À peu près tous les grands médias en ont parlé. Il faut dire que…. c’est une nouvelle que tout le monde attendait de pied ferme : l’officialisation du penchant homosexuel de Velma Dinkey. Mais qui est donc cette Velma, penserez-vous, pour jouir d’une aussi vaste couverture médiatique ? Pour que le moteur de recherche Google balance confettis, drapeaux lesbiens et fanions gaypride, en son honneur ? Mais… elle doit être super importante !
Et bien sachez – si vous aviez, par quelque miracle que ce soit, réussi à échapper à l’annonce – qu’elle n’est autre que le personnage de la série d’animation Scooby Doo.
Survolant le thème – ô combien sensible – de la propagande LGBT à destination des enfants, plusieurs petites perles sont à noter dans cette affaire.
La première, peut-être la plus superficielle, est le relent cacophobe d’un grand nombre de fans de la série, qui ont fêté le coming-out du personnage avec leurs “enfin… tout le monde le savait”. Mais pourquoi donc ? Puisque rien jusqu’à présent, dans aucun épisode des films ou des dessins animés de la série ne laissait à penser que Velma était attirée par les femmes. Aucun flirt, aucune exclamation ambiguë, aucun “regard appuyé”. Il semblerait donc qu’il ne reste que son aspect physique, pour la ranger dans la case “lesbienne”… Disons-le clairement : avec sa coupe de cheveux champignon, ses grosses lunettes, ses quelques kilos en trop et l’absence de toute référence au beau, Velma est assez laide. C’est donc son apparence disgracieuse à faire d’elle une lesbienne. Pas très inclusif ce genre de préjugé !
De plus, si le mot “officiel” relatif à un personnage de fiction a que quoi interroger, il révèle surtout un besoin quasi maladif de tout étiqueter. Rien ne doit échapper à l’ambiguïté, il faut absolument tout catégoriser, ranger dans des cases. Rien ne doit être laissé au hasard, à l’incertitude ou à l’ambivalence. Ce qui est quand même étonnant pour une mouvance qui prétend libérer des étiquettes. Pas très inclusif non plus. Pour ne pas parler de l’obligation dictatoriale de faire son coming-out.
Notre génération qui a grandi au son de Queen, Boy George ou Morrissey, qui dansait la New Wave au milieu de garçons maquillés en talons, qui tapissait sa chambre de posters de groupes Glam Rock au look ô combien bisexuel, a-t-elle vraiment des leçons d’ouverture à recevoir ? Nous qui avons lu les œuvres d’Oscar Wilde, tout comme celles d’une ribambelle d’auteurs probablement gays… sans jamais nous questionner sur leur orientation sexuelle.
Doit-on obligatoirement se demander à quelle lettre de l’acronyme LGBTQIA+ se revendique un artiste pour l’apprécier ? Doit-il y avoir nécessairement un “coming-out officiel” pour que nous puissions rire devant un dessin animé ? Sont-ce les grands manitous de l’industrie de l’Entertainment américain à devoir “corriger” nos enfants ?
On pourra évidement nous rétorquer : “si cela vous gêne, vous n’avez qu’à pas les faire regarder à vos bambins” (c’est d’ailleurs ce que je fais). Mais a-t-on encore cette possibilité dans les sociétés occidentales ? Est-il encore possible de se soustraire aux opinions – car, c’est bien de cela qu’il s’agit : d’opinions – de la mouvance LGBT ?
La journaliste Eugénie Bastié a écrit avec justesse « la guerre culturelle bat son plein et l’enfance est son champ de bataille. »
Une guerre bien triste, bien réelle. Et bien inutile aussi.
Audrey D’Aguanno
https://www.nytimes.com/2022/10/05/arts/television/scooby-doo-velma-lesbian.html
Crédit photo : DR
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Une réponse à “Velma (Scooby-doo) “officiellement” gay : entre préjugés esthétiques et besoin d’étiqueter ”
les parents devraient dresser une barrière sanitaire pour se protéger des fruits de la décadence et de la dégénérescence venus de chez les amerlocks.