Pour moi, Pasolini était un cinéaste auteur du sulfureux « Les 120 journées de Sodome » et de la moins sulfureuse « Trilogie de la vie », films que je possède en DVD, et de quelques autres films que je n’ai pas vus dont « Médée » « Œdipe Roi » et « L’évangile selon St Matthieu ». Je savais aussi que c’était un homosexuel assassiné de manière glauque pendant les « années de plomb » en Italie, en 1975, année de ma terminale. Mais jamais je n’avais cherché à en savoir plus.
Le livre de René de Ceccatty m’est donc tombé sous la main, donné par mon fils, je ne sais pourquoi. Peut-être se rappelle-t-il de mes DVD intrigants. Après sa lecture (incomplète car c’est dense) j’ai voulu en faire une critique pour Breizh Info.
Ce livre est un recueil d’articles (à peu près 70) écrits par René de Ceccatty sur plusieurs années, autour de l’œuvre de Pasolini, de son entourage, de sa vie et de sa mort. J’y ai pris un grand intêret.
D’abord c’est bien écrit. Ensuite on se laisse aller à se questionner sur le personnage qui semble, aux dires de l’auteur, beaucoup plus protéiforme que pensé initialement, car au cinéaste se mêlent un penseur, un philosophe, un personnage complexe imprégné de catholicisme, de marxisme et de névroses sexuelles plus ou moins subies.
De son enfance entre un père fasciste, un frère communiste et une mère omniprésente, à son assassinat glauque sur une plage pouilleuse, nous percevons une vie riche, parsemée de rencontres avec des personnages importants de la vie culturelle italienne ; Moravia, Maria Callas, Fellini… et nous retenons l’idée que Pasolini semble être un personnage clé pour la découverte de la pensée dans ces années 40/70.
Avec lui c’est toute une série d’interrogations sur l’engagement culturel, la politique, la poètique entre Dante (auquel il aimait se comparer, paraît-il) et Rimbaud ; entre la déconstruction foucaldienne et l’imprégnation christique.
Bref, un livre qui nécessite une attention et qui me mènera à la découverte d’un auteur que je méconnaissais. Peut-être me plongerai-je dans son œuvre littéraire dernière et posthume « Pétrole ».
A vous d’en juger par vous-mêmes si mon article vous interpelle …
Eric Abgraal
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