[MAJ] D’après les premiers éléments relevés par la police sur place, l’homme retrouvé brûlé à la Bégraisière avait une blessure par balle.
C’est probablement le premier cas nantais de « barbecue » – ce règlement de comptes typiquement marseillais, où plutôt que de rafaler tout un quartier à la Kalachnikov pour blesser un jeune homme, comme le 28 septembre dernier aux Dervallières, les cibles des règlements de comptes sont enlevées et incendiées pour compliquer le travail de recherche de la police technique et scientifique – généralement, elles le sont dans le coffre d’une voiture, mais pas systématiquement.
Ce 29 septembre, vers 4h30 du matin, un incendie a été signalé au parc de la Bégraisière à Saint-Herblain. Sur place, la police a découvert le corps d’un homme, dont la tête et la poitrine ont été brûlés – selon des sources proche de l’enquête, la victime serait de type africain, et ne portait qu’un bas de jogging ainsi que des chaussures de sport, au bord d’un chemin dans un secteur isolé du parc.
La police a fait des relevés ce matin autour du corps – aucune trace de produit inflammable n’a été trouvée à proximité, ce qui laisse supposer que le macabre règlement de comptes a eu lieu ailleurs. Toujours selon nos informations, l’état du corps rend très difficile l’identification de la victime – la police peine à mettre un nom sur celle-ci.
La délinquance de Medellin, les moyens de Nevers ?
« Cette affaire montre qu’on franchit un nouveau palier dans l’engrenage – on a eu des fusillades de nuit, puis en plein jour, puis en centre-ville ou dans des bars à chicha, puis des meurtres, puis des tireurs qui rafalent tout un quartier, quand ils veulent, comme ils veulent, et maintenant des barbecues – ce qui n’est guère étonnant puisque les chefs de réseaux ne sont plus systématiquement des nantais qui ont des origines nord-africaines, mais des parisiens, des gens du Nord ou de Provence… ils importent leurs méthodes et leurs moyens », résume un policier nantais, qui se sent « un peu démuni ; ici, que ça soit la police, la justice, la pénitentiaire, on a la délinquance de Marseille – ou de Medellin puisque c’est le dernier élément de comparaison à la mode, mais on est dotés comme Montauban ou Nevers ».
Une pratique (de nouveau) courante à Marseille
A Marseille, début 2021, à quelques jours d’intervalle, trois corps carbonisés étaient découverts dans des voitures – les « barbecues » faisaient leur grand retour, après une quasi-disparition dans les années 2000 et 2010. Depuis, il y en a eu en août 2021 – avec trois meurtres suite à des fusillades, novembre 2021 – la victime a été brûlée vive, juin 2022, le dernier le le 22 juillet 2022 – une voiture en flammes dans le parc Corot avec un corps dedans.
Louis Moulin
Crédit photo : DR
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