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« Le soldat de boue » : un documentaire à voir sur le peintre Mathurin Méheut dans la Grande Guerre [Vidéo]

Le célèbre peintre breton Mathurin Méheut confronté à l’horreur de la Première Guerre mondiale, massacre inutile entre Européens : un documentaire intitulé « Le soldat de boue » fut consacré au sujet en 2017. Il est actuellement visionnable en ligne en intégralité.

Mathurin Méheut : la Grande Guerre de l’artiste breton

Mathurin Méheut, on en parle beaucoup cet été en Bretagne. Le célèbre peintre, qui aurait fêté en cette année 2022 ses 140 ans, a ainsi vu un nouveau musée portant son nom ouvrir ses portes à Lamballe, sa ville natale, au mois de juin dernier. Dans le même temps, le musée de Pont-Aven a mis également l’artiste breton à l’honneur depuis le début de cette saison estivale à travers une exposition intitulée « Méheut, l’arpenteur de la Bretagne ». Cette dernière est en place jusqu’au 31 décembre.

Mais si Mathurin Méheut est principalement réputé auprès du grand public pour avoir su mettre en valeur cette société bretonne travailleuse et pieuse de la première moitié du XXe siècle via une quantité d’œuvres produites et une diversité des techniques expérimentées inédites, son expérience de la Première Guerre mondiale est cependant moins connue. À cette fin, un documentaire réalisé en 2017 par Hubert Budor a traité du sujet.

Ainsi, quand la Grande Guerre éclate, en août 1914, le jeune peintre Mathurin Méheut effectue un voyage d’études au Japon, en compagnie de sa femme Marguerite. Ils rentrent aussitôt en France. Le soldat Méheut se retrouve en première ligne, dans les tranchées. Chaque jour, il écrit à sa femme la cruauté de cette guerre, sa crainte de mourir et son immense envie de peindre. Il croque sans relâche les poilus au combat et aussi la nature proche restée intacte. Il pense également à son ami, le peintre Jean-Julien Lemordant, grièvement blessé dès le début des hostilités.

« Le soldat de boue », un documentaire visionnable en ligne

Diffusé après sa sortie sur France 3 Bretagne, « Le soldat de boue », film documentaire de 52 minutes, est depuis visionnable en ligne en intégralité sur le site de Kulture Bretagne, une plateforme en accès libre soutenue par le Conseil régional.

À l’écran, Hubert Budor s’empare de ce moment-clé de la vie du peintre Mathurin Méheut, pour tramer un récit où se mêlent ses œuvres croquées sur le vif, sa correspondance avec son épouse Marguerite, et des archives de 14-18. Le réalisateur reconnaît en Méheut l’homme d’extraction modeste qui vit en empathie avec ses semblables, peu enclin au fanatisme guerrier.

Au sujet du déluge de fer s’abattant sur ces hommes de boue coincés dans l’horreur des tranchées, Mathurin Méheut a cette formule : « Nous sommes de la terre vivante, de la terre plein la bouche, les oreilles et les vêtements ».

Crédit photo : Capture kubweb.media (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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Une réponse à “« Le soldat de boue » : un documentaire à voir sur le peintre Mathurin Méheut dans la Grande Guerre [Vidéo]”

  1. Dominique dit :

    Horrible guerre qui tua tant d’Européens avec les armes créées par leur génie.

    Mon grand père fut sous-officier en 14. De ses hommes devenaient fous dans la tranchée. Avec la menace de son pistolet il devait alors obliger ceux qui devenaient incapables de monter à l’assaut.
    Mais une fois, il coupa avec son poignard les brettelles de leurs sacs à deux hommes pris par la folie, afin qu’ils puissent mieux courir vers l’arrière, au lieu de les abattre. Il fut condamné à mort par le tribunal militaire Puis il fut gracié par Pétain.
    La guerre continua pour lui, mais dégradé ( ! ) redevenu un simple soldat du rang, jusqu’à être gazé à Verdun. Il fut ramassé deux nuits après par les brancardiers qui, la nuit, allaient entre les lignes tâter les corps. Ceux qui n’étaient pas froids étaient alors ramenés et c’est ainsi qu’il fut sauvé. Il vécu toute sa vie avec un « soufflet » en moins.

    Mon père fut chanceux et ne fut pas blessé durant la campagne de 40 ni après Il était parti faire son service militaire en 1936 sans vouloir bénéficier du sursis pour continuer ses études. Il revint en France en 1945.
    Artilleur dans la ligne Maginot et crevant d’ennui entre deux forts où son régiment ne voyait pas les blindés allemands arriver, il demanda à être muté dans les  » corps francs « , commandos de l’époque.
    Ils pénétraient en territoire allemand. Un jour, il sauva le reste de son commando pris sous le feu ennemi, en contournant le nid de la mitrailleuse et en y balançant une grenade. Cet acte individuel de bravoure lui valu la Croix de guerre avec citation à l’ordre du régiment.
    Puis, ce fut 5 années passées en Stalag, comme prisonnier de guerre, à entretenir et piloter d’énormes tracteurs tirant des arbres géants dans une forêt de Tchéquie. Au moins il fut à l’abri de la guerre, et sa fiancée – sa future épouse une fois retrouvée la France et ma future maman – lui rendit même visite, étant Lorraine donc… allemande.
    5 tentatives d’évasion, dont la dernière lui valut d’être emprisonné en forteresse avec des Allemands condamnés de droit commun. Pour protester il fit une grève de la faim qui dura 40 jours avant d’être remis dans son Stalag. Il m’a dit avoir tenu gráce la bière ( très calorique ) qu’il lui était possible de boire à l’infirmerie, avec évidemment la complicité des personnels infirmiers.
    En 1945, entendant les canons russes tonner, il parti vers l’ouest avec plusieurs camarades, à bord d’une auto achetée des mois avant avec les sous gagnés à travailler le dimanche chez l’habitant, et avec  » l’autorisation  » du soldat allemand. Ils furent stoppés par la Police Militaire Us après avoir passé les troupes américaines. Histoire rocambolesque ? Non, une histoire de guerre parmi d’autres.
    Il ramenait une huile pliée en 4, peinture de la maison forestière qui fut la sienne avec 10 autres prisonniers français, le forestier sudète et un soldat allemand, et une oeuvre : une locomotive de 30 cm fabriquée de ses mains avec la tôle de boites de conserve. Tout fonctionne a la vapeur vive, y compris les freins à sabot sur les roues.
    Il toucha une pension militaire qui en 2011, date de son départ vers le Père, était de 130 euros par trimestre ( ! ). Pour 10 années de sa vie de 1936 à 1945 – jamais une plainte ni une réclamation. RIP Papa.

    Combien d’autres guerriers valeureux parmi les survivants de ces deux dernières guerres. Innombrables sans doute, jamais fêtés par la nation, et maintenant oubliés à jamais.
    Des Jean-Roch Coigniet, lequel fit toutes les campagnes dans la Garde impériale. On peut voir le film sur YTube, réalisé pour la télévision à partir de la brochure écrite par le Grognard retraité.

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