Avant les élections législatives, Laurence Maillart-Méhaignerie (LREM), députée de Rennes-Cesson-Sévigné, avait rendu une petite visite aux détenues de la prison des femmes de Rennes. Comme, désormais, celles et ceux qui sont emprisonnés peuvent voter, c’est un moyen de faire campagne – les bulletins de vote n’ont ni couleur ni odeur. Commentaire de Mme Maillart-Méhaignerie après avoir discuté politique avec six femmes : « Elles sont impressionnantes » (Ouest-France, Ille-et-Vilaine, jeudi 17 mars 2022).
L’idée a été reprise par Ségolène Amiot (Nupes-LFI), député de Nantes-Saint-Herblain, et par Frédéric Mathieu (Nupes-LFI), député de Rennes-Bruz. Tous les deux ont tenu à visiter cette prison des femmes de Rennes. L’établissement accueille 210 détenues de 16 à 76 ans qui purgent en moyenne des peines de 12 à 15 ans et dont une grande partie, 120, travaille. Il faut également noter la présence de dix femmes, âgées de 25 à 50 ans, détenues au sein du quartier de prise en charge de la radicalisation. Un grief général : le téléphone. En effet les cellules disposent maintenant d’un téléphone fixe censé éviter le trafic de téléphones portables.
Il faut débourser 10 € pour 50 minutes. « C’est hors de prix. C’est mon seul lien vers l’extérieur. Certains mois, ça me coûte de 150 à 200 € », proteste l’une d’elles (Ouest-France, Ille-et-Vilaine, vendredi 9 septembre 2022).
Tout cela est bel et bon mais puisque ces parlementaires tiennent à vérifier ce qui se passe sur le terrain, nous leur suggérons de s’inviter dans les maisons de retraite (Ehpad). Sans prévenir la direction, ils arrivent pour déjeuner ou dîner et s’installent à une table. Ils peuvent également débarquer le samedi ou le dimanche pour voir ce qui s’y passe. C’est un bon moyen pour se faire une idée de la qualité des repas et pour s’imprégner de l’ambiance qui règne dans ces maisons en fin de semaine ; ils seront édifiés.
Bernard Morvan
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Une réponse à “Après le tourisme pénitentiaire, les visites de députés dans les EHPAD ?”
je croyais naivement que des gens condamnés à de la prison (à moins de 2 ans personne n’y va) ne pouvaient pas voter !