Un heureux mariage de sucre, d’amandes, de beurre et de rhum des Antilles ; un dessert moelleux aux parfums exotiques !
Le gâteau nantais est caractéristique de la pâtisserie du début du siècle.
De là à ce qu’il soit inscrit sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ? Cette inscription mettrait en valeur une tradition Nantaise vivante emblématique mais aussi une histoire souvent oubliée avec la route des épices et autres produits exotiques.
Cette candidature pourrait être considérée comme exemplaire par l’UNESCO pour sa mise en évidence de l’importance du patrimoine culturel immatériel dans un espace transfrontalier.
De Nantes à Orléans, la Loire a longtemps été surnommée le fleuve « sucré » à travers le raffinage du sucre : voiture par eau d’une denrée exotique. Avec comme point d’aboutissement : le raffinage à Orléans débuté en 1653 grâce aux hollandais (Vandebergue). Jusqu’à un véritable « âge d’or » en 1793 avec un impact industriel fort sur la ville d’Orléans et ses 32 établissements. La célèbre sucrerie Beghin Say dans l’île de Nantes rappelle cette transformation.
Boulevard des Pas Enchantés, c’est dans la propriété de la Tullaye, où le général Cambronne, célèbre pour quelques mots, avait passé les vacances de ses jeunes années et décida de se retirer après une carrière chaotique.
Avec la perte des colonies, les blocus ou encore l’abolition de l’esclavage, des tensions ont existé avec les armateurs et les industriels Nantais. Pour contourner les pénuries, un substitut à la canne à sucre fut recherché. Plusieurs végétaux envisagés : c’est finalement la betterave à sucre qui sera favorisée notamment lors d’une découverte en Silésie à l’occasion de la campagne de Napoléon en Hongrie .
Cambronne aurait ainsi rapporté cette invention d’Europe de l’est. Le 2 janvier 1812, le français Benjamin Delessert réussira la première extraction industrielle de sucre de betterave. Il vendra quelques années plus tard son entreprise à la famille Say (groupe Beghin Say) pour fonder les Caisses d’Epargne et créer le livret A.
D’abord réservé aux catégories les plus aisées, le sucre s’est diffusé rapidement socialement et géographiquement. C’est un ingrédient essentiel à l’invention du Gâteau Nantais. Ce produit exotique n’aurait pu exister sans la maîtrise des routes maritimes et des productions lointaines, dont les compagnies Nantaises ont été des acteurs essentiels. L’histoire du sucre, c’est aussi une histoire de porcelaine, de nouveaux objets d’arts ménagers, d’imbrication avec d’autres innovations… C’est une histoire simultanément de grand large et de vie très quotidienne.
Kevin Lognoné
Pour approfondir le sujet :
Nantes Patrimonia – Sucre : https://patrimonia.nantes.fr/home/decouvrir/themes-et-quartiers/sucre.html
Ancienne chocolaterie de la Compagnie Nantaise des Chocolats : https://patrimonia.nantes.fr/home/decouvrir/themes-et-quartiers/ancienne-chocolaterie-de-la-comp.html
Archives Orléans métropole : https://archives.orleans-metropole.fr/r/85/les-raffineries-de-sucre/
Un gros morceau de sucre ? https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/bouguenais-44340/bouguenais-jean-baptiste-say-un-gros-morceau-de-sucre-6954779
Crédit photo : DR
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3 réponses à “Faut-il inscrire le Gâteau Nantais à l’UNESCO ?”
L’UNESCO autre organisation de l’oligarchie mondialiste …
Un » espace transfrontalier » ( tout est dit ) qui ne manquera pas de prétendre que le Gâteau Nantais a été responsable de l’esclavage des noirs africains aux Antilles.
L’histoire de Nantes n’est pas brillante…
Les grandes fortunes découlent du commerce triangulaire et les familles, dites influentes sont issues pour la plupart de cette période sombre.
Le gâteau nantais ? Une invention de bobos… Dans les années 1960, à Nantes, ce gâteau était largement inconnu…
De plus, ce n’est pas à se taper le cul par terre ! C’est très ordinaire, voire fade…