En marge des débats sur l’abandon de l’Arbre aux Hérons et de l’insécurité à Nantes, l’on apprend par un tweet de la conseillère municipale d’opposition Sophie van Goethem que depuis décembre 2021, la ville de Nantes et la Métropole avaient un déontologue, l’avocat Nicolas Granger, qui a fini par jeter l’éponge en août 2022 suite à la mutation de sa conjointe, et sans tambour ni trompettes. Depuis, en attendant le recrutement de son successeur, les deux collectivités se passent de déontologues.
En octobre 2020, la Ville avait voté une commission d’éthique et de transparence, pour « réduire le fossé et la défiance entre les élus et les citoyens ». La Ville a beau multiplier les panneaux et les bornes, deux ans plus tard, pour vanter le dialogue citoyen et la « coconstruction » du mobilier urbain sur certaines places, c’est visiblement raté.
Ladite commission était composée, lors de sa mise en place, des élus de la majorité (gauche) Mahaut Bertu, Pauline Langlois et Catherine Bassani, Erwan Huchet pour l’opposition LREM et Sophie Van Goethem, donc, pour l’opposition de droite. Elle a été chargée de proposer notamment trois noms de déontologues à Johanna Rolland qui y choisira l’heureux élu.
Au passage, ladite commission devait recevoir les déclarations d’intéret de chaque conseiller municipal, avec détail des salaires, mandats, indemnités, fonctions susceptibles de conflits d’intérêts, participations financières au capital des sociétés, activités de consultants… et activités des conjoints, concubins ou partenaires.
De quoi faire sourire un habitué des arcanes de la mairie : « pour être tout à fait à jour des liens qui pourraient donner lieu à des conflits d’intérêts, j’espère que la commission a aussi demandé la même chose avec le même souci du détail aux divers collaborateurs de la mairie, et notamment aux conseillers de notre chère mairesse ; à moins qu’on ne fasse croire aux nantais qu’un élu d’opposition, ou même de la majorité sans délégation, a beaucoup plus d’influence sur les décisions prises et les marchés votés qu’une personne qui travaille au cœur du réacteur, prépare les dossiers et conseille les élus sur les décisions à prendre ».
Très… transparent, le dit déontologue a répondu aux questions de Ouest-France sur ses fonctions (28.09). Pas très prenantes, visiblement : « en huit mois, j’ai eu quatre ou cinq saisies de la part de citoyens ou d’élus locaux. J’étais payé en tant que vacataire […] la réalisation d’un avis m’était rémunérée 80€, une note à la commission éthique et transparence 120 euros, et le bilan annuel, 500 euros.
J’ai rendu deux avis, l’un relatif à l’obligation d’assiduité des élus, l’autre étant préventif, sur un risque de conflits d’intérêts […] J‘ai eu l’occasion de sonder la population, personne n’en avait connaissance [de l’existence d’un déontologue] Typiquement sur des dossiers épineux comme ceux de la Folle Journée, du carrousel des mondes marins ou de l’Arbre aux Hérons [qui intéressent maintenant, pour partie, la justice] le déontologue aurait beaucoup à faire ».
Et c’est certainement pour cela qu’on s’est bien garder de le consulter ou de faire état de son existence, des fois que les nantais auraient des questions dérangeantes à lui poser. Ou à son successeur.
LM
Photo : DR
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2 réponses à “Un déontologue à Nantes Métropole, pour quoi faire ?”
LA PRISON POUR LES SOCIALOS QUI ont détriut la plus belle ville de Bretagne.
Demandez uncoup de main aux saints bretons : efficacité : 300 pour 100 !
Bonjour,
Je me permets de rectifier quelques éléments dans votre article :
Il existe DEUX commissions Éthique et Transparence depuis 2020 : celle de Nantes (5 élus et 5 citoyens) , que je préside au nom de l’opposition et que vous évoquez dans cet article, et celle de Nantes Métropole (10 élus et 10 citoyens) présidée par Fabrice Roussel, 1er VP de la Métropole.
Pour désigner le déontologue, c’est uniquement la commission de Nantes Métropole qui a proposé 3 noms à la Présidente, Présidente Johanna Rolland qui a fait le choix du déontologue.
La Commission de Nantes n’a eu AUCUN rôle dans cette désignation du déontologue qu’elle n’a jamais rencontré (à part 10 mn de visio début 2022). Elle n’a pas eu connaissance des déclarations que vous évoquez et qui sont gérées par les services de la Ville et la Métropole….