Le parti patriote ibérique Vox a réussi une démonstration de force le 8 octobre dernier, en réunissant à Madrid plusieurs milliers de sympathisants – jusqu’à 15 000 selon les organisateurs. Après le discours du leader Santiago Abascal est venu le clou du festival de plein air : un spectacle vivant en costume d’époque intitulé « L’Histoire que nous nous avons faite ensemble ». Un hymne à l’Espagne « une, grande et libre »
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Comme dans un spectacle du Puy du Fou, la grande histoire est scénarisée de façon efficace. Elle commence de nos jours, quand un grand-père vient visiter son petit-fils malade. Pour le sortir de ses jeux video, l’abuelito lui offre un livre d’histoire de l’Espagne. Tu verras, dit-il au garçon, il y a là dedans autant d’actions et d’aventures passionnantes que dans Fortnite !
Puis le grand-père et le garçon apparaissent sur la scène du meeting de Vox et y font la rencontre des grands héros de jadis : de Pélage à Don Quichotte, en passant par Le Cid, tous forgés dans la lutte contre l’envahisseur maure – les Arabes d’Afrique du Nord, qui ont colonisé la péninsule ibérique jusqu’en 1492.
Un peu plus tard dans l’exposé, ce sont les voisins français qui sont renvoyés dans leurs buts. Voltaire et Diderot sont à juste titre accusés d’être derrière la légende noire de l’Espagne, dénigrée comme un pays arriéré et intolérant : « Au 18ème siècle, raconte le narrateur, les encyclopédistes français s’interrogent avec malice : « que doit le monde à l’Espagne ? » Le narrateur dresse alors la liste des inventeurs espagnols et conclut : « Nous répondons aux Français : que doit le monde à l’Espagne ? Tout. » Les méfaits des Français se poursuivent au XIXème siècle, avec l’invasion du pays par Napoléon – évoquée par une scène de fusillade de guérilleros par des grognards de la Grande Armée.
Les auteurs ont tourné le dos à l’histoire repentance et, dans leur ombrageuse fierté, mis sous le tapis tout ce qui a pu diviser les Espagnols entre eux. La guerre civile de 1936 n’est ainsi pas évoquée, seule est mentionnée la contribution à la culture espagnole des auteurs des deux camps : Frederico Garcia Lorca et Antonio Machado pour les républicains, Ramiro de Maeztu et Agustin de Foxa pour les nationalistes.
L’histoire revisitée par Vox se termine bien. A la fin, le garçon reprend l’épée tombée à terre et, escorté des preux de jadis, met une nouvelle fois dehors les envahisseurs maures. Au cri de « Santiago » , nom du saint protecteur de la Reconquista et prénom du président de Vox.
E.P.
Photo : DR
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3 réponses à “Espagne. Meeting à grand spectacle de Vox. Une fresque historique qui égratigne les Arabes et les Français”
Pélage n’était-il pas un Germain, un Wisigoth?
Le roman national espagnol, créé au XIX ème siècle, siècle du nationalisme outrancier, a créé le vocable de Reconquista qui n’a jamais hanté les différents pays chrétiens du nord de la péninsule ibérique alors que la croisade, prendre les terres des musulmans, a été un leitmotiv depuis le milieu du XI ème siècle. Aucun historien sérieux ne peut croire qu’Al Andalus, le califat omeyyade qui couvrait plus des deux tiers de la péninsule ibérique avec la presque totalité du Portugal, n’était peuplé que de Syriens ou de Maghrébins alors que la majorité était formée des indigènes islamisés et arabisés. Ce qui s’est passé au Maghreb, s’est passé dans la péninsule ibérique. D’ailleurs la prise de territoires musulmans ne s’est pas arrêtée à la péninsule ibérique mais a continué au Maghreb.
Effectivement au Moyen Age on parlait plutôt de restauration. Par croisade on entendait surtout libérer les chrétiens orientaux et soulager la terrible pression des Turcs seldjoukides sur Byzance. La prise de territoires chrétiens non plus ne s’était pas arrêtée à l’Ibérie, elle avait continué jusqu’à Poitiers ou Tours. Dans son ouvrage sur les Croisades vues par les Arabes, Amin Maalouf, pourtant pas islamophobe, dit que les musulmans reconnaissaient que dans les états croisés leurs coreligionnaires avaient davantage de droits que dans les états islamiques.
Cela dit, parmi les croisés il est très possible que certains n’étaient pas clairs. De mémoire, toujours dans son ouvrage, Amin Maalouf parle de massacres à Chypre.
Pélage est un moine breton. Les wisigoths se sont installés en Espagne comme les vandales ont conquis le Maghreb. Ils ont composés rapidement la noblesse du pays. Restauration ou reconquête merci de me faire comprendre la différence !
Les croisés ne voulaient pas conquérir des terres mais délivrer le tombeau du Christ et permettre aux chrétiens de s’y rendre.
Al andalus est une escroquerie , un mythe du vivre ensemble .Les arabes sont juste des pillards et ne savaient rien créer. Ils ont pris des travailleurs chrétiens ou convertis de force et des architectes juifs . Être un dhimmi n’est pas une partie de plaisir. Et il y a eu de nombreux massacres de chrétiens et de juifs . L’islam détruit le christianisme crée le beau .