Sorti en 1922, Nanouk l’Esquimau reste, aujourd’hui encore, le film ethnographique le plus célèbre. Mais au lieu de célébrer son centenaire, certains continuent d’y voir un film colonialiste…
Une famille Inuit dans la baie d’Hudson, au Canada. L’esquimau Nanouk (Allariallak) est entouré de son épouse et de leurs enfants. La nuit, ils construisent l’igloo et se glissent dans des vêtements de fourrure pour dormir. Chaque matin, la quête pour la survie recommence. On découvre les méthodes de navigation, de fabrication d’un igloo, de pêche du saumon, de chasse au phoque et au morse… L’été, ils voyagent sur le fleuve pour pêcher le saumon et le morse. L’hiver, ils tentent d’éviter la famine…
Nanouk l’Esquimau (Nanook of the North) est un film muet franco-américain réalisé par Robert Flaherty et sorti le 11 juin 1922.
A douze ans, d’origine irlandaise, Flaherty accompagnait son père pour une année de prospection au côté d’un peuple indien. Immergé dans cette culture ancestrale, il apprend à tirer à l’arc et à chasser. Puis il s’intéresse aux esquimaux. Il s’immerge dans cette culture pour la livrer au spectateur. Pour cela, il fait appel à de véritables esquimaux, et non à des acteurs. En langue esquimau Nanouk signifie « ours » et Nyla « celle qui sourit ». Nanouk était interprété par un chasseur inuit appelé Allariallak. Celui-ci est mort peu après le tournage. Flaherty élimine certains éléments trop modernes (armes à feux…) et reconstitue des pratiques abandonnées. Il vit et tourne en totale autarcie, transformant un igloo en studio.
Certains ont accusé Flaherty d’avoir réalisé un « faux documentaire », destiné à figer l’image de ce peuple dans ses traditions primitives. D’autres ont même reproché à ce film d’être colonialiste, notamment lors de la rencontre entre les esquimaux et la civilisation occidentale. L’homme blanc fournit alors un médicament à un enfant esquimau malade. Une scène avait marqué le public : Nanouk s’émerveille d’un gramophone et mord même un disque.
Mais Flaherty se contentait de montrer une culture traditionnelle menacée de disparaître. Il était certain « qu’on peut découvrir une grâce, une dignité, une culture, un raffinement que nous ignorons chez des peuples placés par les circonstances hors des conditions habituelles ». Il révélait la vie en autarcie au contact direct de la nature, les anciennes traditions, l’entraide familiale… Il dévoilait comment Nanouk, véritable esquimau jovial et attachant, parvenait à survivre dans un environnement naturel hostile.
Les images en noir et blanc sont magnifiques. C’est, aujourd’hui encore, le film ethnographique le plus célèbre.
Ce film peut être visionné sur YouTube :
Kristol Séhec
Crédit photos : DR
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2 réponses à “Nanouk l’Esquimau, chef d’œuvre du cinéma ethnographique, a 100 ans !”
J’ai été vivement émerveillée par ce film. Je n’ai pas pu le lâcher ! Merci beaucoup de nous l’avoir proposé.
pas vu et je vais le regarder plus tard mais :
c’est un scandale je rappelle que MR FREUD a fait comprendre comment une ethnie pouvait nous faire vivre un malaise dans la civilisation !!!
que depuis que l’on a gave d’alcool et d’ustensiles autres que ceux de leur CULTURE sombre dans le spleen !!!
un peu de respect pour TOUS y compris dans les autres pays NE NOUS LAISSONS PAS FAIRE PAR CEUX QUI AVEC QUELQUES UNS ET L’ARGENT SONT PERSUADES QU’ILS SERONT LES MAITRES DU MONDE !!!
on peut lire et interprêter ce que je dis LA VIOLENCE n’a qu’un TEMPS et le règne par le peur aussi !!!
si mon e mail ne vous plait pas c’est pareil je vivrai sans cette satané informatique c’est affreux que de mode pourrisse une civilisation JE NE SUIS PAS COMME MR TRUMP une petite poussière mais JE PENSE ET JE SUIS DE FRANCE !!! je n’appartiens a PERSONNE et je déteste les ETIQUETTES et certains mots maintenant !!!!
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