Ukraine, la partie de poker menteur

La guerre en Ukraine déchaîne les passions. Les passions sont certes humaines et leur déchaînement a inspiré les plus belles œuvres de l’art universel… et les plus grandes tragédies historiques. Comme nul n’y échappe, mes choix sont bien entendu eux aussi portés par elles. Mais je vais tout de même essayer d’analyser les tortueux tenants et aboutissants de ce conflit complexe avec quelques éléments de rationalité.

  1. Les mensonges des empires

Le point de vue des empires – le choc des empires – est généralement le seul exposé par les partisans des camps qui se déchirent sur la question ukrainienne. Pour moi, le point de vue des empires est en soi odieux, car je suis idéologiquement hostile au nationalisme des empires, des États nationalistes et colonialistes. Je lui oppose le nationalisme des peuples qui souhaitent justement échapper à l’emprise des empires. Un nationalisme des peuples qui est donc le strict inverse du nationalisme des empires.

Les arguments avancés par les empires méritent un seul qualificatif : ce sont des mensonges éhontés. Examinons-les donc en détail.

    1. Les mensonges de l’empire russe

Les mensonges du pouvoir russe sont assez éclatants du fait de leur relative extravagance.

Citons entre autres :

« C’est en Ukraine qu’est née la Russie de Kiev – l’Ukraine est donc russe depuis toujours. »

C’est à l’origine vrai. Mais à cette même époque, la France et l’Allemagne sont elles aussi supposées avoir été un seul pays – l’empire carolingien. Et l’histoire de l’Ukraine a connu bien des vicissitudes depuis (c’est aussi le cas de la Biélorussie, dont la partie occidentale est catholique et a longtemps fait partie de la République des Deux Nations ; le biélorusse est d’ailleurs proche du polonais, l’Est de la Biélorussie étant russophone et orthodoxe). Cela fait très longtemps que l’Ukraine et les grande-principautés de Novgorod, puis de Vladimir et de Moscou, dont est sorti l’empire russe historique, sont séparées. Et ont suivi des chemins différents. La langue ukrainienne est plus proche du polonais que du russe et les Ukrainiens de l’Ouest (les Galiciens) n’ont jamais été historiquement russes ou ne veulent absolument pas ou plus être russes (Ukraine centrale).

Après le 13ème siècle, la conquête de la Russie de Kiev par les Mongols entraîne un vide du pouvoir à l’Est. Les chevaliers teutoniques exercent alors une pression sur le monde balte en conquérant (pour l’évangéliser) la Prusse balte, tandis que les Porte-glaives occupent la Courlande (origine de la Lettonie). Les deux ordres plus tard fusionnés tentent alors de pénétrer en Russie, mais sont battus in extremis en 1242 sur le lac Peïpous par le grand-prince de Novgorod Alexandre Nevski, vassal des Mongols. Le danger principal pour une Europe Centrale éternellement prise entre deux feux (allemand et russe) venant alors des Teutoniques, la réaction vient du royaume de Pologne sous les Piast, catholique depuis le 10ème siècle, et surtout du grand-duché de Lituanie créé en 1236, qui se convertit lui aussi au catholicisme pour enlever tout prétexte à la poursuite de la guerre de religion menée par les Allemands puis, allié aux Polonais, écrase de façon décisive les Teutoniques à Grunwald-Tannenberg en 1410. Le royaume de Pologne s’était uni au grand-duché de Lituanie dès 1386 et les deux États fusionnent officiellement en 1569 pour former la République des Deux Nations qui, face au vide de pouvoir qui persiste à l’Est jusqu’en 1613, s’étend sur un vaste territoire englobant la Biélorussie (dont la partie occidentale est pour cette raison catholique) et l’Ukraine actuelle (raison pour laquelle la Galicie (Lviv) est uniate / catholique de rite grec). La frontière entre catholiques et orthodoxes devient alors une frontière entre deux civilisations et non seulement entre des pays. C’est la religion qui détermine la frontière de civilisation – il ne peut y avoir d’Europe de l’Atlantique à Vladivostok. Il n’y a donc pas d’Eurasie. Pas plus que d’Europe musulmane ! Cette frontière traverse l’Ukraine en séparant l’ouest (Galicie uniate) et le centre (l’Ukraine à proprement parler, orthodoxe). L’Ukraine orthodoxe est en révolte contre le pouvoir polonais catholique (c’est le contexte du célèbre roman Tarass Boulba de l’écrivain ukrainien russophone Nicolas Gogol) et l’hetmanat cosaque orthodoxe naît de cette révolte. Une république anarchisante qui, pays frontière (c’est le sens général du nom d’Ukraine) coincé entre la République des Deux Nations catholique à l’ouest, l’empire ottoman musulman au sud (khanat tatar de Crimée) et l’empire russe orthodoxe naissant au nord, finit par signer un traité de protectorat avec ce dernier au 17ème siècle. Ce traité de protectorat faisait de l’hetmanat cosaque un État vassal, mais indépendant de l’empire russe. L’âme de l’Ukraine est en fait l’hetmanat cosaque et non la Russie de Kiev, une sorte de confédération de cosaques libres qui élisaient leurs hetmans, Slaves orthodoxes mais politiquement à des années-lumière de l’autocratie russe. Ce qui explique le profond fossé mental qui sépare le cœur anarchisant de l’Ukraine orthodoxe de l’autocratie orthodoxe russe. Ceux qui ne comprennent pas cela ne comprennent rien au conflit culturel Ukraine-Russie. Dès l’annexion de l’hetmanat cosaque dans l’empire russe au 18ème siècle sous la Grande Catherine, les tensions russo-ukrainiennes ont été vives. C’est pour cela que l’Ukraine ne peut être russe, et l’origine commune n’y change rien, même si l’Ukraine est une espèce de monstre mutant entre Est et Ouest. Parce qu’elle n’est pas seulement slave et orthodoxe. Elle a un sens de la liberté anarchisant dans le sang.

« L’Otan n’a cessé depuis 1991 d’étendre son influence vers l’Est jusqu’aux frontières russes, en menaçant la sécurité russe. C’est la Russie qui a été agressée et qui se défend. »

Non. Ce n’est pas du tout ce qui s’est passé. L’Otan est une alliance défensive, et à l’époque, le président américain George Bush père était persuadé que la paix était définitivement assurée sur les frontières orientales de l’Europe. De nombreuses allocutions encore visibles sur YouTube en témoignent. Le problème est que la longue mémoire des peuples d’Europe Centrale est tout autre que celle des Occidentaux. Rappelons-en les traits immuables depuis toujours : la Russie a connu des périodes récurrentes de montées en puissance et d’écroulements. Après l’éclipse du 13ème siècle, elle a secoué le joug mongol (Dmitri Donskoï, 1380), puis est devenue un État puissant au 15ème et 16ème siècle (Ivan le Terrible) avant de s’écrouler à nouveau lors du temps des troubles (1605 – 1613). Chaque fois qu’elle s’est écroulée, les puissances d’Europe Centrale ont progressé vers l’Est, ainsi l’empire suédois fait-il de la Baltique une mer suédoise du 16ème siècle à 1721 en christianisant au passage les tribus finnoises « barbares » et l’Estonie, la République des Deux Nations tente de s’emparer de la Russie en 1612 en soutenant les prétentions au trône tsariste d’un faux Dimitri (succession de Boris Godounov).

Mais tous les relèvements russes ont été suivis de guerres de conquête en Europe Centrale, conquête des pays baltes en 1721 (Grande Guerre du Nord), partages de la Pologne en 1772, 1793 et 1795 puis à nouveau en 1814-1815, annexion de la Finlande suédoise en 1814-1815, de l’hetmanat cosaque (ukrainien) au 18ème siècle. Des annexions jamais acceptées par les peuples. Et jamais oubliées par les peuples. Le joug russe est extrêmement dur, l’un des pires au monde avec le joug chinois. Il y a empire et empire en pire. J’ai vu l’URSS en 1988.

Mais ce qui a le plus marqué les esprits des peuples d’Europe Centrale est ce qui s’est passé après la révolution bolchevique d’Octobre 1917. Aux abois pendant la Guerre Civile contre les Blancs (1917 – 1921), Lénine prêt à tout pour prendre le pouvoir, abandonne un tiers (!) des terres européennes de l’empire russe aux puissances de l’axe au traité de Brest-Litovsk (mars 1918) et accorde leur indépendance à la Finlande (en proie à sa propre guerre civile entre Rouges et Blancs de Mannerheim aidés par les troupes allemandes), aux pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), à la Pologne (qui comprend alors toute la partie occidentale de la Biélorussie actuelle), à l’Ukraine, à la Géorgie… Pas par idéalisme ! Il veut seulement ainsi éviter une guerre sur deux fronts et tourner toute l’Armée Rouge contre des Blancs divisés. Et l’emporte finalement grâce à cette stratégie extrême…

… quitte à revenir à l’assaut plus tard, une idée qu’il avait toujours gardée à l’esprit dès le début ! Ainsi, une fois la défaite allemande consommée à l’ouest en novembre 1918, l’Armée Rouge tente de reprendre la Pologne, mais est écrasée par le maréchal Pilsudski lors du Miracle de la Vistule (août 1920). La Géorgie, dont l’indépendance avait été reconnue par un Lénine officiellement fervent défenseur de la liberté des peuples de 1918 à 1920, voit en 1920 la création d’un parti communiste géorgien. Sans aucune audience dans un pays de paysans conservateurs alors peu industrialisé et quasi dépourvu d’ouvriers. Mais qui, censément réprimé, appelle bien entendu le PC d’URSS à venir le sauver de « l’oppression du gouvernement bourgeois » géorgien. L’Armée Rouge intervient par « solidarité prolétarienne » et annexe la république de Géorgie.

Même topo en Ukraine. Indépendante de 1917 à 1922, mais qui, en proie au chaos entre Rouges, Blancs de Denikine, Noirs (anarchistes) de Makhno, armée « Verte » de paysans hostiles aux confiscations de blé du « communisme de guerre » puis à la collectivisation des terres, et interventions occidentales (germano-autrichienne, puis polonaise et française), finit par être reconquise par l’Armée Rouge et réintégrée à l’URSS en 1922.

Puis rebelote en Pologne : après avoir signé le pacte germano-soviétique et attendu l’écrasement du pays par l’Allemagne, Staline en occupe la partie orientale en 1939. Cette partie sera annexée en 1945 pour constituer la moitie occidentale de la Biélorussie.

Puis re-rebelote en Finlande en 1940 : l’Armée Rouge attaque le pays politiquement isolé en 1940, mais subit une cuisante défaite lors de la Guerre d’Hiver…

Et enfin re-re-rebelote en 1945 avec l’occupation de toute l’Europe Centrale par l’Armée Rouge…

Ça fait lourd tout de même, et ça a laissé des traces…

Conclusion : l’OTAN s’est toujours moquée comme d’une guigne « d’avancer » son armée vers les frontières de la Russie pour « menacer » un pays réputé inoffensif et secondaire aux yeux des Américains dont toute l’attention était depuis 1990 tournée vers le Pacifique ! Ce sont bel et bien les nouveaux pays enfin libérés du joug russe (Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Tchéquie, Slovaquie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie) qui ont supplié l’OTAN de les adopter comme membres afin de garantir à tout jamais leur indépendance alors que l’Europe militaire n’existe pas ! Ces pays avaient toujours gardé le souvenir de la permanente menace russe depuis des siècles et la mémoire longue de leur passé, surtout des événements de la période 1917 – 1945. Ils ne veulent plus jamais vivre dans l’enfer russe ! Et les interventions russes en Tchétchénie, en Arménie, en Géorgie et en Crimée les ont confortés dans l’idée que rien n’avait changé. Poutine dit que la Russie est menacée parce qu’il estime que les pays libérés du joug russe ne devraient pas voir leur indépendance garantie par l’OTAN ! Que leurs peuples n’ont pas à choisir leur destin mais doivent faire partie de la « zone d’influence russe » de gré ou de force. Comble du cynisme de Poutine lorsqu’il affirme que l’OTAN était en train de « forcer » l’adhésion de l’Ukraine à l’organisation : cela fait en réalité 10 ans que l’Ukraine demande cette adhésion… et 10 ans que la France et l’Allemagne la bloquent pour ne pas irriter le Kremlin… Bravo les gars ! Bien joué ! L’esprit munichois a toujours payé, la preuve !

« Le gouvernement ukrainien actuel est issu du coup d’État de Maidan, qui a été fomenté par les Américains ! »

Ça n’est pas aussi simple. La réalité est que l’Ukraine, à la frontière de deux civilisations, est divisée pour des raisons historiques entre Galicie massivement pro-occidentale, Ukraine centrale plutôt pro-occidentale, Ukraine méridionale très partagée, et Ukraine orientale majoritairement pro-russe. Nous y reviendrons en fin d’article. Ce ne sont pas des « agents de la CIA » qui se sont rendus sur la place de Maidan en 2014 ! Les 250.000 à 500.000 manifestants (!), les 80 victimes tuées par la police étaient des Ukrainiens, pas des Américains ! Et ils n’étaient pas payés par Washington pour le faire ! La vérité est que les Ukrainiens sont très divisés, et que les deux camps sont soutenus (mais pas « créés de toutes pièces » !) par les deux empires, qui ont également toujours soutenu qui, le candidat pro-russe, qui le candidat pro-occidental dans le cadre, à chaque fois, d’élections au moins partiellement sujettes à caution…

« Le pouvoir ukrainien est nazi. Le régiment Azov en est la preuve. L’histoire de la Seconde Guerre Mondial se répète, et le régime ukrainien doit être dénazifié. »

Le régiment Azov représente une fraction infime de l’armée ukrainienne de fanatiques ultra-nationalistes… Quant au « passé nazi » de l’Ukraine, j’y reviendrai en fin d’article…

    1. Les mensonges des Occidentaux

Si le pouvoir poutinien fait preuve d’une mauvaise foi écœurante, les pays occidentaux ne brillent pas non plus particulièrement par leur honnêteté.

Les États-Unis sont à mes yeux une vraie démocratie, même si leur qualité subsidiaire d’empire me leur fait préférer le modèle de la Confédération helvétique. Il y a deux camps aux États-Unis, les démocrates et l’État profond sont certes gangrénés par le wokisme, mais les républicains et l’Amérique profonde sont restés conservateurs. Ils défendent bien entendu leurs intérêts en Ukraine, même s’ils considèrent qu’il faut stratégiquement dissuader à tout jamais la Russie de mener des guerres de conquête sur les frontières orientales de l’Europe. Et il faut être d’une très grande simplicité d’esprit pour ne pas adhérer à ce point de vue. La Finlande, la Suède, la Pologne le font. Ils connaissent la musique…

Mais quand l’Union Européenne ou encore la France parle de la « défense de la démocratie » en Ukraine, on ne peut qu’être soulevé par la nausée. L’Union Européenne est un monstre bureaucratique qui a été construit sur le rejet de la démocratie. La France quant à elle est un État autoritaire, une démocratie fantoche. Mais paradoxalement, une hypothétique adhésion de l’Ukraine à l’UE devrait renforcer le camp de Visegrád. L’Ukraine serait probablement peu encline à accepter le wokisme, l’immigration de peuplement et la mise sous tutelle de sa souveraineté par Bruxelles… Les tenants et aboutissants sont complexes…

L’OTAN est quant à elle une organisation dominée par les États-Unis et donc un instrument de l’empire américain. Je serais personnellement partisan de la transformation de l’Union Européenne en une alliance militaire. C’est le seul moyen de recouvrer l’indépendance perdue en 1945, année du suicide définitif de l’Europe après 1914-18. Mais on en est loin, et l’OTAN est un pis-aller… et malheureusement la SEULE alternative à court terme… La domination américaine est loin d’être idéale, mais est bien sûr la moins pire que la russe…

C’est je crois le point de vue des pays d’Europe Centrale (Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Tchéquie, Slovaquie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie). Ces pays savent ce qu’est la situation stratégique de se trouver pris en étau entre deux empires. Le monde allemand (très dur et très violent) jusqu’en 1945 et le monde russe (encore plus dur et plus violent). Les États-Unis ont repris en 1991 le relais allemand effacé en 1945 après la fin du cauchemar russe. La vassalité américaine est tout de même plus douce que l’allemande (historique) en attendant mieux. Il faut parfois choisir entre Charybde et Scylla, et ce n’est pas simple. Le choix du « camp nazi » en 1945 est de cet acabit. Sa condamnation sans nuance relève à nouveau du simplisme.

  1. Le point de vue des idéologues

Ce dernier point est d’importance. Je comprends parfaitement que l’on n’accepte qu’à contre-cœur la tutelle américaine. C’est de notre faute, c’est nous qui avons refusé de nous battre pour notre indépendance depuis 1945 ! Mais si la désastreuse alternative incontournable à court terme consiste à choisir entre les États-Unis et la Russie, alors on ne peut pas tergiverser : OUI, les États-Unis sont une démocratie. Perfectible, mais bien plus que la France ou l’UE. La Russie est quant à elle un monde d’horreur politique. La langue russe, la littérature russe, la musique, la peinture russe sont admirables (je suis contre les sanctions imbéciles dans ce domaine)… mais les régimes russes alternent entre despotisme éclairé et tyrannie. C’est d’ailleurs le point de vue de la plupart des artistes russes historiques !

Je crains donc que la préférence de la Russie poutinienne parce qu’elle est conservatrice, chrétienne, hostile aux lubies du marxisme culturel qui ravagent désormais l’Occident (quelle ironie de l’histoire !) ne corresponde in fine aussi à un rejet de la démocratie en soi.

  1. Le point de vue des peuples

On a entendu le point de vue des empires et des partisans des différents empires en fonction de positionnements idéologiques opposés. J’ai donné mon point de vue.

Il serait temps de considérer celui des peuples. Le seul qui compte à mes yeux.

L’Ukraine est un pays composite, dont les frontières sont issues de l’époque soviétique. C’est donc le pouvoir soviétique qui a dessiné les frontières du pays devenu indépendant en 1991. En faisant ce que font tous les pouvoirs nationalistes au sens d’impérialiste et de colonialiste : en mettant le bordel, dans le but de diviser pour mieux régner. Mais les peuples autochtones de France devraient connaître la musique : les régions de merde, les régions sans âme, sans histoire, sans culture et sans langue, portant des noms de merde avec des délimitations de merde unissant des populations qui n’ont pas d’histoire commune tout en séparant des peuples historiques existants, ça ne vous dit rien ? La Bretagne amputée, le loufoque Grand Est, les risibles Nouvelle Aquitaine ou Hauts de France et autres farces et attrapes de la réforme des régions françaises de 2015, on connaît, non ? Ça c’est la version gros rouge et jambon-beurre…

Et bien les frontières de l’Ukraine c’est pareil, version vodka, caviar et balalaïka… L’empire russe n’a jamais été le paradis des identités !

L’Ukraine est en fait un patchwork de cinq régions différentes qui n’ont pas de racines communes, voire des racines antagonistes :

– la Galicie d’abord tout à l’ouest : elle n’a jamais rien eu à voir avec la Russie avant 1945. Elle a été polonaise jusqu’au partage de la Pologne, puis austro-hongroise jusqu’en 1918, à nouveau polonaise de 1918 à 1939, occupée par l’armée nazie pendant la guerre avant de tomber dans les pattes de l’ours soviétique de 1945 à 1991. Sa capitale s’appelait Lviv en Pologne, Lemberg sous l’Autriche-Hongrie, Lvov sous l’URSS puis à nouveau Lviv sous l’Ukraine ressuscitée. Les campagnes parlaient le historiquement galicien (un dialecte de l’ukrainien encore plus proche du polonais), les villes le polonais, l’allemand et le yiddish puis le russe. La forte présence des juifs, citadins et bourgeois toujours proches d’un pouvoir perçu comme étranger, explique l’antisémitisme historique des campagnes paysannes parlant galicien. Lviv (Lemberg) ressemble davantage à Vienne et à Budapest qu’à une ville russe. C’est en Galicie qu’a été créée par Stepan Bandera l’armée nationale ukrainienne (UPA) forte de 100.000 hommes, qui a massacré des Polonais et des juifs et combattu l’armée allemande avant de s’allier à elle dans l’espoir que le 3ème Reich accorde son indépendance à l’Ukraine. L’horreur pour les historiens russes, MAIS petite question : l’Ukraine sortait alors de l’Holodomor (8 millions de morts), alors entre nous : est-ce que « tout sauf Staline » est aussi incompréhensible que cela ? Entre Charybde et Scylla, on finit parfois par conclure que Scylla est le moins pire des deux empires… Notons que Bandera a quand même fini cocu parce qu’Hitler a profité de cette collaboration, mais n’a finalement fait aucun geste en faveur d’un État de sous-hommes, même vassal. Parfois on choisit Scylla en se disant que c’est moins pire que Charybde pour finir par conclure qu’en fait c’est pareil. En Bretagne, en Alsace, on connaît la musique (en plus modeste)… Mais la haine des Russes est restée tenace en Galicie… L’URSS a laissé des cicatrices…

– et la preuve de l’assertion précédente est fournie par le cas de l’autre région à l’extrême opposé du patchwork ukrainien tout au sud-est : la Crimée. Historiquement, la Crimée peuplée dans l’antiquité de Scythes proches des Ioniens (dernière vague grecque) et des Lydiens et Phrygiens d’Asie mineure, plaque tournante du vaste commerce entre les plaines de Russie (bois, poix, métaux, esclaves = « Slaves »…) et le monde méditerranéen athénien puis romain, a été peuplée au moyen-âge par des Tatars, un peuple turcophone musulman, qui a d’abord créé un khanat issu de la partition de celui de la Horde d’Or mongole pour se placer ensuite – à l’inverse de l’hetmanat cosaque orthodoxe – sous la protection de la Sublime Porte. Pour parvenir pendant la Seconde Guerre Mondiale à la même conclusion que les Galiciens ; parfois, entre Charybde et Scylla, on finit par conclure que Scylla est le moins pire des deux empires… Une partie des Tatars, menacés de génocide par Staline, a choisi de collaborer avec l’Allemagne nazie. Hitler a apprécié cette collaboration, mais n’a finalement fait aucun geste en faveur d’un autre État de sous-hommes. À la fin de la guerre, Staline a déporté tous les Tatars hors de Crimée à titre de mesure « de dénazification » et les a remplacés par des russophones. C’est ainsi que la Crimée est devenue russophone. En Bretagne, en Alsace, on connaît la musique… après la guerre, la Bretagne a été débretonnisée et l’Alsace désalémanisée. L’Alsace a même été carrément rayée de la carte en 2015. La lutte contre le nazisme, c’est important ! Surtout quand c’est l’État français qui la mène sur son territoire, moins bien sûr quand Staline fait la même chose sur le sien… ou quand Poutine veut recommencer l’opération en Ukraine en 2022… « Défense de la démocratie », quand tu nous tiens…

– Vient ensuite le cœur l’Ukraine – l’ancien hetmanat cosaque – on l’a dit, c’est un monstre mutant : il est certes slave et orthodoxe, mais son âme anarchiste est opposée à l’autocratisme de l’État russe… et donc partagée… ATTENTION, le monde slave nous échappe en termes civilisationnels parce que c’est un monde de démesure, contrairement au nôtre ! La Russie est la patrie de l’autocratie ET de l’anarchisme… Peut-être que l’Ukraine et la Russie sont deux jumeaux contraires nés de la Russie de Kiev… des jumeaux irréconciliables même si l’Europe occidentale pourrait bel et bien finir par avoir des difficultés avec le jumeau ukrainien turbulent si elle devait en fin de compte s’en voir confier la garde… pour le meilleur et pour le pire…

– Restent le Sud de l’Ukraine qui borde la Mer Noire (Odessa) et le Donbass à l’Est. Ces deux régions ont vu brandir des drapeaux soviétiques en 2014. Il existe partout dans l’ex-URSS des nostalgiques d’une époque où on avait peu, mais où l’État garantissait ce peu. La liberté et ses aléas peut faire plus peur qu’un esclavage extrêmement modeste, mais protecteur… Le Sud de l’Ukraine est peuplé à l’origine de Juifs, d’Allemands, de Russes, de Grecs, de Turcs… et même d’Ukrainiens ! Cette population est très partagée entre la civilisation occidentale et la civilisation russe… Son attitude définitive est difficilement prévisible. Le Donbass est par contre très différent : région industrielle vouée aux industries sidérurgiques et métallurgiques, peuplée majoritairement de russophones accourus de toute l’ex-URSS pour y travailler, elle représente le cœur industriel de l’État ukrainien, majoritairement pro-russe avec une présence ukrainienne pourtant non-négligeable.

  1. En conclusion : que penser pour résoudre la crise ?

Tout État devient un mini-empire. C’est la tragédie de tout État. Et tout État d’un petit peuple se sent menacé par la présence en son sein d’une minorité relevant d’un puissant empire. Parce que la présence de telles minorités justifie l’intervention à tout moment dudit puissant empire pour prétendument défendre lesdites minorités. La Russie est intervenue sous ce prétexte en Géorgie pour défendre les droits de l’Abkhazie et de l’Ossétie… et pour mettre la Géorgie sous tutelle ! L’ex-URSS a essaimé partout des minorités russophones dans son empire afin de justifier à l’avenir des interventions partout où de telles minorités existent… Pourquoi la Transnistrie russophone s’est-elle détachée de la Moldavie aussi rapidement ? Le soulèvement des républiques du Donetsk et de Lougansk est-il spontanément spontané ? Les États baltes ont tous peur de l’importance de leurs minorités russophones. Paranoïa, vraiment ?

C’est peut-être de ce point de vue qu’il faut essayer de comprendre – pas de justifier – le regrettable refus du gouvernement de Kiev d’appliquer les accords apparemment raisonnables de Minsk. Le fédéralisme, le multilinguisme, nous en rêvons en Bretagne et en Alsace, n’est-ce pas ? Heureusement que nous au moins vivons en démocratie…

L’État ukrainien n’acceptera jamais de céder la Crimée, le Donbass et la côte de la Mer Noire à la Russie. Et la Russie n’acceptera jamais une Ukraine membre de l’UE et de l’OTAN. C’est pourtant le complexe compromis que les Européens pourraient envisager : la cession de la Crimée ET du Donbass (dont l’industrie est vieillissante et condamnée) à la Russie mais en aucun cas de la côte sud de la Mer Noire essentielle pour l’accès à la mer (exportation des céréales). L’arrêt de l’expansion finale de l’expansion russe vers l’Ouest est impératif pour sanctuariser une fois pour toute l’Europe centrale. Et donc l’intégration de l’Ukraine diminuée dans l’UE (groupe de Visegrád !) et dans l’OTAN dans un premier temps. Pas évident, et plus facile à dire qu’à faire… Après Poutine, on verra… Il ne sera pas éternel et les relations avec la Russie pourraient évoluer après lui. La création d’une alliance militaire européenne remplaçant l’OTAN, la démocratisation de l’UE ne peuvent pas venir de l’extérieur, et surtout pas de la Russie…

We’ve been down that road before… in 1945…

Philippe Perchirin

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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26 réponses à “Ukraine, la partie de poker menteur”

  1. Dominique dit :

    Oups !
    Tout cela est bien confus et vous devrez mettre à l’avenir de l’ordre dans vos idées et apprendre à rédiger. Faites des contractions de texte ça aife bien 😀
    Sur la Russie il faut vous apprendre que les Russes ont été attaqués en 1917 par des assassins, communistes révolutionnaires internationaux, non Russes et non chrétiens pour la plupart ( 50 millions de morts si je me souviens des chiffres de Stéphane Courtois ) et qu’ils en sont restés les VICTIMES du usqu’en 1989 : guerres civiles, génocides. tortures, déportations en Sibérie, etc. Lisez Alexandre Soljenitsyne !
    La Russie d’après 1990 n’a rien à voir avec l’URSS de Lénine, Staline, Beria, Kroutchev etc.
    Les Russes ont aussi été victimes des nazis ( 28 millions de morts en 3 ans ! Combien de Français et d’Américains ? Mon père – Croix de Guerre en.1945 , doit aux soldats de l’Armée Rouge d’avoir pu quitter son Stalag en Tchéquie en 1945 où Il avait passé sa vie de Prisonnier de Guerre depuis 1940.
    J’en retiens que vous ne connaissez quasiment rien des sujets et que vous avez construit un narratif autour de positions idéologiques : à fond contre la Russie ( vous êtes carrément russophobe et raciste puisque vous condamnez tout un peuple ) et à fond pour les EUA. Un voyage en Russie pourrait vous être utile et faire de vous un homme pacifique : connaissez vous Mosclu, Saint Peyersbourg, Suzdal et la Corne d’Or, l’Oural et le lac Baikal ? Avez vous passez des heures à parler philosophie, poesie, politique, avec un Russe ? Avez vous déposés des fleurs avec des Allemands et des Russes sur des tombes de soldats allemands et russes dans le même cimetière et bu ensemble coudes à coudes pour célébrer la paix ?
    « Les EUA une démocratie » C’est de l’humour ?
    Allez expliquer vos visions à un diplomate au Quai d’Orsay et vous verrez qu’il va vous prendre pour un nigaud. Vous mériteriez que j’envoie votre texte et par respect pour Breiz Info je m’en abstiendrai.
    B I nous a habitué à des articles de qualité. Vous ne le saviez pas ? Vous êtes l’exception qui confirme la règle

    • PL44 dit :

      « La Russie d’après 1990 n’a rien à voir avec l’URSS de Lénine, Staline, Beria, Kroutchev etc. »
      Oui et non. La classe dirigeante n’a pas changé fondamentalement.
      « Les EUA une démocratie »
      Le chef de l’Etat américain fait piètre figure à côté de son homologue français.

    • PB2022 dit :

      Là c’est quand même exagéré de réagir ainsi….

    • Badin dit :

      Certes, j’ai été très surpris de lire un tel point de vue sur le conflit en cours et la Russie sur BZH! J’ai imaginé qu’il fallait ouvrir les lignes de BZH à toutes les opinions. Mais le texte en question est farci d’erreurs et son auteur devrait relire l’histoire avant d’écrire de telles choses qui jettent le trouble dans les esprits des lecteurs non avertis. Je n’aurais pas pris un tel ton pour le discréditer mais c’est votre droit!
      En tous cas je ne relirai pas d’articles de Ph. Perchirin qui ne m’a strictement rien apporté.

  2. meyrignac dit :

    Très intéressant mais je dois avouer que je n’ai pas tout bien suivi et compris.;; il faudra que je relise « Tarass Boulba » Ma première et unique lecture date de presque 60 ans… ça ne sera donc pas du luxe! I… et surtout l’article lui même

  3. Yann dit :

    Mauvais article logorrhéique de propagande antirusse.

  4. Pschitt dit :

    Ce que vous dites de l’OTAN est juste. Ce n’est pas sans raison qu’Emmanuel Macron déclarait que l’Organisation « is becoming brain dead » (en état de mort cérébrale) en 2019. On cite toujours son intervention au Kosovo comme la preuve du contraire. Mais c’était au siècle dernier (1999) et l’OTAN a été échaudé par les emmerdements de cette guerre. On rappelle que les Américains croyaient la gagner en trois jours alors qu’il en a fallu 78 (Poutine aurait dû y réfléchir avant de lancer son « opération spéciale » sur l’Ukraine). Puis il y a eu les polémiques et les condamnations internationales suscitées par ce qu’on a appelé alors les « dégâts collatéraux » (même remarque à propos de Poutine).
    Mais depuis lors, la propagande de Poutine a soigneusement utilisé cette intervention pour présenter l’OTAN comme un diable omniprésent dans l’ombre. Pour elle, Maidan NE PEUT PAS être l’expression d’une révolte spontanée contre un pouvoir autoritaire pro-russe, elle doit forcément être le fruit d’un complot (bien entendu, tous les services secrets du monde ont dû suivre de près ces événements… y compris les services russes qui ont cherché à sauver Ianoukovytch).
    Un détail à propos du « regrettable refus du gouvernement de Kiev d’appliquer les accords apparemment raisonnables de Minsk ». Les accords de Minsk n’ont pas davantage été appliqués par les autres signataires de ces accords. Pour ce qui est des violations du cessez-le-feu, difficile de dire qui en est « le plus responsable ». En revanche n’oubliez pas qu’ils prévoyaient aussi le retrait des troupes étrangères et la garantie des frontières de l’Ukraine. L’opération militaire lancée par Poutine le 24 février constitue une violation patente et massive de ces accords signés par la Russie.
    L’annexion de la Crimée avait elle-même été une violation des accords de Kharkov. Vladimir Poutine est un homme qui n’a pas de parole et ne respecte même pas la parole de son pays. KGB un jour, KGB toujours !

  5. Patrice RIOU dit :

    Très intéressant, tentant d’être objectif, c’est rare.

  6. Dominique dit :

    @ pschitt. Regardez ces vidéos des journalistes Graham Phillips, anglais, et Patrick Lancaster, américain. Ils sont en Ukraine deluis 2011. Vous avez la possibilité d’assister à  » l’histoire en direct « .

    https://m.youtube.com/c/GrahamPhillipsUK/videos?view=0&sort=da&flow=list

    https://m.youtube.com/c/PatrickLancasterNewsToday/videos?view=0&sort=da&flow=list

    Sur un autre registre, un ex Marine Us analyse la guerre en géopoliticien. Il a des informations de tous les côtés. Époustouflant

    https://m.youtube.com/c/TheNewAtlas/videos?view=0&sort=da&flow=list

    Également deux Français sur place depuis 2013 : des historiens sérieux et des reporters de guerre qui prennent tous les risques mais qui les connait en France ? A Donetz la voiture de Christelle Néant a été détruite par un obus alors qu’elle venait juste d’en descendre. A quelques secondes près elle était de la chair à pàté.
    Leur site est colossal : source inépuisable pour les chercheurs en histoire de demain.

    https://www.donbass-insider.com/fr/2017/05/29/la-guerre-du-donbass-les-origines-historiques-profondes-du-conflit-i/

    Je pense que Breiz Info sera aussi intéressé. J’ai mis du temps à trouver toute ça au fil de mes recherches depuis le 21 février.
    Bonnes visus.

    • andrea dit :

      Bonjour, je n’ai pas trouvé dans votre dernier lien réponse à ma question: d’où vient la langue ukrainienne et de quand date sa réalité en tant que langue officielle? Auriez-vous une idée de référence où je puisse trouver réponse?
      D’avance merci

    • Pschitt dit :

      Graham Phillips et Patrick Lancaster sont tous deux bien connus comme propagandistes pro-Poutine. Le premier est un activiste international qui a été journaliste chez Russia Today ; il fait l’objet de sanctions officielles de la part de son pays. Le second est une quantité négligeable.
      Donbass-Insider est un site habilement rédigé mais qui relaie entièrement la vision poutinienne de l’histoire. Son vocabulaire est absolument typique (« la conspiration de Maidan », etc.). Vous noterez que ces « historiens sérieux » tirent leurs références essentiellement de Wikipedia !
      Je n’ai pas d’opinion particulière sur Tony Cartalucci/Brian Berletic qui traite surtout de l’Asie du Sud-est. Il ne suffit pas d’avoir servi dans les Marines (comme mécanicien) pendant quelques années pour devenir géopoliticien !
      Je ne doute pas que vous ayez mis du temps à trouver tout ça. Je suis sûr qu’en y mettant autant de temps vous pourriez aussi trouver tout autre chose.

  7. andrea dit :

    Être neutre, c’est l’illusion occidentale; mais l’occident a une haute idée de lui-même aussi sa neutralité passe-t-elle par soi d’abord.
    Bien évidemment tout ce que vous dîtes n’est pas faux, bien évidemment les Russes ne sont pas parfaits mais il est clair que l’occident aime la Russie quand elle a Eltsine à sa tête, voyez… quand il peut venir la piller,! c’est ce que voudrait l’empire: un état faible que l’on peut abuser… comme ce n’est pas le cas grâce à Poutine, ma foi on arrose la population occidentale de mensonges, calomnies… comme on sait si bien le faire chez nous.
    Alors, se vouloir neutre, c’est un pas mais qui n’emmène pas très loin; on va dire pas suffisant pour sortir de sa gangue et s’apercevoir que les autres ont le droit d’exister hors de nos valeurs, complètement dévoyées aujourd’hui qui plus est.

    • PB2022 dit :

      Je ne suis pas sûr qu’on nous abreuve de mensonges, et cela me serait difficile de prendre position avec clarté…
      Mais je trouve le langage des media (!) et pouvoir russes extrêmement caricatural… Et cela pourrait, dans le meilleur des mondes, m’aider dans ce décryptage subtil qui, comme dans cet article l’explique merveilleusement bien, met en balance Charybde et Scylla…

  8. Le moscovite éternel dit :

    Un article objectif dépourvu de propagande d’un côté ou de l’autre, ça change quand-même, ça fait du bien de l’objectivité, ça change des agents subversifs comme Xavier Moreau et autres débiles (les journalistes français ne sont pas en reste non plus).

    Et je vois que les shills pro-russes sont en position fœtale, c’est bien, ils ne savent plus trop quoi inventer en objection 👀

  9. CREOFF dit :

    On n’oublie que les bolcheviks ont été financés par les Anglo Saxons pour détruire la Russie de l’intérieur. Trop belle réussite qui s’est propagée aux pays voisins. Ils ont alors financé Hitler.. Belle réussite aussi qui s’est propagée. Ils ont débarqué pour ramasser les miettes de l’Europe dans le chaos, avec dans leur bagages une administration et une monnaie de remplacement (arrêtés par De Gaulle). Les Anglo Saxons financent aujourd’hui DAESH -Belle réussite pour mettre leurs ennemis au pas y compris les européens – et font semblant de les combattre en Syrie pour piquer le pétrole, et aussi les Ukrainiens qui meurent pour céder leurs actifs aux Anglo Saxons quand la Russie aura mis genoux à terre. Les USA sont nés du pillage des terres des indiens et des mexicains….et de toutes les richesses des peuples qu’ils ont soumis en semant et finançant la zizanie partout.. On commence juste à faire la synthèse derrière les mensonges d’état et la propagande.

    • PB2022 dit :

      Personne n’est dupe du rôle des américains, c’est la moindre des choses, cela pourrait faire l’objet d’un article à part entière…
      L’auteur de cet article, d’aujourd’hui, va, à mon avis, clairement en ce sens…
      Mais le sujet me semble plus centré sur le rôle des russes et la subtilité des équilibres et histoires de pays du centre de l’Europe… En guerre aujourd’hui, malgré eux, ils sont également très fragiles car constitués historiquement malgré eux…

  10. Henri Romeuf dit :

    Votre texte, bien documenté, a parfois le tort de ressembler quelque peu aux célébrissimes « Non, la XXXX n’a pas YYYé le ZZZZ » du « Monde  » et de ses « décodeurs » experts dans l’art de diffuser le prêt à penser aux ignares incultes qui ne lisent ni « Le Monde », ni « Le Monde diplomatique » :
    « Non, Napoléon n’est pas le fils naturel d’Isaac Newton et de Cléopâtre »
    « Non, la Suisse n’a aucune frontière avec la Bolivie »
    « Non, le kWh n’est pas une mesure de puissance »
    Bref.

    Quelques remarques :

    > « Ils défendent bien entendu leurs intérêts en Ukraine, même s’ils considèrent qu’il faut stratégiquement dissuader à tout jamais la Russie de mener des guerres de conquête sur les frontières orientales de l’Europe.
    Les intérêts américains en Ukraine ? Lesquels ? Il n’y a pas de pétrole en Ukraine ! ☺
    Et quel pays mène des guerres depuis trente ans ? La Russie ou les États-Unis ?

    >Après Poutine, on verra… Il ne sera pas éternel et les relations avec la Russie pourraient évoluer après lui.
    Poupou est certes mortel, mais la Russie ne l’est pas… Et les successeurs de Poupou risquent d’avoir la même intransigeance patriotique que lui.

    >Sa capitale s’appelait Lviv en Pologne
    Non : « Lwow » en polonais.

    >L’État ukrainien n’acceptera jamais de céder la Crimée, le Donbass et la côte de la Mer Noire à la Russie.
    Pauvre état ukrainien ! Il va au-delà de graves déconvenues…

    >We’ve been down that road before… in 1945…
    Pourquoi terminer ce texte par une chansonnette américaine ? Hors propos : les Américains n’ont rien à voir dans ce conflit, qu’ils n’ont ni patiemment provoqué, ni même désiré ! ☺

  11. FIFI dit :

    merci pour ce résumé d’histoire mais NOUS Connaissons nous LA NOTRE ????
    le plus difficile c’est de se dire que quelques mots suffisent pour brasser ce monde
    si seulement on était en mesure de voir ce que DAME NATURE NOUS DONNE et que nous allons perdre notre TEMPS avec des traités stupides et qui ne garantissent m^me pas la PAIX !!!!
    amities

  12. PB2022 dit :

    Merci pour ce travail !

  13. Travis dit :

    Eh bien, on y voit beaucoup plus clair à présent, comme disait Christophe Dechavanne lorsque le professeur Patrice Carmouze avait fini ses exposés nébuleux…

  14. patphil dit :

    l’otan est pacifiste !
    la russie tyrannique
    les ukrainiens de braves gars (qui ont quand même bombardé leur territoire du dombass pendant plus d’une décennie.
    « Quant au « passé nazi » de l’Ukraine, j’y reviendrai en fin d’article… » hélas, BI a dû censurer car je n’y lit rien, ni sur les régiments des ensatsgrouppen et la choah par balle, ni même les kapos des camps de la mort…

  15. Donetsk dit :

    Long, trop long votre article, pour noyer le poisson ? Tellement long qu’il en devient incompréhensible sauf votre position anti-russe. Étonnant votre silence sur le bombardement du Donbass par les ukrainiens depuis 2014. Étonnant votre silence sur l’ukronazisme d’état, les bataillons nazis, le SBU (la Gestapo ukrainienne) pouvant arrêter, détenir, torturer et exécuter n’importe qui sur le territoire ukrainien. Étonnant votre silence sur les 30 laboratoires de recherche bactériologique illégaux en Ukraine installés et financés par le DoD, (Department of Defense US). Étonnant votre silence sur les bombardements ACTUELS des populations civiles du Donbass, avec l’accord de votre belle démocratie US. Étonnant votre silence sur la corruption de l’Ukraine et les liens douteux avec la famille Biden ? L’OTAN est une organisation défensive ? Le bombardement de la Serbie, c’était défensif ? Les bombardements en Syrie, défensifs aussi ? Les USA sont une démocratie ? Oui ? La Russie aussi, ne vous en déplaise. La « démocratie » américaine ce sont les multiples guerres déclenchées dans le monde pour de faux prétextes (mais du vrai pétrole), des millions de civils tués par leurs bombardements. Cette belle démocratie VOLE 85% du pétrole syrien, du pétrole irakien, se permet d’étrangler économiquement n’importe quel pays (en toute illégalité) dans le monde Liban, Syrie, Iran, Yémen, Russie… Cette belle démocratie nous impose ses « valeurs » : LGBT, théorie du genre, avortement, Black lives matter… ce ne sont PAS les miennes. Sans parler de cette censure générale sur tous les réseaux sociaux Facebook, Twitter… je ne supporte plus l’hypocrisie de cette nation « donneuse de leçon et fouteuse de merde » dans le monde. La majorité du monde ne supporte plus leur totalitarisme. Dernièrement à l’ONU, 139 pays sur 193 ont rejeté un projet de résolution US contre la Russie. L’hégémonie US s’effondre, l’économie US s’effondre (sauf les usines d’armement) en entraînant les pays occidentaux (et assimilés) dans un chaos économique dont nous ne voyons que les prémisses.

  16. mouchet dit :

    Commentaire long et touffu avec une méconnaissance totale de l’économie mondiale, qui ne tient absolument pas compte de l’évolution des sociétés des marchés financiers et des matières premières du capitalisme ambiant. Les conflits sont avant tout des positions financières virtuelles actuelles dont le volume représente 1,5 million de milliards. Les USA et leur dollars hégémonique, qui veulent règlementer toutes les cotations de matières premières sur les marchés à cause justement de l’immense dette cigale de l’occident, soit en gros 225’000 milliards irremboursables, avec en plus les hors bilans bancaires démesurés comme du vent des USA, qui vivent sur le dos du monde. Notamment des pays producteurs et entraînant l’Ukraine puisque ils mettent à disposition 46 nouveaux milliards virtuels en garantie bancaires vendues sur les marchés financiers à 50%, le tout apportant de la masse virtuelle au dollars. Comme d’habitude avec tous les pays envahis comme l’Irak la Lybie Syrie Yémen 1,4 million de morts. La Russie qui détient 45% des matières premières mondiales, la Chine l’Inde qui produisent 85% des produits manufacturés pharmaceutiques machines ingénierie ne craignent pas les USA etc. La Russie la Chine L’Inde les BRICS en somme, refusent ce dictat d’une seule monnaie dollars et surtout ne souscrivent plus aux dettes occidentales. L’épidémie orchestrée a été faite pour cela, afin de faire 26’000 autres milliards de dettes, ce qui crée la hausse de tout, pour ne pas avoir d’effondrement financier des dettes qui arrive comme un tsunami. La Russie savait très bien que l’OTAN et les USA armaient l’Ukraine depuis 2012 en missile et en laboratoires à virus SARS COV 2 Les sociétés Metabiota DTRA Black Veatch & Cie dont le fils Biden fait partie, le prouve incontestablement et procès en cours contre Mr Faucy aux USA. Mr Poutine a laissé avancer les pions de l’échiquier occidental pour avoir le motif de refuser définitivement le dollars associé comme un roc à la Chine et pourquoi donc ? Parce que la Russie humiliée depuis 20 ans, alors que c’est elle qui a délivré l’Europe de la barbarie allemande en a eu marre de l’hégémonie des USA qui ont fait 20 millions de morts en 15 ans et ruiné 12 pays avec leurs crédits puis en les supprimant . La Russie qui procure 50% des énergies à l’Europe qui la rejette. Que fait l’Europe qui n’a pas le choix avec l’épidémie organisée pour l’affaiblir (perte de 8’500 milliards) puis le conflit en Ukraine pour tout augmenter ? L’Europe est aussi en faillite puisque l’euro est indexé au dollars en matière de dettes irremboursables, la France aussi d’ailleurs qui a mis le secret défense sur l’épidémie qui a consisté à diminuer les personnes âgées avec moins de frais, une économie de 12 milliards, Vous le voyez tous les jours en plus, faillite mensonges désinformation dettes immenses (3’200 milliards) déficits commercial de 150 milliards, 600 milliards de pertes reportées etc, Le tout sous le dictat des USA et ce ne sont pas les oppositions qui vous parleront de cela, ils sont dans le même bain de faillite. Ce conflit et une guerre de dupes bien orchestrée pour sauver l’occident de l’effondrement et augmenter tout afin de laisser la Russie prendre le tiers de l’Ukraine, car les USA en possèdent déjà aussi 35 % eux aussi, qui sont des terres céréalières. L’Ukraine ainsi ruinée et endettée jusqu’au cou est définitivement à la merci de la Russie et des USA, pour le marché des céréales. Accord pris lors du sommet de Mr Poutine et Biden en 2021 à Genève pour le meilleur et pour le pire comme un mariage bien orchestré. Le sommet en Alaska avec USA Chine fait aussi partie de l’orchestration priant ainsi la Chine de ne pas se mêler de ce conflit organisé. On a donc liquidé les vieux stocks d’armement en tout genre et ou les USA ont vendu pour 600 milliards de contrats de gaz pétrole de schiste F 35 et missiles.

  17. Goossens dit :

    Que de doux mots pour l’Otan et les USA? que de mots durs pour la Russie. Que les anciennes républiques soviétiques aient un ressentiment pour la Russie, ex-URSS, on le comprend aisément. Est-ce une raison de s’asseoir sur les lignes rouges que la Russie a exprimées et sur la promesse qui avait été faite en 1991 que l’Otan ne s’étendrait pas à ces républiques ? Bien sûr, on peut dire que tout pays qui souhaite rejoindre l’Otan y sera accepté selon les conditions d’usage (et surtout quand on a bien graissé la patte des dirigeants de ces demandeurs. C’est notre droit le plus strict d’étendre l’Otan, d’installer des bases et des missiles plus proches de Moscou, en envoyant les demandes russes au diable. Le résultat de ne tenir absolument aucun compte des lignes rouges russes sera au minimum une mésentente, et quand ça va trop loin, la guerre. Si Cuba demandait une protection militaire à la Russie qui y installait ses bases, peut-on douter que les USA, (une magnifique démocratie qui ne punit pas ses présidents criminels de guerre tels GW Bush) déclencheraient les hostilités ? Car les USA ont aussi leurs lignes rouges. Mais dans notre arrogance occidentale, nos lignes rouges sont faites pour être respectées, celles des Russes et d’autres on ne veut pas les voir.
    Le Maïdan……j’adore cette explication de la révolte populaire. Qu’on ne tente pas de me faire croire qu’aucune opération de déstabilisation n’a été mise au point par les services secrets occidentaux. Qu’on ne me fasse pas croire que Victoria Nuland n’est pas intervenue dans la constitution du premier gouvernement post-Maïdan. Et c’est aussi l’avis de John Mearsheimer et de Jacques Baud, qu’on ne peut qualifier de pro-Poutine.
    Enfin, les néo-nazis en Ukraine seraient « marginaux ». Là, ça devient risible. Combien y a-t-il de milices ultranationalistes, d’abord financées par des oligarques (mais de bons oligarques, pas comme les oligarques russes) et ensuite intégrées dans l’armée régulière ? Azov, Aïdar, Kraken, Pravyy Sektor, et des partis tels Svoboda ? Des miliciens intégrées dans l’armée régulière qui défilent arborant des symboles SS, qui fêtes des évènements bandéristes ? OK, il n’y a plus de parlementaires nazis à la Rada, mais franchement, quelle engeance dans ces milices, et même dans le SBU, devenu une sorte de police politique ? Si on voyait cela en France, vous qualifieriez cela de « marginal » ? Mais où va-t-on ?
    Et nous finançons ce système. Le Système de l’Ukraine, un des pays les plus corrompus du monde où disparaissent l’aide humanitaire, les armes envoyées, les budgets européens d’aide…..
    Tout ça pour dire que la Russie ce n’est pas une équipe de Bisounours, certes, mais quand on voit la politique étrangère américaine, l’Irak, l’Afghanistan, la Lybie, la Syrie, et les années de déstabilisation en Ukraine, les bombardements du Donbass par les milices (oui, OK, on ne sait plus trop bien qui provoquait qui, alors il ne s’est rien passé) qualifier cela de « moins pire » que la politique russe, là il à quand même de quoi se poser des questions.
    Mais patience, le temps est l’ami de la vérité, et elle commence à sortir, il suffit de comparer le narratif de nos bons journalistes très honnêtes d’il y a 6 mois et de le comparer à la situation actuelle.

  18. Didier Toutain dit :

    Très bon article, très documenté, qui va chercher loin les raisons du conflit et l’éloignement des habitants de l’est européen vis à vis de leur encombrant voisin. Bravo !
    Pour répondre à certaines critiques, n’oublions pas que dans ce conflit les agresseurs sont russes. Pretendre apporter la paix en massacrant des civils à tour de bras ne fera pas pencher les Ukrainiens dans leur sens. Je plains tout de même les russes qui n’ont pas fini d’en baver avec leurs dirigeants…

  19. Marco dit :

    Un article mesuré et pertinent, historiquement et sociologiquement factuel. Cela fait vraiment du bien dans le climat ambiant… Je m’étonne d’ailleurs de le trouver sur un site que je pensais totalement acquis à V Poutine, dont acte. Quant aux commentaires négatifs qui l’accompagnent, on constate à quel point la si stratégique et militarisée Bretagne a été travaillée par Moscou, sa propagande et ses agents, depuis une grosse dizaine d’années. L’Allemagne nazie inspire une nouvelle fois la stratégie de propagande de V Poutine, gageons que les Bretons dans leur écrasante majorité y resteront à nouveau imperméables près d’un siècle plus tard …

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