saint-Malo (46 803 habitants), dans un sens inverse Saint-Malo peut largement bénéficier d’une vague de croissance et d’opportunités transmanche avec les réseaux bretons à Londres, au Royaume-Uni et dans les îles anglo-normandes.
Kevin Lognoné
Photo : DR
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