C’est une exposition située aux portes de la Bretagne, à Saint-Florent Le Vieil, petite commune d’Anjou, comprise désormais dans la commune nouvelle de Mauges-sur-Loire, à deux pas d’Ancenis.
Antoine Birot-Lario est un artiste. Angevin. Reconnu. Il travaille beaucoup autour de la matière végétale, les arbres tout ça.
Antoine Birot-Lario est un artiste donc il est vaguement de gauche. Il soutient les Palestiniens, relaye des textes de François Ruffin, et, surtout, est pétri d’amour pour les migrants. Il leur a même consacré quelques oeuvres, telles « Les Lames » pour ces malheureux réfugiés qui traversent les mers. Au péril de leur vie ! Et ensuite au péril de la nôtre…
Bref, tout cela est d’une originalité folle pour un artiste !
François Birot-Lario expose en ce moment à Saint-Florent le Vieil. Le vernissage de l’exposition a eu lieu le 16 septembre dernier devant une cinquantaine de personnes. A l’évènement a été l’occasion d’un beau malaise général : l’une de ses œuvres, celle d’un enfant étalé sur le sable, a été refusée par la commission culturelle de la ville de Mauges-sur-Loire et l’artiste s’en est plaint publiquement. Bien entendu, cela rappelle la découverte en 2015 du petit kurde Aylan, enfant migrant ayant trouvé la mort au large des cotes de la Turquie et dont le cadavre avait été rejeté sur la plage.
Selon la mairie, cette « oeuvre » risquait de faire peur aux enfants des écoles amenés à visiter l’exposition. Et effectivement, il y a de quoi s’interroger sur la pertinence d’un tel spectacle dans une exposition tout public.
Comme on pouvait s’y attendre, l’artiste y a été de son refrain indigné suite à cette « censure » (déclaration publique ci-après) sur l’air d‘ »on me bâillonne, c’est un scandale, c’est scandaleux ».
Si l’artiste du 49 Birot-Lario veut « interpeller les consciences » et jouer pleinement son rôle « d’artiste engagé« , nous ne pouvons que lui conseiller de rompre avec les poncifs de son petit milieu d’origine et de s’intéresser davantage au sort de ses semblables plutôt que de pleurer sur les migrants. Pourquoi ne pas faire une oeuvre mémorielle s’inspirant du drame vécu par cette femme violée en plein centre de Nantes par deux immigrés soudanais par exemple ?
L’oeuvre d’Antoine Birot-Lario est fort intéressante et talentueuse, mais elle sent vraiment trop le conformisme bobo intello de gauche. Un peu de rébellion et de courage ne fait pas de mal de temps en temps, camarade ! Car « l’art de gauche » ressemble de plus en plus à du bourrage de crânes et c’est en cela qu’il lasse…
Une oeuvre, une censure…
« Sombre berceuse » est une oeuvre créée en 2019, qui a été présentée au 100 ECS à Paris, à la galerie Corbata Rosa à Rochefort-sur-Loire, au salon 49 Regards à Angers et à la galerie Promenart à St-Martin-en-Ré.
Cela fait plus de 12 ans que j’expose régulièrement un peu partout en France et a l’étranger. Pour la première fois, une de mes création fait l’objet de censure par le comité « culture » de la mairie de Mauges-sur-Loire.
J’ai bien conscience que « Sombre berceuse » est une pièce forte qui renvoie à une réalité insoutenable. Il me semble important de ne pas se taire quand l’horreur atteint un tel sommet.
Je défends l’idée que le rôle des artistes peut être de mettre face à des images, des situations qui questionnent et interpellent. La réalité est plus cruelle et violente que les représentations que l’on peut en faire.
Le fait qu’un groupe de personnes s’octroie le droit d’exposer, ou non, cette pièce, prétextant qu’elle « n’est pas visible par des enfants » dans le cadre d’une exposition d’art contemporain, questionne la place de l’Art et des artistes dans notre société. Cela interroge aussi la liberté d’expression.
L’exposition « Des Matières, des âmes » se déroulera du 16 septembre au 6 novembre à l’Abbaye de St Florent le Vieil. Une pièce manquera…
Je voulais partager ces mots avec vous…
Antoine Birot-Lario
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5 réponses à “Saint-Florent le Vieil (49) : vous reprendrez bien un peu de bourrage de crânes !”
Perso, j’aimerais bien lui foutre une baffe artistique!
Il oublie ce mec qui se prend pour un génie méconnu, qu’il se trouve dans un haut lieu du génocide vendéen où des familles entières (bébés inclus) ont été trucidées par les armées de la république par milliers, sur ordre de Paris.
Il pourrait avoir un peu de décence quand il parle de « l’horreur » qui « atteint « un tel sommet », quand les descendants des rescapés de ces familles d’innocentes victimes, attendent toujours un signe de reconnaissance et une demande de pardon de la France qui – comme la Turquie avec les Arméniens – s’entête à nier le génocide.
Qu’il commence par présenter de BELLES œuvres, avant de vouloir « interpeller », et on aura plus de considération pour son « art ».
Le mot censure n’est pas du tout approprié en l’occurrence. Il est même plutôt malhonnête. Mauges-sur-Loire a une politique culturelle active. Elle expose régulièrement des artistes contemporains. Mais c’est elle la puissance invitante : elle a parfaitement le droit de montrer ce qu’elle veut dans un lieu qui lui appartient, en l’occurrence l’abbaye de Saint-Florent-le-Vieil. Il y aurait censure si elle interdisait l’exposition d’une oeuvre dans un lieu qui ne lui appartient pas. Rien n’empêche ce monsieur d’exposer ce qu’il veut s’il trouve quelqu’un pour l’accueillir. Je pense que la mairie de Mauges-sur-Loire devrait tout simplement supprimer l’exposition de cet invité qui crache dans la soupe : qu’il aille se faire voir ailleurs.
Excusez de vous contre dire mais ce lieu est public. Payez par l’argent en grande partie venant de l’état car M. De Charette était à l’époque Ministre des affaires étrangères et Maire de Saint-Florent-le-Vieil.
Ce n’est certainement pas la commune qui aurait pu financer un telle rénovation. Cette commission a censuré injustement un artiste. Et c’est une atteinte à la liberté d’expression de l’artiste.
CETTE COMMISSION N’A PAS A DECIDER POUR LE PUBLIC. DECISION INFANTILISANTE et unsultante pour le public et l’artiste.