Emmanuel Macron avait affirmé : « L’Otan est en état de mort cérébrale » (The Economist, 7 novembre 2021). Il est contredit par Olivier Lepick (droite), maire de Carnac, qui passe en revue « les objectifs stratégiques initiaux du maître du Kremlin » ; il en discerne huit et à chaque fois il souligne l’échec enregistré par Vladimir Poutine ; ainsi, « il a ressuscité l’Otan de sa mort cérébrale » (Ouest-France, mercredi 9 mars 2022). Lepick, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique, perd de vue que, dans les faits, l’état français est devenu cobelligérant. « A partir du 24 février, date du début de l’invasion, la France a notamment fourni à l’Ukraine, « et dans la plus grande confidentialité », des missiles antichar Milan et Javelin, des mines antichars, des ponts mobiles, des missiles sol-air Mistral, des stocks de munitions, des blindés légers, des systèmes de vision optique infrarouge et, ce qui est désormais bien connu, 18 canons Caesar à grande cadence de tir (plus du quart de ceux détenus par l’armée française). » (Le Canard enchaîné, 31 août 2022).
Lepick note également que Poutine a « sous-estimé l’ampleur des sanctions économiques que l’Occident allait lui infliger et ses conséquences sur l’économie russe ». Fort bien. Mais c’est oublier que les Russes peuvent aussi nous infliger des « sanctions économiques » qui vont toucher les entreprises au cœur : « Gazprom Export a notifié Engie d’une suspension complète des livraisons de gaz à partir du jeudi 1er septembre jusqu’à la réception en intégralité des sommes financières dues pour les livraisons », indique le groupe russe (Presse océan, mercredi 31 août 2022). Depuis les choses ne se sont pas arrangées avec la fermeture du gazoduc North Stream…
Or « Bercy évalue simplement à 2 300 les entreprises industrielles grosses consommatrices de gaz » (Les Echos, 2-3 septembre 2022).
Le chercheur Lepick oublie la géopolitique. « Ce n’est pas notre liberté qui est en jeu, et les Français le savent. Les sanctions contre la Russie, qui sont en train de ruiner l’Europe, n’ont pas pour objectif de préserver « notre liberté » mais de nous inscrire dans la stratégie américaine de confinement, puis d’affaiblissement durable de la Russie, stratégie dont la conséquence est d’enrichir les Etats-Unis en leur assurant un débouché sur le marché européen pour leur gaz de schiste », écrit Natacha Polony (Marianne, 1er septembre 2022). Les Américains n’ont cessé d’affirmer que l’Ukraine a vocation à entrer dans l’OTAN. Dans Le Grand échiquier (1997), Zbigniew Brzezinski a expliqué pourquoi : « L’Amérique doit absolument s’emparer de l’Ukraine, parce que l’Ukraine est le pivot de la puissance russe en Europe. Une fois l’Ukraine séparée de la Russie, la Russie ne sera plus une menace. »
Le « chercheur » Lepick ne peut pas tout savoir…
Bernard Morvan
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
5 réponses à “Carnac. Il paraît qu’Olivier Lepick « cherche » …”
Et dans ce contexte, Macron et l’UE suivent l’OTAN donc les US comme de bon petits soldats. Ils devraient tous et toutes retirer les lunettes en peau de saucisson qui leur brouillent la vue, mais pour cela, il faut réfléchir un minimum. Cette situation était prévisible et ce sans être un grand gourou, suffit de connaître un peu le raisonnement des américains envers tout ce qui n’est pas eux !
Espérons pour Carnac et ses habitants que Lepick soit meilleur gestionnaire que l’analyste politico-économique qu’il se prétend être !
« Les sanctions contre la Russie, qui sont en train de ruiner l’Europe », « L’Amérique doit absolument s’emparer de l’Ukraine, parce que l’Ukraine est le pivot de la puissance russe en Europe » : Bernard Morvan continue sa désinformation et ses mensonges exaspérants qui sont en train de ruiner la désinformation de Breizh Info.
N’est ce pas à Carnac qu’il y a des alignements de menhirs très vieux et très respectables ? Toutefois je pense que leur contemplation quotidienne a complètement rigidifié les neurones d’un certain monsieur …
Pour aller au-delà de l’écume de ce conflit et comprendre le fond de la position américaine et de son vassal l’UE, il faut lire, en entier, le livre de Zbigniew Brzezinski « Le grand Echiquier ». Ce conseiller politique influent (Carter) présente avec un cynisme effrayant l’état du monde et les perspectives d’une planète soumise à la puissance sans partage de l’Amérique. Ecrit en 1997, on y trouve toute l’explication des tensions actuelles (et futures) en Europe et en Eurasie.