Certains ont le syndrome de l’imposteur, d’autres ont le culot de l’imposteur. Le collectif de jeunes gaucho-indépendantistes Dispac’h vient de sortir un communiqué sur « L’Appel à l’unité du prolétariat breton« .
Tout cela prête à sourire car ce communiqué intervient, comme par hasard, après la série de manifestations pour le logement où Dispac’h a défilé aux côtés d’organisations gauchistes françaises et même avec de vrais prolétaires syndiqués CGT ! L’une des traditions du gauchisme étant d’en faire des tonnes dans la grandiloquence prolétarienne surtout si la majorité des membres de « l’orga » sont des petits bourgeois, Dispac’h ne déroge pas à la règle. L’observateur averti soupçonnera également Dispac’h de régler ses comptes avec le Parti Breton, vexé de ne pas avoir été invité à l’organisation des manifestations de samedi. C’est dit ! Dispac’h ne fréquente pas les « Na ruz na gwenn » ! En espérant que cela arrive aux camarades de la Fédération Anarchiste et d’Alternative Libertaire…
Le profil Facebook de l’une des sympathisantes de Dispac’h résume bien la situation
Or, même s’il existe de notables exceptions, la majorité des membres de Dispac’h ne vient pas du monde ouvrier. A l’instar des autres groupuscules gaucho-nationalistes bretons, la majorité de ses membres est surtout du type « jeunes précaires » (ou non !) à qui les parents d’origine bourgeoise ou petit-bourgeoise ont pourtant payé des études. A Paris, ce profil s’est retrouvé dans le public de Nuit Debout par exemple. Mais pour des raisons qui leur appartiennent, ces jeunes intellectuels n’ont pas poursuivi leurs études jusqu’à leur terme ou bien ont décidé de rentrer dans le monde du travail voir ont tout simplement fait des études qui ne mènent à aucun métier (socio, psycho, arts du spectacle, archéologie, littéraire). La « malédiction de Rennes II » en somme ! C’est ainsi que même s’ils se revendiquent de la classe ouvrière, une bonne partie n’en fait pas partie et n’en fera même jamais partie. Car, pour certains, le précariat et les nuits sur canapé durent un temps. Le temps de la curiosité. Mais la curiosité de trier des carcasses de poulet sur une chaîne ou de monter des parpaings sur des chantiers fini par lasser. Et alors tout ce petit monde se souvient qu’il a un bagage universitaire et part faire autre chose. Dans la culture bretonne par exemple ou l’enseignement. Luxe qu’un enfant de prolétaire peut, lui, rarement se payer…
Comme les « établis » mao des années 70, les jeunes remuants de Dispac’h font donc leur petit cinéma le temps de leurs vertes années et finiront, tôt ou tard, là où a fini papa-maman. Comme tant d’autres avant eux. Dispac’h, c’est le parti bolchévique moins la classe ouvrière.
Pendant ce temps-là, le prolétariat breton, comme hélas le prolétariat français, vote massivement Marine Le Pen ou Eric Zemmour, n’en a rien à foutre des transgenres, des hommes en jupe, de l’écriture inclusive et des femmes qui pissent debout et se sent en « insécurité culturelle » face à l’immigration et à l’islam. Quand il n’est pas en insécurité tout court !
Et ça Dispac’h, abreuvé de conformisme gauchiste, woke et bourgeois, ne peut et ne veut pas le voir.
Un vrai rebelle, aujourd’hui, ne fait certainement pas partie de cette génération woke, Adama-Louboutin et antifa. Dispac’h, avec son jargon inclusif étiqueté Sandrine Rousseau, ne fera aucune « révolution » (traduction française du terme) avec ses petits poing-poings car Dispac’h n’est que la facette gwenn-ha-du d’un conformisme mondial né dans les universités libérales américaines, rien d’autre.
A-S Hamon
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[cc] Breizh-info.com, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
Le communiqué « prolétarien » en entier (français – breton)
Appel à l’unité du prolétariat breton.
Depuis sa création, la démarche de Dispac’h se situe dans le camp indépendantiste et révolutionnaire. Au vu des évolutions politiques récentes, nous tenons à ré-affirmer clairement notre ligne et nos engagements.
« Na ruz, na gwenn, loukez hepken »
Les stratégies d’unité du mouvement breton refont surface. C’est une rengaine que ressortent régulièrement celles et ceux se qui revendiquent de l’apolitisme dans le mouvement breton. Bercé-e-s par un nationalisme romantique et romantisé, les partisan-e-s de l’unité proposent de dépasser des clivages qui ne seraient d’après eux plus pertinents, pour avancer vers des objectifs communs, des revendications unitaires bretonnes. En se fourvoyant dans les représentations d’une nation bretonne millénaire et de sa destinée manifeste, les partisan-e-s de cette ligne ne font qu’occulter la lutte des classes et reléguer la lutte anticapitaliste à « plus tard ».
Le « na ruz, na gwenn » ne revient qu’à porter une version locale d’un projet politique macroniste « ni de gauche ni de droite », un projet qui profite naturellement TOUJOURS à la droite : l’« union sacrée » se fait toujours aux dépens du prolétariat, en lui demandant des concessions sans jamais faire avancer sa cause. De plus, il propose une vision essentialiste et figée de la nation, une vision glissante et dangereuse sur laquelle nous refusons de nous engager.
En tant que militant-e-s révolutionnaires, nous nous devons donc d’être clair-e-s et nous poser contre ces alliances interclassistes. Nous ne trahirons pas notre engagement. Il n’y a aucun intérêt pour le prolétariat breton de passer d’un État capitaliste français à un État capitaliste breton. Nous n’avons aucuns objectif commun avec la bourgeoisie, qu’elle soit française ou bretonne. Nous n’avons aucune revendication unitaire à porter avec la droite, qu’elle soit française ou bretonne. Nous ne discuterons pas avec ceux qui détruisent notre environnement. Nous ne nous allierons pas avec ceux qui nous exploitent. Nous ne défendrons pas un projet national exclusif et identitaire.
Notre démarche est révolutionnaire. Nous ne nous battons pas pour changer la couleur du drapeau sur la gendarmerie.
La libération nationale du peuple breton est indissociable de sa libération sociale.
Conscient-e-s que cette ligne révolutionnaire a trop longtemps été délaissée, nous appelons celles et ceux qui se reconnaissent dans la lutte révolutionnaire pour le peuple breton à nous rejoindre afin de se réorganiser pour porter notre message.
Contre l’union sacrée, ruz ha du penn da benn, na gwenn na glas, appel à l’unité du prolétariat breton révolutionnaire !
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Evit unvaniezh ar broletaerien
War al linenn stur dispac’hour ha dizalc’hour eo bet savet Dispac’h. Pouezañ ‘reomp kreñv, dre ar gemennadenn-mañ, e vo kendalc’het ar stourm ganeomp war ar memes linenn.
« Na ruz, na gwenn, loukez hepken »
Strategiezhioù unvaniezh an Emsav a zo diouzh ar c’hiz. Siwazh. N’eo ket na nevez na dibar. Kinniget eo atav gant tud apolitikel an Emsav, awenet gant ul linenn vroadelour, romantel ha romantus. Ar Vretoned a-gevret eo ar pep pouezusañ dezho hag, evit tizhout an unvaniezh, e faot dezho leuskel a-gostez an holl zizemglevioù. Ur brav a istor broadel leun a arouezioù milved a gas anezho da stourm. Dilaosket e vez stourm ar renkadoù ganto, mont a-enep d’ar gevalaouriezh n’eo ket ken a-bouez.
Al linenn « na ruz, na gwenn » n’eo ket disheñvel tamm ebet eus linenn bolitikel Macron « nag a-gleiz, nag a-zehou ». An tu dehou a denn splet eus al linenn-se ATAV : an « unvaniezh sakr» a zo ATAV a-enep d’ar broletaerien. An unvaniezh a c’hortoz ATAV sakrifisoù eus perzh ar brolataerien hep ober netra evito.
Eus an unvaniezh e teu ATAV ur sell war termenadur ar bobl hag a zo skornet, serr, heritet. Ar mennozh-se a zo dañjerus ha ne vimp morse o tostaat ouzh strategiezh an unvaniezh.
Engouestlet omp ‘barzh ar stourm dispac’hour. Dleet eo deomp enebiñ ouzh emglevioù etre-renkadoù ha chom sklaer ha stabil. Ne yafe morse war-raok stuzioù bevañ ar brolaterien breton ma tremenfe deus ur Stad kevalaour gall d’ur Stad kevalaour breton. N’hon eus pal boutin ebet gant ar vourc’hizelezh, ma vefe gall pe breton. N’eus azgoulenn ebet boutin etrezomp hag an tu dehou. Ne vo ket marc’hataet gant ar re a zistruj hon en-dro. Ne vo emglev ebet gant ar re a ra gounidoù war hor c’hein. Ne stourmimp ket evit ur raktres broadelour hag a ginnig ur vro serr ha troet nemet ouzh an identelezh.
Un hent dispac’hour eo ‘pezh a ginnigomp. Ne vimp ket evit cheñch livioù ar banniel war an archerdi.
Ne vo ket dieubet ar vro hep an dieubidigezh sokial.
Al linenn bolitikel dispac’hour a zo bet laosket a-gostez dibaoe re bell, poent bras eo kregiñ en-dro ‘barzh ar stourm. Gervel a reomp an holl dud, dispac’hourien ha dispac’hourezed pobl Breizh anezho, d’hor c’haout evit kreñvaat hor stourm.
Unvaniezh sakr ebet, ruz ha du hepken, na gwenn na glas, galv dispac’hour da broletaerien Breizh !
Ar strollad Dispac’h
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4 réponses à “Quand les jeunes militants bretons de Dispac’h font une crise de gauchisme”
Faut il en rire ou en pleurer ???
Rien de plus chant et pathétique que ce communiqué verbeux pour adolescents attardés.
Robespierre, Marx, Lénine, Pol Pot etc. n’étaient pas des prolétaires non plus. Ils firent la révolution pour imposer leurs tyrannies, et même massacrer les peuples.
Aujourd’hui c’est différent, ces gauchistes bretons sont politiquement intégrés. Ils comptent sur la « démocratie » à la française pour devenir les « élus » qui tyranniseront le peuple. Et cela fonctionne puisque les électeurs de LFI, PC etc. sont des prolétaires.
Le pouvoir oligarchique leur en sait gré. Il les gave d’allocations, de subventions, et de biens et services gratuits !
On attend toujours que ceux qui s’opposent aux gauchistes fassent l’inventaire des centaines de milliards qui sont ainsi distribués chaque année. Les gauchistes parlent évidemment de « redistribuition » et de « justice sociale », alors qu’il s’agit de vol. Ceux qui travaillent en savent quelque chose en regardant les charges sociales de la paie ( salariales + patronales ), en payant l’IRPP, en règlant au gaz électricité cantines scolaires au tarif plein etc.
Le résultat de ce système, imposé à la France traditionnelle par la France révolutionnaire est que nous vivons sous la tyrannie d’ « élus » à tous les niveaux politiques, que le niveau de vie des Français est à la ramasse, que l’instruction et la culture n’arrêtent pas de baisser, et qu’il n’y a plus de libertés. Feux ceny mille Français quittent la France tous les ans.
Des comparaisons concrêtes avec d’autres pays – la Suisse par exemple – permettraient de faire prendre conscience que le socialisme a mené aux désastres.
Comnent vit on dans un village suisse de 2.200 habitants ? Stupéfaits, ceux qui votent LFI comprendraient et renverraient ces « révolutionnaires » auto-proclamés à leurs études.
les jeunes bourgeois bobos se réveillent, vite, qu’ils mettent leurs compagnes devant le barbecue