Quoi qu’en dise le gouvernement et malgré la sortie de grève de deux autres raffineries, une en Normandie et une à Marseille, la situation avec les carburants se tend, y compris en Bretagne pourtant longtemps épargnée par la grève – la raffinerie de Donges n’a rejoint la grève que depuis mercredi dernier, et laissé du carburant sortir ce vendredi 14, ainsi que ponctuellement ce week-end pour apaiser les tensions – dans le Nord de la France, faute de carburant, les agriculteurs commencent à suspendre leurs semis, et les ambulanciers galèrent pour travailler.
La brocante du MIN, prévue ce dimanche 16 octobre, a été reportée d’une semaine par les organisateurs – qui espèrent que la situation s’améliore. « Je viens de Vendée, du carburant il y en a plein les stations, mais ceux qui viennent de Normandie, de Brest ou de Touraine, je comprends qu’ils galèrent et qu’ils disent qu’ils ne pourront pas venir », remarque un brocanteur habitué des brocantes mensuelles du MIN.
Nombre de visiteurs venant eux aussi en voiture, le risque de pénurie planait aussi sur eux – comme le reconnaît Serge Mabon, l’organisateur, dans les colonnes de Presse-Océan. Au vu de la météo pas terrible annoncée ce dimanche, ceux qui s’escriment à venir en bus via le C4 – deux bus par heure le dimanche, pas plus, plutôt bondés depuis la gratuité – s’éviteront, eux, de marcher presque un kilomètre sous la pluie pour venir depuis Corbinerie, aller et retour.
D’autres secteurs désorganisés par la pénurie des carburants
Cela dit, la pénurie – relative dans notre région, très marquée dans le Nord, le sud-ouest, l’Ile de France et en Lorraine où plus d’une station sur deux sont à sec – des carburants a des répercussions notables et incontrôlées dans d’autres secteurs.
« Entre la guerre en Ukraine, la hausse des prix – qui commence à se voir, entre 20 et 30% selon les denrées, sans oublier celle qu’on va se prendre en janvier-février, et maintenant le manque des carburants, c’est très visible, les journées sont calmes, très calmes. Les gens réfléchissent avant de sortir leur porte-feuille », constate un restaurateur nantais qui s’apprête, une fois de plus, à faire évoluer ses prix à la hausse.
Serge Mabon – l’organisateur des brocantes du MIN – le constate lui-même dans les colonnes de Presse-Océan : « dans mon magasin de meubles à Atlantis ça fait une semaine qu’à cause de cette grève on n’a plus de clients. Route de Vannes c’est pareil, les magasins sont déserts ! On a même eu une journée à zéro client, mais il faut quand même qu’on paye nos salariés ».
Du côté des sports, de nombreux districts de football ont reporté tout ou partie des compétitions – les équipes n’arrivent pas à trouver du carburant pour se rendre aux matchs et déclarent donc massivement forfait. Ce sont ainsi les districtss de l’Orne, de l’Eure, du Calvados, de l’Oise, Aisne, Provence, Alpes, Grand-Vaucluse, le Cher, l’Indre-et-Loire, l’Eure-et-Loir, l’Indre, le Loiret et le Loir-et-Cher [sauf quelques rencontres U13], l’Essonne, le Val d’Oise, la Loire, le Gers, Gard-Lozère, le Tarn, la Haute-Marne qui ont reporté tout ou partie des matchs prévus.
Le district de Cote d’Opale [Calais, Boulogne, Montreuil-sur-Mer, Hesdin] a reporté les matchs le week-end du 7-9 octobre mais a fini par les maintenir ce week-end, puisque seuls 38% des clubs souhaitaient le report des rencontres.
La pénurie commence aussi à poser de sérieux problèmes aux agriculteurs des grandes cultures, dans le Nord de la France et en Picardie, qui ont commencé à reporter leurs semis faute d’être livrés en quantité suffisante, aux autocaristes franciliens et du nord de la France – en Essonne, certaines lignes de cars scolaires ou de ligne n’ont pas circulé, faute d’être livrées à temps – ou encore aux travailleurs du secteur médical – infirmières libérales, ambulanciers, médecins de campagne etc.
Plus de monde dans les transports et commun et les trains
En revanche, d’après Waze et les GPS Tom-Tom, les routes sont moins chargées depuis samedi dernier et les gens se reportent sur les réseaux de métros (+15% de trajets à l’échelle nationale) et le train (+3.5%). Au passage, les distances de trajet se réduisent – coincés dans les bouchons ou entassés comme des sardines dans les bus et les métros, les français ont moins de temps pour faire autre chose, ou un crochet par telle ou autre zone commerciale – les trajets se réduisent de 5 à 7% depuis le 7 octobre.
Louis Moulin
Photo : DR
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Une réponse à “Crise des carburants : la brocante du MIN à Rezé reportée d’une semaine, le commerce au ralenti…”
les gaulois et celtes réfractaires n’ont qu’à y aller à pied ou à vélo, ça leur fera du bien , l’exercice physique est indispensable,